Mali: La Mission onusienne va déployer ses forces dans le centre

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Publié le jeudi 4 avril 2019 | actualite-news.com

© AFP par Sebastien RIEUSSEC
Assaut contre la Minusma et Barkhane au Mali: «une attaque sans précédent»

Après les violences survenues le 23 mars à Ogossagou (région de Mopti) et dont le bilan s'est élevé à 160 morts et 70 blessés.

"La Mission onusienne au Mali (Minusma) va déployer ses forces et des unités militaires aux côtés des forces maliennes pour couvrir toute la zone du centre du Mali, après ce qui s'est passé Ogossagou", a déclaré le chef de la Minusma jeudi, Mahamat Saleh Annadif.

"Ceci entre dans le cadre de notre mandat de protection des civils", a-t-il précisé dans une déclaration publiée sur le compte twitter de la Minusma.

Aucune précision ni sur l'effectif de militaires qui sera déployé ni sur la date de leur déploiement n'a été communiquée par la Minusma.

Face aux violences inter-communautaires croissantes au Mali, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) appelle à davantage d’appui en matière de financement de l'aide et de médiation, rapportait un peu plus tôt dans la journée l'ONU sur son site.

Les violences survenues le 23 mars à Ogossagou, village de la région de Mopti, dans le centre du mali, se sont soldées par plus de 160 morts et 70 blessés. Des centaines de personnes sont déplacées et de nombreuses habitations et greniers incendiés, rappelle l'ONU.

"Je crois que nous avons traversé une ligne rouge", a estimé la cheffe d’OCHA au Mali, Ute Kollies, déplorant des "conséquences terribles" pour ce village Peul ensanglanté.

"On avait déjà vu des massacres et des fosses communes, mais là, il y a 160 personnes qui ont été tuées, tous des civils, et un village complètement détruit", a-t-elle déclaré dans un entretien accordé à ONU Info.

Dans son bulletin en date du 27 mars 2019, OCHA rappelait que les assaillants ont également brûlé plus de 400 maisons et 80 greniers. Les attaques ont par ailleurs entraîné la perte de 940 têtes de bétail.

OCHA estime le nombre de survivants à Ogossagou à 850 personnes sous le choc du traumatisme de l’attaque et qui ont besoin d’aide.

"Ce sont aussi des déplacements de civils d’Ogossagou vers Mopti, notamment des femmes enceintes, des enfants à bas âge", a précisé Kollies, tout en insistant sur les besoins de ces populations vulnérables. "Des populations à héberger, à nourrir, à traiter selon leurs souffrances", a-t-elle ajouté.

En raison de l’escalade de la violence, le nombre de personnes déplacées dans toute la région de Mopti est passé de 2.100 en janvier 2018 à presque 66.000 maintenant, rapporte l'ONU.

A l'échelle nationale, ce chiffre est passé de 35.000 déplacés en janvier 2018 à 123.000 aujourd'hui. Plus de 136.000 Maliens se sont également réfugiés dans les pays voisins.

En dépit de la prévalence de chocs climatiques récurrents et de l’insécurité qui ont des effets dévastateurs sur l’insécurité alimentaire au Mali, les opérations humanitaires restent sous-financées, souligne encore l'ONU.

Et de préciser que sur les 296 millions de dollars demandés au titre de l’aide humanitaire pour le pays d’Afrique de l’Ouest pour cette année, l’ONU et ses partenaires n’ont reçu qu’un peu plus de 26 millions, soit moins de 10% du montant nécessaire, alors que les besoins ont augmenté.

"Lors du lancement de l’appel, nous étions à 3,2 millions de Maliens dans le besoin et maintenant, nous sommes à 3,8 millions", noté Kollies.

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