Pour la satisfaction de leurs doléances, les enseignants du Mali ont encore marché hier jeudi 11 avril 2019 de la place de la « Can » au monument « Kwame Nkrumah ». À cette occasion, les syndicalistes accompagnés des enseignants grévistes ont dénoncé « le mépris et le manque de sérieux » des autorités du Mali pour la sortie de cette crise scolaire. La marche a été l’occasion pour les enseignants de montrer leur détermination à pouvoir continuer sur cette lancée en précisant que sans la satisfaction des points évoqués, il serait hors de question qu’ils reprennent les cours.
Comment en finir avec ces mouvements de paralysie scolaire ? Pendant que le gouvernement radicalise sa position pour motif que les doléances des enseignants sont budgétairement insupportables, les syndicalistes rehaussent le ton en battant le pavé pour dire que hormis la satisfaction des points revendiqués, il est hors de question que les cours reprennent. Hier jeudi, tout comme la fois dernière, nombreux étaient encore ces enseignants qui étaient sortis pour dire « non aux traitements actuels » qui leur sont réservés par les autorités du pays. Ce faisant, on pouvait lire sur les affichages : « Les enseignants ont droit à une prime de logement et de documentation » ; « non au vol » ; « Boubou Cissé est un voleur » ; « Le reste de nos salaires ou rien » ; « l’école doit être une priorité pour tout bon gouvernement » ; «les enseignants des collectivités doivent avoir accès aux services centraux de l’État, la retenue dans la légalité et non dans l’inégalité, une justice pour tous les travailleurs selon le Code du travail ».
Au cours de cette marche, pendant une dizaine de minutes, les marcheurs se sont arrêtés devant le ministère de l’Économie et des Finances pour scander : « Boubou Cissé voleur ».
Dans leur déclaration, les syndicalistes ont entre autres dénoncé : le mépris du gouvernement envers les enseignants du Mali, la légèreté et « le manque de sérieux » de la part du gouvernement lors des négociations autour des différents points revendiqués et la violation des textes de grève au Mali. Selon eux, les trois points qui n’ont pas fait l’objet d’entente entre eux et le gouvernement sont : l’octroi d’une prime de logement, la relecture du décret n°529 P-RM du 21 juin 2013 portant allocation d’indemnité au personnel chargé des examens et concours professionnels en ses articles 1,2 et 3 (point qu’ils ont cédé, cf. la conférence de presse de la synergie le mardi 9 avril 2019), et l’accès des enseignants des collectivités aux services centraux de l’État.
Après avoir dénoncé les raisons d’insuffisance de moyens évoquées par les autorités pour la satisfaction de ces doléances, les syndicalistes ont soutenu que « les moyens existent bel et bien vu des dilapidations de deniers publics à ciel ouvert par les gouvernants ». C’est pourquoi, insistent-ils, «que cette année soit noircie ou blanchie dépend des gouvernants qui, selon eux, doivent satisfaire ces points » pour éviter le bouleversement des efforts de cette année. Suivant la déclaration lue par le porte-parole Fomba, l’école des enfants pauvres n’est pas une priorité pour ces autorités actuelles qui ont d’ailleurs fait preuve d’incapacité et d’indifférence par rapport à cette crise scolaire du pays.
Pour finir, ils disent être assez clairs sur ce présent problème scolaire du Mali : pas de reprise des cours sans la satisfaction des points évoqués. « Nous exigeons tout simplement la satisfaction de nos points de revendication », concluent-ils avant de dire qu’ils sont ouverts aux dialogues pourvu que les salaires soient débloqués.