Le chérif de Nioro radicalise sa position contre le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita. Lors de son intervention après la prière du vendredi 12 avril 2019 à la zawia, il a juré de faire partir l’actuel locataire de Koulouba avant la fin de son mandat. Le compte rendu fait par son porte-parole a été publié sur les réseaux sociaux en fin de la semaine dernière.
Entre IBK et son ancien soutien de taille, le chérif de Nioro, les choses se compliquent. Après le rassemblement pacifique du 5 avril auquel ses partisans ont participé, le chérif de Nioro ne désarme pas contre le président de la République. Cette fois-ci, il dit clairement qu’il le fera partir avant même la fin de son mandat.
Il a d’abord expliqué les raisons de son implication dans la politique. « Je me suis engagé en politique suite à une décision qui me semblait anormale pour notre religion en 2012, le code la famille qu’ATT et ses députés ont voulu nous imposer pour faire plaisir à l’occident », laisse-t-il entendre avant de préciser : « Après ce combat gagné en son temps contre le régime en place, nous avions décidé de nous impliquer dans la gestion des affaires publiques, en conjuguant nos efforts à soutenir le président IBK au scrutin de 2013 ».
Pour lui, ils se sont trompés de la personne, la gestion d’IBK ne leur a pas satisfait. D’où leur opposition à son régime. « En 2018, j’ai décidé de soutenir la candidature d’une autre personne pour qu’il sache que je suis contre lui », martèle-t-il. Parlant des auteurs de l’attaque contre une partie de sa famille pendant la campagne électorale, N’bouillé cite l’honorable Karim Keita et Mohamed Bagayoko comme étant les auteurs.
À lire le compte rendu de son intervention fait par son porte-parole, le chérif de Nioro ne se limite plus à la demande de la démission du Premier ministre, c’est le président de la République qui est dans son viseur. « Mon combat n’est plus Soumeylou B Maiga, mais plutôt IBK. Nous avons donné une lourde tâche au président IBK par erreur », a déclaré le Chérif de Nioro. Pour lui, IBK est incapable de gérer ce pays. « Je vous donne un exemple, quand tu as une Mercedes de 10 tonnes, elle peut supporter le poids de 5 à 10 tonnes, et si tu mets 10 tonnes dans une R 12, le résultat donne quoi ? », se pose-t-il la question avant de jeter les cailloux dans le jardin du président de la République : « IBK est une R 12 et non une 10 tonnes ».
N’bouillé a, à la fin de sa déclaration, déclaré qu’il fera partir IBK avant la fin de son mandant. « J’ai juré au nom de tous ceux qui me sont chers que si je dois vivre aujourd’hui, une semaine, un mois, une année, je ferai tomber IBK avant la fin de son régime », lit-on dans le compte rendu de son intervention publié par son chargé à la communication