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Chronique du Mali : IBK n’a pas trahi la nation, il a échoué
Publié le lundi 8 avril 2019  |  Le Républicain
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© aBamako.com
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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On peut tout lui reprocher sauf qu’il n’est pas un patriote, il l’est corps et âme. IBK est ‘’fou du Mali’’. Mais il n’est pas parvenu à rassembler et faire face aux agressions fatales à notre ‘’vivre ensemble commun’’. Celui qui s’est fait plébiscité en 2013 a lamentablement échoué à traduire en actes ses promesses formulées et puisées de la soif d’équilibre, de quiétude et de développement des Maliens. Ses compatriotes qui, réduits à raser le mur, lui font appel, victimes d’activités complotées et mettant en avant des organisations du crime transfrontalier, un type d’impérialisme rétrograde, de colonisation de type nouveau, orchestrée et utilisant l’insécurité pour déstabiliser et régner. La faute d’IBK est de s’enfermer dans sa tour d’ivoire, de refuser de dire au peuple ‘’je vous ai compris’’. Ce qui a pour conséquences de faire trop tard ce qu’on lui avait conseillé en avant-gardiste.
Enfin le Président IBK est certainement redevenu attentif, après le coup de semonce donné par l’Imam Mahmoud Dicko, sur l’invitation duquel, le vendredi après la prière du vendredi 5 Avril, des Maliens de tout bord, majorité, opposition et société civile, une marrée humaine estimée à plusieurs centaines de personnes ont porté le message de la protestation populaire, contre la mauvaise gouvernance, l’insécurité et l’impunité des criminels. Recevant une délégation de la Ligue des Imams du Mali (Limama) le samedi dernier, le Président IBK se demandait, visiblement très affecté, comment peut-on l’accuser, lui Ibrahim Boubacar Kéita, d’avoir trahi la nation. Doit-on comprendre que désormais le Président IBK entend et voit ce qui se passe ? Si tel est le cas, pourrait-on encore le traiter d’autisme, s’il écoute, et agira certainement en conséquence ?
Après le meeting de l’Imam Dicko, on se demande où est passé le Premier ministre hérisson et liberticide, qui a choisi d’ériger en méthode de gouvernance, la répression de ses compatriotes dont le seul tort est d’avoir exprimé leur désaccord en manifestant pacifiquement. Où est passé Soumeylou Boubey Maïga qui utilise les moyens de l’Etat et les forces de l’ordre pour employer des méthodes musclées afin d’arriver à ses fins, de mettre l’opposition en quarantaine. Se détrompera qui croit que le Mali lui appartient seul, ce pays nous appartient à tous, aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’appartenance. Tout le monde sait que le mal n’a pas commencé avec Dioura et Ogossagou, mais bien avant. Et Soumeylou doit expliquer pourquoi, produit de la liberté d’expression, il s’est mis à étouffer cette liberté sans laquelle il n’y a point de démocratie, devenant du coup un dictateur réputé. Et voilà que la tête du Premier ministre oppresseur est mise à prix !
Le temps du sursaut national
Les manifestants demandent la démission du Premier ministre Soumeylou Boubey Maïga, à défaut son limogeage par le Président de la République. « Mais dans le cas contraire, chaque vendredi, ce genre de grand rassemblement s’effectuera jusqu’à la satisfaction de notre revendication, à savoir la démission du premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga », avise l’Imam Mahmoud Dicko. Du coup le syndrome algérien où le Président Bouteflika a été contraint de partir, tout en demandant ‘’pardon ‘’ au peuple, s’invite sur la scène politique au Mali.
Est-ce le temps du sursaut national tant souhaité, pour résoudre les problèmes de l’école malienne, de la santé, la sécurité, la corruption généralisée, l’injustice, l’impunité ? En tout cas une nouvelle gouvernance s’impose, la bonne gouvernance qui prend en compte le peuple, la gouvernance démocratique pour mettre fin aux « massacres horribles qui sont perpétrés au Mali », « l’incompétence des autorités », et « pour la nécessité de dialogue », comme le soutenaient plusieurs manifestants le vendredi dernier. B. Daou


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