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Sans Tabou: AN, du boucan autour d’une motion de censure
Publié le lundi 15 avril 2019  |  Info Matin
Interpellation
© aBamako.com par A S
Interpellation de l’Assemblée nationale sur la crise scolaire
Bamako, le 4 Avril 2019 Trois membres du gouvernement à savoir les ministres de l’Éducation nationale, le Pr Abinou TEME ; le Dr Boubou CISSE de l’Economie et des finances ainsi que DIARRA Raky TALLA, du Travail, de la fonction publique et des relations avec les Institutions répondaient, à l’interpellation de l’Assemblée nationale sur la crise scolaire
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Depuis quelques jours, des responsables du parti présidentiel, à travers ses députés ne cachent plus leur intention de faire partir le Premier ministre. Cependant, jusqu’à hier, à part des déclarations de va-t’en guerre, aucune action concrète n’était perceptible à Bagadadji.

Se cachant derrière une opposition en quête de crédibilité, les députés du Rassemblement pour le Mali sont désormais divisés en deux clans : les pro-SBM, et ceux qui ne jurent que par la peau du Premier ministre. Ces derniers comptent sur une motion de censure de l’opposition qui tarde à se concrétiser pour arriver à leur objectif. Une attitude peu appréciée par des observateurs qui ne doutent plus d’une absence de leadership politique au sein du parti présidentiel.

Outre la société civile, à travers des leaders religieux, le Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA est dans le viseur des partis politiques dont les responsables exigent son départ de la Primature, à cause de sa mauvaise gestion de la crise au Centre, du front social, la mauvaise conduite des concertations autour des réformes institutionnelles, etc.

Paradoxalement, ce combat contre le chef du gouvernement est soutenu par des cadres et responsables du parti présidentiel dont beaucoup manquent encore de courage politique. Depuis quelques jours, les audacieux de ces cadres et élus ne cessent d’appeler à une motion de censure contre SBM. Ce ton a été donné d’abord par l’honorable Mohamed TOUNKARA, qui lors de l’interpellation du gouvernement, le mercredi 3 avril, déclarait : « Après plus 200 morts en une semaine, à la place du Premier ministre, j’allais démissionner ». Puis, a-t-il ouvertement invité ses collègues à se pencher sur une motion de censure contre le Premier ministre. Auparavant, au cours d’une interview accordée à nos confrères de L’Indépendant, il avait interpelé le président de la république sur la faible implication du RPM dans la gestion du pays, en allant jusqu’à imposer à IBK le choix Bokary TRETA au poste de Premier ministre. Ensuite, lors des 2es assises du comité central du RPM tenues les 6 et 7 avril derniers, des élus nationaux ont rejoint la position très ferme de l’honorable TOUNKARA. Mais mise à part des déclarations, aucune démarche officielle n’a été prise par le parti pour déposer Soumeylou Boubèye MAIGA, selon nos sources. À l’analyse, cette situation fait ressortir, d’une part, un sérieux problème de leadership et, d’autre part, un manque de volonté politique des élus du Tisserand qui sont majoritaires à l’Assemblée nationale. En effet, au sein du parti présidentiel, ça va dans tous les sens à propos de la démission du Premier ministre. Sans aucune position tranchée, ils se trouvent être divisés entre le maintien et le départ de Soumeylou Boubèye MAIGA. Chacun, en fonction de la direction du vent de ses intérêts, se positionne sur la question.

Outre ce problème, le RPM manque de volonté politique. Au lieu d’assumer leur majorité au sein de l’Assemblée nationale pour demander le départ du Premier ministre, des députés du parti veulent profiter de la motion de censure de l’opposition pour régler leur compte avec Soumeylou Boubèye MAIGA. Sinon, en toute logique, le RPM aujourd’hui ne doit pas s’allier derrière son plus grand adversaire politique contre un Premier ministre de son rang ou du moins de la majorité présidentielle. Aussi, semble-t-il, qu’après avoir ouvert la contestation, des responsables politiques sinon, des députés, veulent se référer à la décision du président IBK pour agir.

Par Sikou BAH

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