Cet appel n’est un appel pour soutenir une quelconque idéologie religieuse, mais c’est un appel patriotique. Donc, nous sommes là pour dire que notre pays risque un conflit intercommunautaire. Nous sommes là pour dire que nous voulons l’école. Nous sommes là pour dire que trop c’est trop. Nous sommes là pour dire que démocratiquement le chef de l’Etat doit écouter sa population et que le pays doit être géré sur la base des aspirations légitimes des populations du pays et non de qui que ce soit. Donc, nous sommes là pour nous faire entendre, pour qu’on nous entende.
Vous savez, l’appel d’aujourd’hui ne concerne pas les étrangers. Cet appel concerne nos propres dirigeants, il s’agit de nos propres dirigeants. Je pense que ce serait une fuite en avant de s’en prendre à la MUNISMA ou à Barkhane. S’ils sont là, c’est grâce à nos politiciens, c’est grâce à nos dirigeants ; alors il est temps de s’adresser à nos responsables et non aux autres.
Ibrahim MAIGA, président des jeunes commerçants détaillants : « tous les grands marchés de Bamako sont là »
Je suis très content et fier de la forte mobilisation des Maliens. Mais, il y a certains responsables des commerçants qui sont partis prendre de l’argent avec les autorités pour que les commerçants ne participent pas à la manifestation. Je suis heureux de constater que les commerçants ont entendu son appel, ils sont sortis massivement, la preuve, allez-y voir au Grand marché de Bamako, vous n’y trouverez personne. Aujourd’hui, rien ne va au Mali. Le pays va mal. Je demande à IBK de voir comment trouver la solution à ces problèmes. S’il ne peut pas, qu’il quitte pour donner la place à une autre personne. Les commerçants ont des problèmes, il y a des tueries au Nord. Nous sommes tous des Maliens et nous devons exprimer nos préoccupations. Tous les grands marchés de Bamako sont là : Dabanani, Marché Rose, Hall de Bamako, marché de Médine.
Djiguiba KEITA dit PPR : « tenter d’empêcher une manifestation est une honte pour notre démocratie »
Je suis là aujourd’hui pour exprimer mon indignation face au recul de la démocratie dans notre pays. Ce qui fait que marcher devienne un événement au Mali. Tenter d’empêcher une manifestation, c’est une honte pour notre démocratie. Donc, je suis venu pour exprimer mon indignation face à cela. Que marcher devienne un événement, ça c’est le travail de Boubèye et de IBK. C’est une honte pour eux. C’est décevant que les acteurs de la démocratie s’opposent à une manifestation. Je suis venu pour exprimer mon indignation face à cela fondamentalement. Mais c’est le peuple qui avait raison. On a vu en 1979 les chars dans les rues de Téhéran, mais les soldats quittaient les chars pour prendre la fuite parce qu’on ne peut pas tirer sur le peuple, ces soldats que vous voyez ont leurs frères, sœurs et femmes parmi les manifestants. Comment ils vont tirer sur eux ?
Mohamed DRAME : « seuls les imbéciles ne changent pas»
Je suis tout simplement Malien. Je ne suis là ni au nom de FARC, ni au nom de Wati sera, encore moins au nom de Tarata woulé (Mardi rouge). Aujourd’hui, je suis Malien et je suis là au nom du Mali, pour défendre ma patrie, ma nation, mon pays, le Mali qui m’a tout donné dans la vie.
Nous sommes outragés par les tragiques évènements d’Ogossagou et Dioura où des dizaines de personnes ont été tuées ; même au moment où je vous parle, on est en train de tuer de paisibles Maliens. Nous avons faim et soif, nos enfants ne vont pas l’école, nous sommes sortis pour dénoncer ces problèmes. Les autorités qui nous dirigent aujourd’hui ne peuvent plus. Alors qu’elles dégagent. La vie même est synonyme de changement. Et Alpha Blondy l’a dit : seuls les imbéciles ne changent pas. La Charte du Mandé rappelle aussi que si tu ne peux résoudre un problème laisse la place à celui qui est plus compétent. Ceux qui gouvernent aujourd’hui ont montré leurs limites. Je l’avais dit pendent les élections, les Maliens ne l’avaient pas compris, ils viennent de le comprendre. Nous sommes là pour sauver le Mali.
Boubèye nous a traité de chiens, mais nous valons mieux que lui qui est un porc-épic qui a fait tous les régimes au Mali. Nous ne répondons pas à Boubèye, parce que nous sommes là pour le Mali, pour l’éducation, la santé, la sécurité des Maliens. Nous ne sommes là pour Boubèye qui est très petit à côté du Mali. Nous avons entamé un combat qu’on va poursuivre jusqu’au bout : le changement.
Mme DIAKITE Kadiatou FOFANA, élue communale en CII District, présidente du Collectif des Amazones : « si tu sors pour dénoncer ces tueries, on dira que tu n’aimes pas IBK, Boubèye »
Nous sommes venus répondre à l’appel de l’imam Mahmoud DICKO et du Chérif Bouillé et obéir au mot d’ordre qu’ils vont nous transmettre. Nous ne sommes pas là au nom de l’URD, ni du FSD, ni au nom d’aucun parti politique, nous sommes là au chevet du Mali qui est dans l’agonie.
Face à ce qui se passe actuellement, tout bon Malien qui a pitié ou songe à ses compatriotes, ne doit rester indifférent aux massacres d’Ogossagou (des innocents enfants qui ne savent même pas s’ils sont Peuls ou Dogons ou Maliens tués). Personne ne peut voir ces massacres et rester les bras croisés. Si tu sors pour dénoncer ces tueries, on dira que tu n’aimes pas IBK, Boubèye ou le gouvernement. Nous ne sommes pas là pour quelqu’un, mais pour notre pays, le Mali. Parce qu’on n’a plus de pays en dehors de ce Mali, notre dénominateur commun. Si nous les laissons détruire notre pays, eux qui ont d’autres nationalités, ils vont prendre des avions pour rejoindre leur deuxième pays. Tant pis pour nous les Maliens et nos enfants qui n’ont où aller.
Pendant combien de semaines, voire de mois que nos enfants ne partent pas à l’école. Certaines Universités sont encore à l’année universitaire 2016 et d’autre pour l’année 2017. L’enseignement est un droit constitutionnel. On ne peut comprendre en 1994, IBK en tant que Premier ministre, il y a eu une année blanche et qu’en 2019, Président de la République, une nouvelle année blanche se profile à l’horizon. Cela est inadmissible. Nous sortons pour dénoncer cette situation, au nom des Maliens.
Mme DIARRA Hawa BAGAYOKO, Djélibougou « on n’aime pas IBK aujourd’hui, on ne l’aime pas demain »
Nous sommes sortis pour venir lui dire de dégager. On n’aime pas IBK aujourd’hui, on n’aime pas IBK demain. Personne dans la sous-région ni au plan international ne l’aime plus. Qu’il dégage. Boubèye n’est rien. Le problème c’est IBK ; qu’ils quittent tous.