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Quand l’accord d’Alger peine à être une réalité : Amadou Djicoroni avait prévenu
Publié le mercredi 10 avril 2019  |  l'aube d'afrique
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© aBamako.com par Momo
Lancement du livre sur le président Modibo Keita.
Bamako, le 04 juin 2015 le Doyen Amadou Seydou Traore a présenté son nouveau livre sur le Président Modibo Keita au Carrefour des Jeunes de Bamako.
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Dès l’annonce de l’accord pour la paix signée à Alger, notre sage avait réagi par une analyse que « L’accord est inacceptable ». Admettons que l’histoire lui donne raison d’autant plus que depuis la signature de ce fameux accord, le nord de notre pays est devenu un « no man’s land ». En dépit des louanges de cet accord, la méfiance semble s’installer entre les protagonistes. Les attaques djihadistes se multiplient, les maliens sont massacrés. Lisons cette deuxième partie de l’analyse d’Amadou Djikoroni pour en savoir plus.

«Une violation flagrante de la laïcité»

7- Le soi-disant accord inclut le droit pour les Régions de «promouvoir des projets de coopération transfrontalière» (art. 43). Donc bien au-delà de l’autonomie, la Région a des droits diplomatiques à caractère de souveraineté internationale. Sans commentaire!

8- Le soi-disant accord inclut la volonté de donner aux « cadis un rôle dans la distribution de la justice». (art. 39) C’est une violation flagrante de la laïcité. A partir de là, pourquoi les responsables des bois sacrés ainsi que les officiants des komos et les serviteurs des fétiches ne participeraient-ils pas à la distribution de la justice?



9- Concernant les questions de défense et de sécurité, on envisage la création dans les Régions d’une «police territoriale» n’obéissant qu’à la Région. En réalité c’est le droit de créer une armée de Région. Ainsi au Mali il y aura autant d’armées que de régions. C’est la même situation qui a été créée dans certaines régions de la RD Congo où la guerre contre le pouvoir central dure depuis plus d’un demi-siècle.

10- L’accord paraphé crée des Régions dotées d’Assemblées élues au suffrage universel direct, de Présidents élus au suffrage universel direct, lesquels sont également chefs des exécutifs et de l’administration. Ces structures seront créées en priorité au Nord du Mali, dès la signature de l’accord mais elles ne sont «qu’applicables» dans les autres régions.



En clair dans les régions du Nord du Mali il y aura des états ayant leurs pleins pouvoirs (législatif, juridique et exécutif) dès la signature de l’accord. Il ne faut pas se laisser tromper par le mot «exécutif». L’exécutif dans un état c’est le gouvernement. Si un tel état a le droit d’adopter le nom de son choix, alors qu’il a déjà son drapeau, n’est-il pas un état indépendant?

11- On prévoit d’adopter comme principes, d’introduire dans l’armée la notion de «représentation des ethnies» (titre III art. 17). Dans quel pays a-t-on vu une armée constituée de cette manière ? On parle aussi de «progressivité du redéploiement des forces armées nationales reconstituées sur cette base». Et on évite de dire le rythme de cette progression.

Ainsi on pourrait facilement dire comme cela est proclamé aujourd’hui à Kidal qu’il faut que les Tamasheq soient les 60 ou 80% des effectifs avant toute progression. Le redéploiement pourrait ainsi être rejeté à l’éternité.

12- Le soi-disant accord codifie l’impunité des rebelles et en plus offre à tous ceux qui se réclament de la rébellion une garantie illimitée de vie opulente «soit par intégration dans les corps constitués de l’État, soit dans l’armée et les forces de sécurité, soit dans la réinsertion dans la vie civile»

Évidemment, on marque, quelques lignes après, la lutte contre l’impunité mais ce sera alors qu’on aura fini de donner à tous les rebelles ce qu’ils veulent. (chap. 8 art.18 à 21)

A suivre…

Bamako, le 18 mars 2015 Amadou Seydou Traoré dit Amadou Djicoroni Proposé par Yacouba Dao

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