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Y aurait-il une guerre de l’eau au Mali ?: Conflits communautaires liés à la gestion de l’eau, un risque récurrent
Publié le samedi 13 avril 2019  |  Mali Tribune
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie de réconciliation entre les Peuhls et les dogons
Le Ministre de la Réconciliation a présidé 16 Mars 2018 la cérémonie de réconciliation entre Peuhls et dogons.
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“Il y’a un risque très élevé de conflits communautaires autour de sources d’eau”, selon le président de la CN-CIEPA/WASH, Dounantié Dao.

Pour le président de la Coalition nationale de la campagne internationale pour l’eau potable et l’assainissement (CN-Ciepa/Wash), Dounantié Dao, le mot guerre est trop fort. Par ailleurs, il reconnait qu’il y a un “risque très élevé de conflits communautaires autour des sources d’eau”. “La quantité d’eau disponible est globalement insuffisante, ce qui est source de fortes tensions, en particulier en périodes sèches”. A l’en croire, les éleveurs se déplacent avec leurs troupeaux plusieurs mois pendant l’année à la recherche des sources incertaines en eau et en pâturages. Et que les usages domestiques dépendent également de ces sources locales en eau, dans la mesure de leur existence et disponibilité. Dans ce contexte, dit-il, où l’ensemble de la population, éleveurs et ménages, dépendent de cette ressource pour vivre et survivre. Le président de la CN-Ciepa/Wash propose une amélioration des systèmes d’approvisionnement en eau des communautés en vue de réduire les tensions liées à l’usage de ces sources.

Pour rappel, dans leur manifeste citoyen publié en fin décembre, la Coalition nationale de la campagne internationale pour l’eau potable et l’assainissement (CN-Ciepa/Wash) et Wetlands International ont alerté sur la situation “préoccupante” de l’état des lieux du secteur de l’eau au Mali. Selon la déclaration, encore 1269 villages ou fractions n’ont toujours pas accès à une source d’eau potable et 1/3 des Maliens sont toujours privés de l’eau potable. Ils relèvent aussi un taux élevé de panne des ouvrages hydrauliques. Le nombre est évalué à 35 % en moyenne.

Ibrahima Ndiaye





L’EAU POTABLE

Tout faire pour que ça coule à flots à partir de cette année !



Si l’eau est source de vie, son accès à un grand nombre de populations reste une priorité dans notre pays. Raison pour laquelle les autorités du pays ne cessent de multiplier les initiatives pour l’accès à une eau de qualité et un cadre de vie sain et assaini pour tous afin de relever les défis et consolider les acquis d’où ce grand projet de réalisation de 34702 branchements sociaux dans la capitale de Bamako et dans plusieurs autres villes à travers le pays au cours de cette année.



Structure en charge de la gestion de l’eau au Mali, la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep SA) a indiqué que 2019 sera marquée par la poursuite de l’amélioration de la qualité des prestations à la clientèle et assurer une évolution permanente et pérenne du secteur de l’eau potable.

Pour l’atteinte des objectifs visés, qui sont notamment, la poursuite et la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgences sociales (PPUS), la société compte procéder à la consolidation de l’intégration dans le périmètre de l’affermage de 72 nouveaux centres, et la reprise de 12 centres.

En ce qui concerne l’amélioration de l’accès des populations à l’eau potable, elle projette en 2019, la réalisation de 34702 branchements sociaux dans la capitale de Bamako et dans plusieurs autres villes à travers le pays.



Du constat de l’état d’avancement du projet d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako à partir de la localité de Kabala, jugé satisfaisant, il ressort que le taux d’exécution sur l’ensemble des lots du projet est à peu près de 80 %. Ainsi, les travaux en cours devront permettre la production d’environ 288 millions de litres d’eau par jour, qui couvriront les besoins en eau potable des populations de la capitale.

Aux dires du secrétaire général du ministère de l’Energie et de l’Eau, Moussa Cissé, le projet d’alimentation en eau potable de la ville de Bamako à partir de la localité de Kabala est en très bonne voie dans la mesure où, de nos jours, les financements nécessaires à la première phase du projet sont mobilisés, tandis que la mise en œuvre de la seconde phase bénéficie également du soutien des Partenaires techniques et financiers. A l’en croire, ledit projet est pour le moment la seule alternative, dont on dispose, pour juguler le stress hydrique dans la capitale et ses environs dans un esprit de durabilité.

Ce sont avec de telles initiatives que le gouvernement croit pouvoir faire du mauvais souvenir le faible taux d’accès à l’eau potable de 65,3 % en milieu rural, 74,7 % en milieu urbain soit un taux national de 68 % (données de 2017 de la DNH) pour rapidement atteindre les objectifs visés afin de ne pas fausser les calculs de l’ l’Objectifs du développement durable N° 6 qui est d assurer, d’ici à 2030, l’accès universel et équitable à l’eau potable, à un coût abordable et l’accès de tous, dans des conditions équitables, à des services d’assainissement et d’hygiène adéquats.



“Une eau propre et accessible pour tous est un élément essentiel du monde dans lequel nous voulons vivre. Il y a assez d’eau sur la planète pour réaliser ce rêve”, dit-on.

Alassane Cissouma



PORTAIT : Abdoulaye Yanogué, revendeur d’eau au Point G

A la quête d’une meilleure vie, beaucoup de jeunes, venus de l’intérieur du Mali, passent par plusieurs petits métiers informels avant de se faire une place dans la capitale. Abdoulaye Yanogué, 27ans, en est un. Depuis trois ans, le jeune s’est tourné vers la vente de l’eau potable au point G. Un travail qu’il tire profit aujourd’hui.

Abdoulaye Yanogué a quitté sa ville natale Bandiagara il y a de cela sept ans, pour faire fortune dans la capitale. Le jeune dogon avant de devenir revendeur d’eau, a pratiqué plusieurs métiers. “J’ai été apprenti bouché, manœuvre … et enfin vendeur d’eau potable au quartier du Point G”.

Abdoulaye part acheter de l’eau auprès des bornes fontaines publiques du quartier. A l’aide de son pousse-pousse, son seul instrument de travail, il va les revendre à des concessions qui n’ont pas de robinets. En trois ans d’expériences, il a gagné très vite la confiance de plusieurs familles. “Je peux faire plusieurs tours des bornes fontaines par jour”, dit-il, heureux de son nouveau travail.



Devenir revendeur d’eau potable au Point G, Abdoulaye n’a pas choisi par hasard cette zone.

La première raison était de se rapprocher de son oncle chez qui il passe la nuit.

La seconde raison, par contre, était bien calculée par Abdoulaye. Le quartier enregistre fréquemment de coupures d’eau en plus seulement quelques familles sont abonnées au réseau de distribution de la Société malienne de distribution d’eau potable (Somagep). Il a donc su profiter de cette situation. L’ouvrier dit servir plusieurs clients par jour. “Mon pousse-pousse prends six bidons de 20 litres. Une seule livraison coute 300 F CFA soit 50 F CFA par bidon”.

Tout travail a ses avantages et ses inconvénients tel est le cas de ce boulot de revendeur d’eau potable. Même elles ne sont pas courantes, Abdoulaye évoque des difficultés qu’il a rencontrées au cours de ses trois ans d’expériences. “Souvent des clients disent m’avoir payé alors que je n’ai rien reçu. Pour d’autres, au moment de la livraison ils prennent leur temps alors que d’autres clients attendent. Je travaille dur donc je ne me laisse pas faire”.

Faire ce qu’on aime est source de bonheur, quand on aime ce qu’on fait il sera facile de braver les obstacles tout en s’imposant. Il n’y a pas de sot métier, il n’ya que de sottes personnes.

Grâce à son travail de revendeur d’eau, Abdoulaye aujourd’hui subvient à ses besoins et à ceux de sa famille. Mieux, avec ses petites économies mises à côté, il a commencé à réaliser le projet qui lui tient le plus à cœur, avoir son propre toit à Bamako. “J’ai acheté une parcelle. Il ne me reste plus que la construction”, dit-il, fier. Dès l’achèvement de sa maison, le jeune dogon pense réunir sa famille, restée à Bandiagara. Ils ne se sont revus depuis sept ans.

Oumou Fofana

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