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Libération du Nord : le MNLA victime de sa propre turpitude
Publié le mardi 12 juin 2012   |  Info Matin


Crise
© Getty Images par DR
Crise Malienne : Moussa Ag Assarid (droite), le porte-parole malien du Mouvement national pour la Libération d`Azawad (MNLA) et Irij Maouche (guauche), le membre de l`association Tamazgha


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Tantôt sous le manteau très inoffensif de l’agneau, tantôt complice actif des radicaux islamistes de Ançardine, comme à l’occasion de la prise ensemble des principales villes du Nord ou des récentes tentatives de fusion, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) n’est ni plus ni moins qu’une girouette qui cherche à sauver les meubles.
On savait le Mouvement national de libération de l’Azawad versatile; mais surtout opportuniste dans l’âme.

Toutefois, la récente visite de ses représentants auprès du médiateur burkinabè a révélé une autre de ses facettes difficilement soupçonnable même dans une incohérence la plus débridée dans une démarche.

Ce mouvement, toute honte bue, a en effet tenté de se faire passer aux yeux du médiateur comme blanc comme neige n’ayant aucune accointance avec les islamistes radicaux de Iyad Ag GHALY.

Pourtant, c’est le même MNLA qui, quelques jours seulement avant de se rendre au Faso, tentait de trouver désespérément un accord avec Iyad dans le cadre d’une « république islamique » de l’Azawad qui serait dirigée par un conseil transitoire islamique de la république du même nom.

Pis, l’on notera que Iyad et ses hommes n’ont jamais prôné la partition du Mali, encore moins de parler de la création d’un Etat de l’Azawad. Son combat, avec ses hommes, c’est bien l’application de la Charia, la loi islamique, y compris au-delà des frontières de l’Azawad, c’est-à-dire étendre le combat à l’ensemble du Mali. Et sur ce point, l’on ne saurait remettre en cause sa constance qui aurait du reste été un des facteurs de blocage de la fusion entre Ançardine et le MNLA. En réalité, concordent les sources, dans ce projet de fusion des deux mouvements armés, Iyad n’a jamais été demandeur. Si ce n’est donc lui, il est clair que c’est le MNLA, qui a l’outrecuidance d’aller se faire passer à Ouaga pour un mouvement laïc en tentant de jouer aux vierges effarouchées dès qu’on parle de Ançardine, qui a fait le pas dans ce sens.

L’on est d’autant plus offusqué par cette pirouette digne des plus grands acrobates du cirque français que c’est le MNLA qui a pris ses cliques et ses claques pour débarquer dans la capitale du Faso, a osé y parler de « crise malienne ».

Décidément, le ridicule ne tue pas chez ces rebelles. Ainsi, ce mouvement qui a fanfaronné en proclamant nuitamment une indépendance de l’Azawad, sur le net, est à présent prêt à renoncer à ses velléités indépendantistes pour négocier une autonomie. Après l’autonomie, il faudrait peut-être s’attendre à une revendication de financement de nouveaux projets de développement qui feront long feu comme par le passé parce que les habitudes ont simplement la vie dure.

Le fait, dans ces revirements du MNLA, c’est que lui-même ne se sent plus en sécurité. Du point de vue militaire, il est à la merci des combattants de Ançardine qui ne ratent pas la moindre occasion pour le mater et l’humilier. Désormais, des affrontements sont possibles à tout moment entre les forces en présence avec un net désavantage pour le MNLA qui, comme on le sait, est réduit au stade d’hôte de Ançardine à Tombouctou avec tout ce que cela implique de limitation de marge de manœuvre et d’initiative personnelle.

D’un point de vue matériel également, le MNLA est à bout de souffle parce que Ançardine a décidé de mettre sous son contrôle, d’une certaine manière, la sécurité des personnes et des biens. Dans ces conditions, après avoir pillé et racketté tout ce qu’il a trouvé sur place, démuni de ressources comme les populations locales qui ont été spoliées de tous leurs biens, le MNLA se trouve désormais aux abois.

Sa posture est d’autant plus difficile à tenir qu’une intervention des forces de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se précise de plus en plus.

De même, d’anciens éléments intégrés de l’armée seraient en train de préparer une contre-offensive qui fait que les forces d’occupation pourraient être prises entre plusieurs feux.
Dans la même veine, en perdant le terrain au Nord, les responsables du MNLA se retrouveraient très rapidement sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Ce, d’autant plus qu’une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) est en cours par notre pays pour traduire devant la justice les auteurs des massacres et autres exactions commis dans le Nord de nord et dans lesquels le MNLA est personnellement mis en cause. Ce qu’il n’ignore pas du reste.

En courant partout comme quel qu’un qui a le feu à la queue, le MNLA cherche avant tout à quitter le navire avant que celui-ci ne chavire. Pour ce faire, son atout de taille, dans le contexte actuel, c’est que lui, il est un mouvement laïc contrairement à Ançardine avec lequel il fricote malgré tout quand il y trouve son compte. Ce qui devrait en faire un groupe plus fréquentable, du moins avec lequel on peut négocier.

Il devient indispensable, face à tant de ruses et de supercheries, d’actionner les leviers du dialogue tout comme de l’intervention militaire en n’oubliant surtout pas l’action judiciaire pour que plus jamais des bandits aillent voler quelques pick-up et viennent tuer impunément tuer des Maliens qui ne demandent qu’à vivre dans la paix pour faire face à leurs problèmes de développement.

Par Bertin DAKOUO


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