Rien ne va plus entre le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita et le chérif de Nioro, Bouyé Haïdara, qui, a été d’un soutien inestimable IBK pour son ascension à la magistrature suprême en 2013. Des amis d’hier sont devenus des ennemis d’aujourd’hui. Le Chérif Haïdara a saisi l’occasion de sa rencontre avec le président du Haut conseil islamique (HCI), l’iman Mahamoud Dicko, pour faire des révélations sur l’immense somme d’argent qu’il a injectée dans la campagne présidentielle d’IBK et de promettre de le mettre hors d’état de nuire avant la fin de son second quinquennat. Lisez l’intégralité du compte rendu de la rencontre du Chérif Mohamed Ould Cheickné Haïdara avec l’imam Dicko et sa délégation !
La délégation conduite par l’imam Mahamoud Dicko a rencontré le chérif de Nioro ce dimanche 14 avril 2019. Le Chérif, avant de donner la parole à l’imam Dicko a souhaité un mot de bienvenue à la délégation. « Je salue l’effort et la démarche de Mahmoud et tous les Maliens ; nous sommes tous liés par le même sang, qui est la religion. Notre combat est de sauvegarder notre religion et nos valeurs sociétales, rien au monde ne nous fera dévier de ce chemin. Le prophète Mohamed, paix et salut sur lui, nous a montré le chemin et la pratique de la religion. Malgré certaines difficultés de la vie, nous nous inscrivons l’esclave de notre destin dont le seul maître est Dieu.
Notre pays, le Mali, figure parmi les grands empires et nous avons la meilleure culture de tout le temps. Nos bâtisseurs nous ont enseigné le respect et la bonne conduite de l’humanité. Ce qui me donne le droit de vous parler aujourd’hui, en tant que fils de Cheick Hamaoula, en tant que défenseur des personnes lésées de la société. Je rends toujours hommage à nos combattants et civils qui ont perdu la vie suite à des attaques terroristes. Notre pays fait face à une haute trahison des Occidentaux en complicité avec nos gouvernants. Les preuves en sont la modification de notre code de la famille par le président ATT en 2011, l’insertion de l’éducation sexuelle complète avec le régime d’IBK, etc. Tout ceci est un moyen de porter atteinte à notre religion et à nos valeurs sociétales. Mon problème aujourd’hui avec le président IBK est une question d’intérêt général, si tel n’est pas le cas, je pouvais faire comme d’autres le font aujourd’hui, mais qui n’étaient pas avec lui quand nous on était dans les moments difficiles. En 2013, IBK n’était pas mon candidat, c’est lorsque j’ai demandé à mes compagnons fidèles musulmans de faire un choix parmi les candidats, ils n’ont pas pu. C’est la raison qui m’a poussé à choisir IBK parmi tant d’autres. J’étais là, auprès de lui bien avant 2013 quand on truquait ses voix en 2002, 2007 ; j’étais son seul ami d’après lui, en qui il a confiance. Chérif Ousmane Madani Haïdara est venu me voir ce jour-là pour me dire ceci:” Mon père, je suis avec vous, mais je ne serais jamais avec vous, si vous êtes avec l’imam Dicko”. Dès lors, je me suis engagé dans ma lutte avec mes fidèles à soutenir la candidature d’IBK. Pour moi, je pouvais imaginer tout sauf ça parce que nous avons eu à mener ensemble une lutte contre le code de la famille d’ATT en tant que musulmans et non HCI, puisse que jusqu’à aujourd’hui, c’est l’imam et Ousmane chérif qui sont membres du Haut conseil islamique et non moi. Je ne vous ai jamais parlé de ça Dicko, mais aujourd’hui, c’est le moment de le dire. Mes histoires avec IBK ne finissent pas. Et puis les 111.000.000 millions que j’ai investis dans sa campagne présidentielle ne sont qu’un don, car c’est lui qui m’a dit qu’il n’a rien pour commencer sa campagne. Ma position reste toujours intacte, je suis toujours contre lui et je le mettrai hors état de nuire avant la fin de son mandat inch’Allah. Je ne suis pas celui qui veut enflammer le pays, ni un terroriste, mais IBK nous a traités de terroristes lors de notre marche du vendredi dernier. En disant, si vous organisez cette marche les terroristes peuvent s’associer à vous pour faire des dégâts qui sont ces terroristes. Je crois que c’est nous, puisse que notre Zawia de Niarela a été la cible d’une attaque à coups de gaz lacrymogènes par des policiers, sur instruction du Premier ministre et du ministre de la sécurité intérieur et de la Protection civile, en complicité avec le maire de Niarela. Inch’Allah, nous prendrons acte. Ce même Premier ministre avait donné instruction à la douane de Kayes de venir intercepter mes deux véhicules jusqu’à Nioro, chose que je considère comme un abus. Je n’ai rien dit, j’ai payé 7.000.000 pour chaque véhicule et le reste des véhicules ont été stationné en Mauritanie et j’ai pris la décision de fermer toutes mes boutiques pour qu’il sache que ma vie n’est pas liée à cette activité. Personnellement, je n’ai rien contre Boubèye ; je le lui ai dit quand il est venu me présenter ses condoléances suite au décès d’une de mes femmes. Je suis contre son comportement, c’est pourquoi j’ai demandé au président de ne pas lui confier le poste de PM, ministre de la Défense, ministre des Affaires étrangères, ministre de l’Intérieur. À part ces postes, il peut le mettre là où il veut. Je me demande aujourd’hui si le président jouit de toutes ses facultés au regard des actes qu’il pose. Je termine en disant une fois de plus que je suis toujours contre le président. À 14 heures, les travaux ont pris fin par un huit clos entre le Chérif et Mahamoud Dicko qui durera une trentaine de minutes.
Cheick Coulibaly, chargé de communication du Chérif. Porte-parole