Quelqu’un qui est près ou sur le point de mourir se moque des conseils que l’on peut lui prodiguer (sibanto tè ladikan mè», dit un adage de chez nous. Tout autant, un casse-cou (karato) ne réfléchit pas aux conséquences de son acte. Mon cousin semble s’installer dans cette posture. Qu’est-ce qui lui pend au nez ?
Il aura tout eu au Mali ou le Mali lui aura tout donné. Mon cousin est un grand chanceux. Mais il s’est toujours montré incapable de donner un peu de soi à son pays. Notre porte-malheur qui imprime notre quotidien de désolation, défie désormais son peuple qui vient pourtant de lui renouveler sa confiance.
Pendant que le pays est atteint et ébranlé dans ses fondements, mon cousin s’obstine à nous emmener dans une révision constitutionnelle. Au moment où tout le monde lui dit que la priorité est ailleurs. Pourtant, «il y a plus d’esprit dans deux têtes que dans une», dit-on, ou «il y a plus d’idées dans deux têtes que dans une». Mon cousin n’en a cure.
Il va à contre-courant de la tempête populaire qui se fait poindre à l’horizon, au risque de se voir pris au cœur, l’obligeant à devoir marcher à reculons, sans pouvoir donc s’épargner le péril de tomber à la renverse. L’imprudence peut souvent nous coûter cher, cher cousin. Mon petit imprudent de cousin, il faut que tu te le tiennes pour dit.