Il existe désormais, au Mali, une association au nom du grand marabout et prédicateur musulman, Cheick Fanta Mady Chérif Haïdara, qui a vécu entre 1870 et 1955 à Kankan en Guinée Conakry. Il s’agit de l’Association Kankan Sékouba (AKS). L’annonce a été faite le samedi 30 mars dernier par les membres de l’Association, à la faveur d’un point presse tenu à la Maison de la presse.
Cette conférence était présidée par le président de l’Association, Cheick Chérif Haïdara qui avait à ses côtés la secrétaire chargée des femmes, Saran Bagayoko, le vice-président, Issa Mariko, le président d’honneur, Cheick Cherif Koné, ainsi que l’initiateur de l’Association, Cheick Ibrahim Doumbia. Etaient également présents dans la salle, de nombreux homonymes et sympathisants du Cheick de Kankan qui aurait consacré toute sa vie à adorer Dieu et suivre le prophète Mohamed (PSL). Une existence durant laquelle il a rendu de multiples services à la communauté.
L’objectif principal de cette rencontre était, selon le président, de présenter à la presse la nouvelle association qui a été portée sur les fonts baptismaux le 19 février 2019. “C’est Cheick Ibrahim Doumbia, un religieux très respecté qui a eu l’idée de la création de cette association et qui a fait appel aux homonymes, aux petits-fils, sympathisants et disciples du Cheick. Le but de l’Association est de faire en sorte que la mort et l’oubli n’emportent pas les bienfaits de Cheick Chérif Fanta Mady Haïdara qui a consacré toute sa vie à adorer Dieu et suivre les enseignements du Prophète (SAW) et à soulever le drapeau de l’Islam partout où il est passé”, nous explique Cheick Cherif Haidara, président l’Association.
Né en 1870, Cheick Fanta Mady Chérif Haïdara connu sous l’appellation de Kankan Sékouba était un homme de Dieu, un grand marabout, pieux et saint dans la région de Guinée Conakry. Un marabout dont le nom a rayonné partout en Afrique dans les années d’indépendance des Etats africains. Disparu en 1955, il y a de cela 64 ans, l’homme continu d’avoir des homonymes, disciples et sympathisants, à travers le monde et particulièrement le Mali.
Pour faire savoir à l’assistance qui était l’homme, les sympathisants ont fait une série de témoignages miraculeux et parfois surprenants de l’homme. “Par ses prières et bénédictions, il attirait le bonheur vers les gens et leur éloignait le malheur sous l’aide et la volonté de Dieu. De proche en proche, les gens apprécièrent la valeur des bénédictions de Cheick Fanta Mady. Sans jamais exiger d’honoraire, Cheick administrait ses travaux et ses remèdes à tous ceux qui venaient frapper à sa porte”, explique Cheick Ibrahim Doumbia.
Parmi les anecdotes racontées sur les prédications de Kankan Sékouba, c’est celle de son intervention pour la libération de la France qui a plus saisi l’attention de la salle. En effet, l’histoire raconte, qu’en 1940, le gouverneur Giacobi et l’évêque de Guinée vinrent signaler la situation de la France en Guerre au chef religieux de Kankan et lui demandèrent en même temps une intervention divine qui annonça la défaite momentanée de la France dans un délai de quatre jours, l’occupation du pays, et le salut du pays viendra d’un Français de taille et d’âge moyen, qui de l’extérieur libérera la France. Une nouvelle prédication fut confirmée le 17 juin 1940. Le Maréchal Pétain acceptait l’armistice et le 18 juin le général De Gaulle lançait de Londres son fameux appel à la résistance contre l’occupation allemande, lors de la seconde guerre mondiale (39-45). Le Cherif fit des prières, bénédictions et sacrifices et la France fut libérée. Après la guerre, le gouverneur est venu présenter sa reconnaissance au Cherif.
A les en croire, la renommée du Cherif dépassa les limites de Kankan et la Guinée, et même celles de l’Afrique. Il aurait ainsi reçu beaucoup de visites avant sa disparation dont l’une des plus marquantes fut celle du Docteur Kwamé Nkrumah en 1954.
Comme activité principale cette année, l’Association compte organiser une Zihara en l’honneur de l’homme de Kankan, en octobre prochain. Elle avait déjà organisé une première activité en septembre 2018 qui avait été une réussite. Youssouf KONE