Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a remis, vendredi dernier au Palais de Koulouba, aux organisations de la société civile l’avant-projet de loi portant révision de la Constitution de 1992. Boureïma Allaye Touré, président du Conseil national de la société civile a exprimé le soutien de la faîtière au processus de révision, tout en insistant sur la nécessité d’impliquer tous les Maliens.
C’était en présence du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf et des proches collaborateurs du chef de l’Etat.
Ibrahim Boubacar Keïta a remercié les leaders de la société civile pour avoir répondu à son invitation.
«Être venus, dira-t-il, est un signe de respect pour le président de la République et les institutions». Cette conduite est «conforme à nos valeurs traditionnelles et religieuses», a jugé le chef de l’Etat qui a, ensuite, expliqué avoir convié la société civile pour parler de la révision constitutionnelle dont la nécessité est avérée.
L’actuelle Constitution a fait son temps. En 27 ans, elle a montré des insuffisances qu’il faudrait corriger pour consolider notre démocratie, estimera Ibrahim Boubacar Keïta.
Au-delà de cet aspect, la loi fondamentale doit intégrer de nouvelles dimensions, pour conforter notamment le processus de décentralisation. Ainsi, devra-t-elle faire une place à nos «autorités légitimes historiques et traditionnelles dont les services sont sollicités chaque fois qu’une problématique quelconque s’invite dans notre quotidien».
De l’avis du président Keïta, de telles capacités d’influence sont aujourd’hui utiles au Mali. Elles seront donc conviées au service de la nation, à travers la création d’un Sénat qui ne saurait être mis en place sans une révision constitutionnelle.
Le chef de l’Etat a également justifié la pertinence de cette révision constitutionnelle par la nécessité de créer une Cour des comptes, conformément aux directives de l’Uemoa.
Et de rappeler le processus qui a abouti à l’élaboration de cet avant-projet, fruit du travail d’un Comité d’experts qui a démarché toutes les institutions de la République, les partis politiques, la société civile…
«Pendant une journée, nous avons échangé avec le Comité d’experts sur nos préoccupations, nos observations…
Et nous avons beaucoup insisté sur le principe de l’inclusivité», a témoigné le président du Conseil national de la société civile, Boureïma Allaye Touré. Inviter la société civile à Koulouba pour lui remettre officiellement cet avant-projet est, selon M. Touré, «un signe très fort».
Et il a encouragé le président de la République à poursuivre le dialogue, «une vertu que notre pays a toujours prôné». Cette inclusivité doit être observée pour que ce projet prenne en compte toutes les aspirations de nos populations.
Pour sa part, la société civile a promis de jouer toute sa partition dans l’élaboration de notre nouvelle Constitution. «Nous restons debout, engagés pour que notre loi fondamentale soit une loi solide», a assuré Boureïma Allaye Touré.
En réponse, Ibrahim Boubacar Keïta a rassuré ses interlocuteurs qu’il n’y a aucune volonté de passage en force. «Certains, pour des raisons qui leur appartiennent, n’ont pas voulu venir à Koulouba. Rien n’est perdu. Cette mission là, je la conduirai. Qu’Allah nous accompagne tous et veille sur notre pays», a conclu le chef de l’Etat.