Le Mali, ce pays des grands hommes, a encore été humilié. Pendant que le régime en place viole les droits et libertés constitutionnels dans la capitale, des « enfants gâtés de la république » célèbrent le 7e anniversaire de l’indépendance de l’Azawad à Kidal. Quelle provocation ! Quel laxisme de l’État !
Le Mali a été agressé jusque dans son fondement par ses propres enfants qu’il a nourri, éduqué … Au moment où des citoyens se battent pour dénoncer l’insécurité grandissante au nord et au centre, la crise éducative, l’échec du régime en place et pour réclamer la paix et la cohésion sociale ; à Kidal, on est plutôt dans la provocation. En effet, le samedi 06, les dirigeants séparatistes ont fêté le 7e anniversaire de l’indépendance de l’Azawad. Femmes, hommes, jeunes et vieux, tous étaient là pour fêter l’anniversaire de l’indépendance imaginaire de ce pays imaginaire : l’Azawad. Pis, des jeunes en t-shirts étaient munis du drapeau de l’Azawad. Sur la banderole, on pouvait lire : « 06-04-2012/ 06-04-2019 ; les résultats de notre révolution dépendent de la réussite de notre éducation ; UNESCO & UNICEF, l’éducation est un droit fondamental ». Comment admettre ce comportement dans un pays où un accord a été signé et les partis politiques, la société civile ne cessent de demander aux autorités son application. Même si sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ont dénoncé ce comportement des « enfants gâtés de la république », aucun communiqué officiel de l’État ne l’a condamné à notre connaissance. Si ces genres d’actes divisionnistes se multiplient, c’est parce que l’État est laxiste, irresponsable. Comment comprendre que ces autorités qui, à Bamako, interdisent même les manifestations pacifiques, les droits constitutionnels, ne puissent pas réagir à de telles insultes contre la nation malienne. Où est donc passé le tigre ? N’a-t-il pas appris ce qui s’est passé à Kidal ? Pourtant, ceux qui, à travers des manifestations pacifiques, fustigent l’insécurité, les crises scolaires, sociales, financières et l’échec patent du gouvernement, sont traités d’ennemis du régime ou du Mali. Quelle incohérence !
L’heure est grave. Il n’est pas aux invectives, mais à l’action. Les autorités doivent clairement expliquer la question de l’Azawad aux gouvernés .S’il est vrai que le Mali est un et indivisible comme on le dit en longueur de journée, on n’aurait pas dû voir certains citoyens parler de l’indépendance de l’Azawad, une partie de ce pays.
Boureima Guindo