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Idrissa Arizo Maïga, procureur général près la cour d’appel de Bamako: « Il faudrait que sur l’ensemble du territoire la justice soit mise dans les conditions de fonctionnement optimum…»
Publié le mardi 16 avril 2019  |  Le Républicain
Ouverture
© aBamako.com par FS
Ouverture de la 2è session de la cour d`assises
Bamako, le 6 Décembre 2017, la deuxième session de la cour d`assises s`est ouverte à la cour d`appel de Bamako.
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Hier, lundi 15 avril 2019, la première session ordinaire de la Cour d'Assises de Bamako au titre de l'année judiciaire 2018-2019 a ouvert ses portes. Au cours de cette première session, 92 affaires pour un total de 121 accusés seront jugées par les juges. Lors de son réquisitoire, le procureur général près la cour d’appel de Bamako, Idrissa Arizo Maïga a invité la Cour à punir les spéculateurs fonciers. « Il se trouve que certains citoyens, particulièrement à Bamako et alentours volent leur sécurité et même leur sûreté compromises par une race de malfrats prosaïquement appelés spéculateurs fonciers en fait de vrais prédateurs, qui dans leur témérité n'épargne personne, même pas l'Etat, à fortiori le citoyen ordinaire. Personne n'est à l'abri de ces spéculateurs impénitents. Alors le remède à toutes ses dérives, reste la justice.

Il faudrait que sur l'ensemble du territoire la justice soit mise dans les conditions de fonctionnement optimum, car là où il n'y a pas de justice, s'installe rapidement le désordre, l'incivisme et le gâchis et un lit douillet pour l'impunité, source de tous les abus, et des plus horribles », a déclaré le procureur général.

La cérémonie d’ouverture de cette session d’assise a enregistré la présence de l’ensemble de la famille judiciaire et d’autres personnalités. Ainsi, dans son réquisitoire, le procureur général près la cour d’appel de Bamako, Idrissa Arizo Maïga a fait savoir que les affaires programmées sont au nombre de 92 dont 4 reviennent sur les intérêts civils. «Au fond 88 pour un total de 121 accusés, se répartissant ainsi qu'il suit en : Crimes de Sang : Assassinat : 10, Coups mortels : 09, Meurtre : 06, Empoisonnement : 02, Parricide : 01, Coups et blessures volontaires aggravés avec mutilation : 01, Infanticide : 03. Infractions contre les mœurs : Pédophilie : 10, Viol : 11. Infractions contre les biens : Vols qualifiés, association de malfaiteurs : 10 ; Atteinte aux biens publics : 02 Faux et usage de faux : 03, Terrorisme : 10, Trafic de stupéfiants : 4, Traite de personne et enlèvement 04, et un cas d'exploitation organisée de la mendicité », a-t-il dit. A ses dires, la banalisation des violations graves des droits les plus sacrés de l'homme et l'impunité qui l'accompagne sont révélatrices d'une impuissance dans laquelle aucune société ne pourrait se complaire, car elle ne sera pas tout simplement viable. A l’en croire, le droit de tout citoyen de vivre en sécurité est une exigence de tous les temps.

Pourtant, dit-il, l'insécurité juridique rampante du citoyen, relativement au droit de la propriété, notamment le foncier est un facteur ahurissant de trouble grave de l'ordre et de la tranquillité publics. « Il se trouve que certains citoyens, particulièrement à Bamako et alentours volent leur sécurité et même leur sûreté compromises par une race de malfrats prosaïquement appelés spéculateurs fonciers en fait de vrais prédateurs, qui dans leur témérité n'épargne personne, même pas l'Etat, à fortiori le citoyen ordinaire. Ils jettent indistinctement leur dévolu sur n'importe quel espace, y établissent facilement des faux titres, obligeant le propriétaire du titre initial à un procès qui n'a pas sa raison d'être, car je ne crois pas qu'il puisse avoir de terres à Bamako et alentours qui n'ait de propriétaire », a souligné le procureur général. Et pour assurer leurs arrières, Idrissa Arizo Maïga a signalé qu’ils s'acoquinent avec des personnes haut placées et parmi lesquels, des magistrats, des policiers et autres, pour s'assurer une impunité. « Eux aussi jouent le jeu, alors commence le festival des procès à n'en pas finir.

Des honnêtes citoyens désarmés et désappointés face à des adversaires singuliers, se retrouvent à valser entre les juridictions en quête de solution à leurs problèmes. Personne n'est à l'abri de ces spéculateurs impénitents et téméraires qui peuvent à tout instant troubler la tranquillité des honnêtes citoyens qui ne savent plus à quel sain se vouer, écartelés entre l'indignation, le remords et la révolte, ne comprenant pas ce qui leur arrive, quand après plusieurs années d'efforts, s'étant façonné un habitat pour leur tranquillité et celle des siens, un illustre inconnu vint tout remettre en cause. Alors le remède à toutes ses dérives, reste la justice.

Il faudrait que sur l'ensemble du territoire la justice soit mise dans les conditions de fonctionnement optimum, car là où il n'y a pas de justice, s'installe rapidement le désordre, l'incivisme et le gâchis et un lit douillet pour l'impunité, source de tous les abus, et des plus horribles. Kologo et Ogossagou récemment, sont là pour nous le rappeler», a-t-il martelé. Il reconnait que la justice ne peut résoudre tous les problèmes, mais sa présence est indispensable pour ramener la sérénité, la tranquillité ou la paix sociale, par la confiance qu'elle permet de restaurer, en ses moments d'instabilité, de peur et de désespoir.

Pour lui, la justice ne peut exister là il y a pas l'Etat avec l'ensemble de ses structures qui la compose (administration, sécurité et autres), et dont elle est une composante axiale. Par ailleurs, il dira qu’il n'y a pas justice performante, quand ses organes de contrôle, gage de son bon fonctionnement sont atrophiés, faute de personnel suffisant ou de moyens appropriés et adéquats. « La où la justice ne passe pas, s'installe l'impunité, sources de toutes les dérives, car les certitudes s'ébranlent laissant place au désespoir, au péril, au doute existentiel », a conclu le procureur général.

Aguibou Sogodogo
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