Les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont lancé le projet Alisa (rebaptisé Sigmat), à Abidjan le samedi 23 mars dernier. Il s’agit d’un dispositif permettant d’utiliser les technologies de l’information pour faciliter les échanges, les transports et la libre circulation des marchandises dans l’espace Cédéao. Parmi les objectifs du système, la facilitation et la sécurisation du commerce dans la sous-région, l’amélioration de l’efficience et de l’efficacité des procédures de transit.
La capitale économique ivoirienne, Abidjan, a servi de cadre au lancement du réseau informatique douanier pour le transit régional (Alisa) des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
En effet, une rencontre de haut niveau, tenue les jeudi 22 et vendredi 23 mars à Abidjan, a permis aux experts venus des différents pays membres de la Cédéao d’apprécier davantage les atouts et les enjeux du projet Alisa, ainsi que la place importante qu’occupe ce dernier dans l’objectif de constitution du marché régional ouest africain.
Cette rencontre de formation et d’harmonisation des points de vue a été financée par la Cedeao, mais organisée sous l’égide de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced), qui est le partenaire technique dans le cadre de ce projet.
Au nombre de ces participants aux travaux, on peut citer le secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre ivoirien en charge du Budget et du Portefeuille de l’Etat, les directeurs généraux des Douanes des Etats membres de la Cédéao, le commissaire en charge des Douanes, du Commerce et de la Libre circulation de la commission de l’organisation régionale, Tèi Konzi, et son collègue des Télécommunications et des Technologies de l’information, Dr Zouli Bonkoungou.
D’autres cadres de la commission de la Cédéao, en particulier, le directeur du Centre informatique communautaire, Dr Osei Tutu Agyeman-Duah, celui de l’Union douanière et de la Fiscalité, Salifou Tiemtoré, et le directeur de la Communication de la Cedeao par intérim, Liberor Doscof Aho, ont également pris part à la réunion.
Des représentants de la commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), du Secrétariat de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced), de l’Union européenne, de la Banque mondiale, de la Coopération allemande, de l’Agence de coopération internationale du Japon (Jica), et de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid) ont aussi participé aux travaux.
La rencontre a permis aux directeurs généraux des Douanes de l’Afrique de l’Ouest d’être informés du travail qui a consisté à sélectionner des experts informaticiens des administrations des Douanes de la Communauté, afin de mieux les outiller à la programmation en général, et sur le module Transit de SydoniaWorld en particulier.
Le projet Alisé lancé sous le nom Stigmat
C’est le lendemain, plus précisément le vendredi 23 mars 2019, que cette rencontre internationale a acté le lancement officiel du programme Alisa, désormais appelé Système interconnecté de gestion des marchandises en transit (Sigmat).
Le Sigmat ambitionne d’utiliser les technologies de l’information pour faciliter les échanges, les transports et la libre circulation des marchandises dans l’espace Cédéao. Il offre d’énormes avantages aux institutions étatiques, aux organismes financiers et au secteur privé en permettant de partager des informations ainsi que des données en temps réel, d’améliorer les délais d’attente, et d’accroître les revenus par la réduction des coûts du transit et des transports.
La facilitation et la sécurisation du commerce international ; l’amélioration de l’efficience et de l’efficacité des procédures de transit, de même que celle de la prévention et de la détection des fraudes ; la simplification et la sécurisation des opérations de transit, l’échange électronique de données de transit ainsi que l’augmentation des recettes douanières grâce à une prestation de services plus efficace sont, entre autres, les objectifs poursuivis par le Sigmat.
Quant aux résultats attendus du projet, ils portent principalement sur l’amélioration de l’environnement des affaires, l’augmentation et la sécurisation des recettes douanières, la contribution à la croissance et la compétitivité des économies de l’Afrique de l’Ouest.
Le projet Sigmat est constitué d’une interface avec les systèmes douaniers existants dans les Etats membres de la Cédéao leur permettant d’échanger des données à travers une connectivité internet sécurisée. Ces données et d’autres informations seront disponibles, et pourront être échangées à partir d’une base de données douanière régionale centralisée.
Le système Alisa devenu Sigmat offre d’énormes avantages aux gouvernements des Etats membres et à la commission de la Cédéao, à l’administration des douanes, aux institutions financières, au secteur privé, aux entreprises et aux hommes d’affaires.
Le projet d’interconnexion des systèmes informatiques douaniers participe des actions entreprises par la Cédéao pour fluidifier la circulation des marchandises sur les différents corridors routiers de l’Afrique de l’Ouest par la mise à disposition, par voie digitale, d’informations aux bureaux de douanes sur les cargaisons en transit d’un Etat à un autre.
La commission de la Cédéao a présenté aux directeurs généraux des Douanes le plan de déploiement de cette solution à tous les Etats membres. Elle a souhaité l’implication effective et l’accompagnement des premiers responsables des administrations des Douanes de l’espace communautaire dans la mise en place de ce programme ambitieux qui constituera, les mois à venir, une avancée certaine dans l’approfondissement du processus d’intégration économique régionale.
De leur côté, les directeurs généraux des Douanes ont recommandé au président de la commission de la Cedeao, Jean-Claude Kassi Brou, de prendre les dispositions nécessaires à l’effectivité de cet important projet.
Pour ce faire, ils ont souhaité que la commission leur apporte un appui technique et financier en fonction des besoins d’assistance exprimés par chaque Etat membre.
Ils ont, par ailleurs, invité la commission de la Cédéao à prendre les mesures nécessaires relatives à l’élaboration et à l’adoption d’un cadre juridique ainsi que d’un manuel de procédure, devant accompagner la mise en œuvre de ce mécanisme de gestion automatisée de transit de marchandises en Afrique de l’Ouest.