Evènement ébauché depuis le 19 décembre dernier, malgré l’enregistrement des morts voire l’arrestation de près de 2.500 manifestants, les tensions réclamant le départ du président Oumar El Béchir perdurent sur le sol soudanais. Encore le mardi, des milliers de citoyens s’étaient également réunis au quartier général de l’armée, non moins loin du palais présidentiel pour réitérer les mêmes slogans demandant la démission du chef de l’État.
Pour la première fois, la police a appelé ses forces « à ne pas intervenir contre les manifestants ».
À Khartoum, capitale du Soudan et devant le quartier général de l’armée, les manifestants s’étaient réunis le mardi pour non seulement réclamer le départ de Béchir, mais scandaient aussi: « liberté ;liberté » en appelant l’institution militaire qui n’avait pas participé à la répression des manifestants contrairement aux forces de sécurité à soutenir leur mouvement et à discuter d’un « gouvernement de transition » pour remplacer le président Béchir.
Notons que pour l’instant, la hiérarchie militaire ne s’est pas désolidarisée du pouvoir du président Béchir. Chose qui semble compliquer la tâche des manifestants. Suivant l’appel qui a été effectué le mardi par la police à « ne pas réprimer les manifestations », la question a été de savoir si cela constitue le départ du délaissement du président soudanais par les militaires du pays. Dans un communiqué, le porte-parole de la police arguait : « Nous sommes à Dieu (…) d’unir le peuple soudanais(…) pour un accord qui soutiendrait un transfert pacifique du pouvoir ». Puis de poursuivre en éclaircissant avoir enjoint aux limiers « de ne pas intervenir contre les citoyens ou des rassemblements pacifiques ».
À savoir qu’aux environs de la matinée du mardi, les forces de sécurité du service national de renseignement (NISS) et la police antiémeute ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants pendant que les militaires du quartier général de l’armée les protégeaient. Notons également que pour les manifestations du samedi 6 avril, le ministre de l’Intérieur, Bushara Juma, avait annoncé l’arrestation de près de 2.500 manifestants suite aux jets de gaz lacrymogènes qui avaient engendré certains dégâts. Des cas de perte en vies humaines ont été déplorés dans cette histoire de manifestation soudanaise. Ce président dont le réclamé est au pouvoir depuis les années 1989.