A l’appel du président du Haut Conseil islamique du Mali, plusieurs milliers de manifestants ont répondu à l’appel de Mahmoud Dicko en prenant d’assaut le Boulevard de l’Indépendance en passant par la Place de la Liberté. La manifestation a eu lieu le vendredi 5 avril juste après la grande prière du jour. Les manifestants promettent de continuer à marcher chaque vendredi jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
Après avoir tapé du poing sur la table en décembre dernier contre un projet de programme d’éducation sexuelle amenant le gouvernement à changer d’avis, ensuite montré sa force de mobilisation à travers un grand meeting au Stade du 26 mars à Bamako, Mahmoud Dicko est passé à l’acte 3 de sa protestation contre le gouvernement malien le vendredi passé.
Pour l’Imam, la manifestation vise à interpeller les autorités sur la situation d’insécurité qui prévaut actuellement dans le pays notamment après le massacre de plus d’une centaine de personnes à Ogossagou. En plus de la démission du gouvernement qu’ils accusent de ne pas être à la hauteur des défis, les manifestants ont également réclamé le départ des forces militaires internationales présentes dans le pays notamment la Munisma et Barkhane auxquelles ils attribuent des jeux troubles.
Un blessé et une dizaine d’interpellations signalés
Après la manifestation, le ministère de la Sécurité intérieure et de la Protection civile a fait savoir que des troubles à l’ordre public ont été constatés, allant de scènes de provocation à des violences exercées contre les forces de l’ordre.
“À l’occasion, des barricades ont été dressées par les manifestants, des pneus enflammés sur la voie publique créant des foyers de tension entre manifestants et forces de l’ordre dans certains quartiers, notamment Bamako Coura, Darsalam, Niaréla et Bagadadji. Certains lieux sensibles ont également été pris pour cibles par les manifestants notamment, la colline de Koulouba, le musée national, le domicile du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale. Ceux-ci ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène et les patrouilles dissuasives des forces de l’ordre intensifiées. Aucun cas de pillage ou de vol n’a été constaté“, peut-on lire dans ledit communiqué où il est également indiqué que le bilan de cette manifestation est de 1 blessé du côté des forces de l’ordre et une dizaine d’interpellations.
Pour le ministère, c’est le lieu de saluer le professionnalisme des forces de l’ordre et d’en appeler au sens de la responsabilité des organisateurs de telles manifestations, afin de préserver la paix et la quiétude des populations.