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IBK comme Bouteflika
Publié le lundi 8 avril 2019  |  L’Indépendant
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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La marche co-organisée par le remuant Mahmoud Dicko et son parrain, le puissant chef des hamallistes, Bouyé Haïdara, ne s’est pas déroulée selon son plan initial. A quelques heures de son début programmé pour l’après-prière du vendredi mubarak, celui qui préside encore aux destinées du Haut conseil islamique du Mali jusqu’au renouvellement de son instance dirigeante, le 21 avril prochain, a mesuré le danger d’une transgression de l’arrêté du Gouverneur de Bamako interdisant les manifestations publiques sur les lieux et itinéraires pour cause « d’état d’urgence « . Il partagerait avec le Chérif de Nioro la responsabilité morale, juridique et historique d’un bain de sang qui, de surcroit, compromettrait leur dessein commun de conquête pacifique du pouvoir.

Aussi, a-t-il adressé au Général Débérékoua Souara un courrier sollicitant une « autorisation pour un rassemblement« . Cette information n’a pu circuler suffisamment sur les réseaux sociaux pour empêcher de petits groupes de marcheurs déterminés à rallier, à pied ou à motos, le palais de Koulouba pour « dégager » le président IBK. Ce faisant ils comptaient rééditer, 28 ans après, la prouesse de feu Me Demba Diallo et de ses compagnons montés à Koulouba, au milieu du crépitement des balles et de la fumée des pneus brûlés sur le macadam, pour remettre au Général-dictateur Moussa Traoré une pétition lui demandant de démissionner. A la fois pour sauver le Mali du chaos dans lequel il sombrait et favoriser l’avènement de la démocratie pour lequel des centaines de personnes avaient payé le prix fort.

Les marcheurs du 5 avril ignoraient qu’ils n’avaient aucune chance de faire sortir IBK du palais puisqu’il ne s’y trouvait pas. La Sécurité d’Etat, qui voyait venir ce scénario, avait anticipé en mettant le président, à peine rentré de Sikasso, à l’abri en un lieu sûr dans la périphérie de la capitale. Les unités anti-émeutes de la police, déployées pour circonscrire tout débordement, ont fait le reste : à coups de gaz lacrymogènes, elles ont mis en fuite et dispersé les candidats à la prise de Koulouba.

D’autres marcheurs qui, eux, avaient entrepris de prendre d’assaut le domicile du Premier ministre situé à moins de trois cents mètres du monument de l’indépendance, lieu de rassemblement, ont subi un sort identique.

Au final, cette manifestation a causé beaucoup de frayeur dans les cercles du pouvoir et au sein des foyers, mais pas de drame humain. Toutefois, Mahmoud Dicko et Bouyé Haïdara n’en ont pas fini pour autant avec le duo IBK et SBM qu’ils ont résolu de chasser pour avoir » ruiné le Mali, divisé les Maliens et livré le pays à l’occupation des puissances étrangères, spécialement la France « .

Le premier, qui conduit l’opération de déstabilisation sous l’inspiration du second, a en tête deux exemples : la révolution islamique en Iran (1979) et la révolution démocratique en cours en Algérie voisine et qui s’est déjà traduite par le départ forcé de Bouteflicka.

Deux événements qui se sont accomplis grâce aux marches pacifiques des populations chaque vendredi après la prière. C’est la recette que Dicko entend appliquer pour pousser son ancien bienfaiteur IBK vers une sortie précipitée. Il ne l’a pas cachée lorsqu’il s’est adressé aux marcheurs : « Quand le président Abdel Aziz Bouteflika, un grand homme qui a lutté pour l’Indépendance de son pays, a été contraint par son peuple de partir, il est parti avec dignité tout en lui présentant ses excuses. C’est ça la grandeur d’âme, c’est ça la dignité, c’est ce que les grands hommes font face à l’histoire. Mais il ne s’agit pas de braver l’opinion nationale en disant que c’est une humiliation de l’écouter« .

Réponse de l’interpellé : «Nul n’arrivera à subvertir le Mali de l’intérieur. Nul».

Saouti Haïdara

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