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Boua Ni Sogoma
Publié le samedi 6 avril 2019  |  Aujourd`hui
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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Bonjour Kôrô Président et que la paix de Dieu soit sur vous et sur votre peuple, ce peuple du Mali meurtri par des carnages à répétition contre les populations civiles et particulièrement contre l’ethnie peule. Plus de cent-soixante morts hier seulement dans le cercle de Bankass à la frontière avec le Burkina Faso dans le village de Ogossagou, c’en est de trop. Et l’on s’éloigne de jour en jour de la réconciliation qui reste aujourd’hui une priorité pour tous.

otre pays n’est pas non plus très loin (et qu’Allah SWT nous en garde), de connaître le drame qu’ont connu certains peuples à travers le monde : le Rwanda, la République centrafricaine, la RDC, etc.

Nous assistons hélas ! Kôrô Président au quatrième “génocide” de notre Histoire récente :

1963 : Le massacre des populations touarègues de Kidal

Mars 1991 : Ce vendredi noir de la révolution

2012 : La tuerie de plus de cent militaires de peau noire à Aguelhok

2019 : Le génocide des Peuls à Dioura et celui d’Ogossagou.

Et le cycle continue sans qu’à présent aucune solution de pacification de notre pays ne soit à portée de main.

Et vous, vous êtes le Président d’un peuple qui vit la peur au ventre et qui vit avec et dans la violence qui s’installe partout.

Vous devrez à présent affirmer devant ce peuple qui tombe finalement dans l’amalgame que tout Peul n’est pas jihadiste et que tout jihadiste n’est pas Peul comme votre prédécesseur l’avait dit des Touaregs. Dites-le Kôrô Président pour vous dédouaner de ceux qui vous accusent de ne rien faire pour que la paix revienne au Mali.

La situation est donc gravissime et personne ne sait de quoi demain sera fait. Et si mes propos sont durs et même très durs, ils sont à la hauteur de ce qui se dessine pour mon pays. Et le mal est partout et en tout. Ce sont des enlèvements ciblés de personnalités, d’enseignants. Ce sont des braquages en plein jour et j’en passe.

Le Mali, naguère havre de paix, est aujourd’hui un enfer pour tous et pour vous qui avec le cœur de Mandéka avez cru que le seul amour pour le Mali pouvait vous aider à diriger un pays qu’une junte a sacrifié aux hégémonies un mois de mars 2012 après avoir renvoyé du pouvoir votre prédécesseur à quelques mois de la fin officielle de son mandat. Cette junte qui a rappelé tous les militaires qui étaient au nord et qui constituaient un rempart contre cette insécurité débridée que nous connaissons aujourd’hui, reste le seul responsable du drame malien. Et tous ceux qui y ont participé ou joué un rôle quelconque dans la gestion des affaires à cette période triste et sombre de l’Histoire de notre pays doivent être jugés par le peuple du Mali qu’ils ont trahi et les tribunaux internationaux ensuite.

Kôrô Président, votre prédécesseur avait tout de même réussi à “bloquer” l’insécurité aux frontières de Kidal et le reste du pays vivait non sans peine, mais dans une certaine quiétude relative.

On l’a accusé d’avoir pactisé avec les rebelles, de les avoir reçus avec armes et bagages et d’être le complice de ceux qui ont perpétré le massacre d’Aguelhok. Il avait signé l’accord de Tamanrasset et peut-être aussi les pré-accords d’Alger.

Malgré tout, il ne put échapper à une simple fronde de jeunes militaires dont le plus gradé était un capitaine. Evidemment les officiers supérieurs qui avaient soif de pouvoir les ont rejoints après.

Ce qui prouve à suffisance la fébricité du pouvoir d’alors, pouvoir qui n’avait pas d’opposants et qui était donc censé reposer sur une légitimité populaire : mars 1991, mars 2012, mars 2019, l’Histoire semble se répéter.

Personne ne peut le souhaiter pour notre pays. Mais la conjonction des faits doit nous faire craindre le pire : le pays va mal et le malaise est perceptible même si de l’autre côté vous et votre gouvernement avez fait beaucoup de ce qui avait été demandé notamment dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord d’Alger pour la paix et la réconciliation et aussi et surtout dans l’amélioration des conditions de vie et de travail de nos forces armées et défense, des fonctionnaires et par ricochet, des populations.

Mais on n’en parle point ou du bout des lèvres. Les griefs contre vous sont nombreux et partout on dit que l’argent ne circule pas. Il s’agit de quel argent ? L’Etat joue tout son rôle régalien. Les salaires sont faits à temps, les services publics fonctionnent normalement n’eut été l’inconscience professionnelle de certains cadres véreux qui n’ont aucun respect pour le Mali qui leur a tout donné.

Cette catégorie de cadres existe dans tous les Etats du monde. La vie du Malien a changé, des milliers de nouveaux véhicules font leur apparition tous les jours créant des embouteillages monstres et sur toutes les artères de la capitale.

Les mariages sont de plus en plus pompeux même pour les familles qui ne sont pas les plus loties. Les bars sont bondés de monde et j’en passe. Et pourtant l’argent ne circule pas ! L’école malienne quant à elle est malade et même très malade : l’on n’est pas loin d’une année blanche.

Kôrô Président l’on ne peut vous tenir pour responsable du pourrissement de notre système scolaire. Il est reconnu que lorsqu’on veut exterminer une nation, il faut s’attaquer à son système éducatif. Et c’est ce plan machiavélique qui a été mis en place depuis 1991 par ceux-là qui ont commandité le coup d’Etat contre le général Moussa Traoré.

C’est pourquoi, l’Histoire vous donne raison aujourd’hui lorsqu’excédé par les AG (assemblées générales) les grèves interminables, les marches, Premier ministre vous avez dit aux parents d’élèves que s’ils ne prennent garde les enfants de ceux qui étaient au pouvoir dans ces années et qui étudiaient en dehors du Mali allaient, comme leurs pères, commander aux enfants des pauvres que l’on envoyait tous les jours dans la rue.

Vos propos d’alors ont choqué plus d’un, mais aujourd’hui qu’en est-il de tous ces enfants que la puissante AEEM faisait sortir pour un rien. Ce sont ces élèves qui, devenus cadres par le jeu politique, discréditent par leur insuffisance intellectuelle notre fonction publique ?

Parce que simplement ils ont appris peu de choses et en peu de temps. Et si le Mali occupe très peu de places dans les organismes internationaux c’est parce que nous manquons de cadres à hauteur des postes mis en compétition.

Il y a, à mon avis, une question de responsabilité collective, puisque la majorité de ceux dont les enfants ne vont plus à l’école du fait des grèves, constitue la couche la plus pauvre de notre population, il est temps que l’Association des parents d’élèves (APE) monte au créneau pour sauver l’avenir de nos enfants, pour sauver l’année scolaire tout court. N’attendons donc pas tous (prolétaires que nous sommes) de voir notre école aller à vau-l’eau.

Et que dire des plus de cinq cents écoles qui, depuis bientôt cinq ans sont fermées du fait de l’insécurité et des jihadistes qui imposent aux enseignants de français, d’enseigner en arabe ou de “fermer boutique”.

Devrions-nous rester passifs devant une telle situation ?

Sur un autre plan, l’armée bourdonne et à raison Kôrô Président. C’est vrai que vous avez fait voter par l’Assemblée nationale la charte de défense qui a permis d’améliorer les conditions de vie et de travail de nos vaillants soldats : prime de risque, d’éloignement, salaires et autres indemnités en constante progression.

Malgré tout, leurs épouses s’organisent en front de protestation contre les massacres dont sont victimes leurs maris. Voyez aussi le rejet du chef d’état-major par les populations de Nioro du Sahel. Révoquer les chefs militaires n’est pas suffisant pour “requinquer” le moral de nos soldats. Il faut voir ailleurs les solutions.

Il y a, à ce niveau, Kôrô Président des zones d’ombre dans notre politique de défense, notamment sur le théâtre des opérations. A quoi auraient donc servi tous ces hélicoptères et ces aéronefs que vous avez achetés à prix d’or pour permettre d’intercepter l’ennemi dans les minutes qui suivent les attaques. Et s’ils ne sont pas autorisés à réagir ?

Jamais notre armée n’a pu rattraper l’ennemi, même si numériquement les nôtres sont plus nombreux. Lorsque l’ennemi se déplace à moto ou dans des 4×4, les nôtres de ce point de vue, sont à mon sens mieux lotis.

Et seule la force Barkhane a, à ce que l’on sache et que l’on dise et dans les milieux informés, l’autorisation de faire voler ses avions, ce qui est d’ailleurs très rare. Pourquoi nos aéronefs doivent rester cloués au sol ? A quoi servent donc la Minusma, la force Barkhane si ce n’est peut-être que pour protéger la minorité blanche de Kidal et Kidal même.

Aussi le constat est fait qu’à chaque fois que le Premier ministre se rend en visite à l’intérieur du pays, il y a systématiquement des attaques qui suivent. Véritable imbroglio qu’est cette guerre asymétrique qui fait tous les jours beaucoup de victimes.

Le Centre s’embrase de plus en plus tandis que le Nord qui n’est pas que Kidal seulement reste sous contrôle français toute chose qui prouve à suffisance que Kidal ne serait pas du Mali et qu’il a été taillée sur mesure pour le MNLA.

L’on crée des milices d’auto-défense qui sont armées avec des armes de guerre. D’où viennent ces armes ? Et qui ravitaille ces milices en armement moyens logistiques entretien de tous genres, etc. ? Et si l’on doit les dissoudre, elles doivent l’être toutes y compris le MNLA, le Mujao, le Fia, etc.

Les “donso” qui les composent sont-ils en réalité des Maliens ? En tous les cas pour ceux qui parlent anglais.

A ce tableau s’ajoute l’insécurité urbaine qui grandit et apporte tous les jours son lot de morts, de braqués et de blessés comme pour dire qu’il y a des gens qui veulent mettre le feu à ce pays. Sur un tout autre plan les religieux se “clashent” tous les jours et continuent encore de réclamer la tête du PM.

Certains d’entre eux veulent s’essayer à la politique. Et n’eut été la disparité entre leurs méthodes d’enrôlement, ils restent les seuls à pouvoir mobiliser leurs adeptes, mieux que les partis politiques qui sont désormais discrédités du fait du comportement de leurs leaders.

La société civile qui n’a de civil que son nom ne convainc plus personne tant, ses dirigeants sont rentrés eux-aussi et de plain pied dans la politique politicienne.

Son rôle ainsi que celui des partis politiques devraient être, de sensibiliser et de conscientiser les populations, la société tout court sur toutes les entorses à notre morale, à notre système de gouvernance, aux dérives du pouvoir, et enfin à comment restaurer nos valeurs de dignité, d’honneur, d’intégrité de tolérance dans un pays où seul l’argent compte et où l’homme avec H n’a de valeur que par ce qu’il possède.

Il est temps Kôrô Président que l’identité de ces “donso” soit connue et dévoilée au peuple. Car l’on ne peut permettre à des individus d’origine douteuse de massacrer tous les jours les populations peulhs et sans discernement et dans une totale impunité, même si quelque part des peulhs ont eux-aussi commis des atrocités, des crimes dans d’autres parties du pays. Il faut donc arrêter la violence d’où qu’elle vient et par tous les moyens qu’il faut.

Agissez-donc Kôrô pour ne pas être rattrapé par l’Histoire d’un pays au destin trouble, mais d’un pays qui reste sans conteste votre seule raison de vivre. Faites en sorte que ces donso, qui ne peuvent être des Dogons, tant les actes qu’ils posent sont d’une cruauté et d’une inhumanité indicibles, indescriptibles, soient démasqués et traduits en justice.

Faites en sorte que les Peuls et les Touaregs qui se sont rendus coupables de meurtres d’atrocité et de massacres soient connus et traduits en justice. Évitez surtout qu’en échange de certains prisonniers ou otages que l’on fasse libérer des criminels déjà arrêtés et emprisonnés. C’est surtout cela qui fâche les parents des victimes.

Le Mali connaît à mon sens une crise épistémologique et vous qui avez la mission de le remettre sur pied, avez les bras et les pieds liés par ceux qui, pour des raisons géopolitiques veulent garder notre pays sous leur emprise, malgré la fin de la colonisation. Le pouvoir est désormais une camisole de force pour vous. Que devriez-vous donc faire ? Démissionner ? Tout sauf cela pour un Mandéka.

Appelez-donc votre peuple, tout le peuple du Mali de l’intérieur et de l’extérieur autour de ce grand malade dont le pronostic vital est engagé.

Faites vite et très vite Kôrô Président. Donnez la parole au peuple et il vous trouvera la solution. Sinon seul et avec toute la bonne foi qui vous caractérise, vous n’y pourrez rien, car le mal est trop profond et l’ultime solution est en le peuple. Le Mali reste malheureusement au centre d’un complot international entretenu par la France et soutenu par l’ONU.

Cela n’est un secret pour personne. Qu’Allah SWT sauve notre pays !

Producteur de spectacles

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