Après avoir été délogé de son appartement l’année passée sur ordre de la justice et sur demande des descendants de son beau-frère, qui se revendiquaient comme les seuls héritiers de cette concession dans la famille Sissokola, située à Médina-Coura, alors que la vielle dame, Mme Sissoko Angel Diallo, a toujours réfuté cette revendication des héritiers du frère de son époux feu Sadio Sissoko, en disant que c’est son mari qui a construit la concession. Aujourd’hui, la justice lui a donné raison et l’a mis dans ses droits.
Madame Sissoko l’année dernière, vous avez été victime d’une expulsion arbitraire et sauvage dans la concession de votre époux feu Sadio Sissoko. Que s’était-il passé ?
Effectivement, le 20 mars 2018 tôt le matin des hommes en tenue ont débarqué dans la famille Sissokola avec un objectif clair et précis : celui de me déloger. Pour ce faire, elles se sont débarrassées de mes affaires personnelles dans la rue sous le prétexte que la concession où j’habite appartenait à feu Mamadou Sissoko.
Toutes ces magouilles furent orchestrés par les descendants de Mamadou Sissoko à commencer par son fils Moussa Sissoko, sa fille Fanta Sissoko et entretenues aujourd’hui par les descendants de Moussa. Eux qui clamaient haut et fort la paternité de la maison ont oublié qu’il fut un moment où leur grand-père a été locataire au Badialan III. C’est mon mari qui est allé à sa recherche pour mettre une chambre à sa disposition dans la cellule familiale. C’est là qu’il a été rappelé à Dieu. Sans oublier que Moussa même a eu recours à la location à Missira.
Comment un propriétaire de maison peut-il aller en location ?
Sans exagération, j’habite cette concession depuis 1953 lorsque je me suis mariée avec mon époux. Et pourtant je savais très bien que Sissokola n’a qu’un seul propriétaire légitime : feu Samba Sissoko père biologique de mon feu époux, de Mamadou Sissoko autant que Boubacar, Ousmane et Birama Sissoko. Mamadou Sissoko n’est autre que le frère aîné de mon mari. Chaque fils de Samba Sissoko a construit un appartement dans la maison familiale. Les enfants de feu Samba étaient unis et soudés entre eux.
Ils s’entraidaient mutuellement. Ceux qui sont à l’origine de cette sale et bouleversante histoire doivent tout à mon mari et son jeune frère Birama Sissoko. Grâce à la bienveillance de Birama Sissoko, Moussa Sissoko a pu acquérir un emploi au ministère de la jeunesse. C’est aussi par l’intermédiaire de mon frère Raphael Diarra que la fille de Mamadou qui se nommait Mamani a été recruté à l’usine Mali lait. Même avec son pire ennemi on n’agit pas de la sorte. Compte tenu de mon âge avancé je n’ai rien dit et surtout j’ai défendu à mes enfants de ne point faire de boucan. Nous avions naturellement laissé à la justice malienne de faire d’amples investigations.
Votre expulsion avait suscité beaucoup d’émotion ici et ailleurs ?
J’ai eu de nombreux soutiens face à cette épreuve abusive. Que ce soient les gens de la famille Sissoko, du quartier voire des inconnus d’autres pays furent choqués par cette histoire. Je tiens ici à les remercier de tout cœur. A ceux qui ont orchestré je leur demande de travailler pour acquérir un petit chez soi. C’est beaucoup trop facile de s’agripper à un bien qui ne t’appartient pas. Le proverbe nous enseigne : « au lieu de se vanter du couteau du père, de la mère ou de son grand père, mieux tailler son propre couteau chez le forgeron. C’est celui-là qui s’avère être le plus tranchant ».
Nous avons appris tout récemment que la Cour suprême a statué sur l’affaire Sissokola. Quel est votre état d’âme de nos jours ?
Le proverbe Bambara nous enseigne que : « le mensonge aura duré le temps qu’il faut, le jour où la vérité se met en marche elle l’écraserait d’un trait ». Notre patience aura permis à la justice de faire sereinement son travail. L’affaire Sissokola de Medina-coura a été tranchée justement un an et un jour après mon expulsion forcée de la maison de mon mari.
Dieu ne dort pas. Je reconnais que la justice malienne a fait un sacré boulot pour l’avènement de la vérité. Mon beau père Samba Sissoko a durement acquis cette maison à la sueur du front. Il était planton auprès du premier gouverneur du Soudan Français à Koulouba. Des gens mal intentionnés avides de mettre main basse sur son bien viennent de recevoir la belle leçon de leur existence. Désormais les descendants de chaque fils de feu Samba s’installeront sur leur bout de terre comme ce fut le cas dans le passé. Ainsi, ils profiteront du labeur de leur père.