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Mot de la semaine : Discours
Publié le vendredi 19 avril 2019  |  Infosept
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© Autre presse par DR
Le Président de la République SEM Ibrahim Boubacar KEITA lors de son adresse à la nation
Le Président de la République, SEM Ibrahim Boubacar KEITA lors de son adresse à la nation à l`occasion du 22 Septembre 2016.
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Attendu pour être la dernière thérapie après l’orage politico-socio-sécuritaire qui s’abat sur le Mali depuis des semaines, le discours du Président de la République a tout simplement laissé bon nombre de Maliens sur leur faim. Les solutions envisagées et les propositions faites ont été une goutte d’eau dans l’océan des problèmes du Mali. Disons tout net que La montagne a accouché d’une maigre souris, car les problèmes restent entiers et les décisions auxquelles beaucoup de Maliens s’attendaient n’ont pas été prises.

Un discours qui a laissé plus d’un malien perplexe et pantois eu égard à la gravité de la crise. La question que beaucoup d’observateurs se posent est celle de savoir si IBK a pris la mesure de la gravité de la situation qui prévaut dans notre pays.

Revenons-en au discours. Il était basé sur trois grands axes, la crise politique, la crise sécuritaire et le social. Le hic est que dans aucun des trois axes, il n’a proposé la moindre solution.
Sur la crise socio-politique, le Président de la République dit souhaiter cheminer avec toutes les forces vives de la nation, Opposition Majorité, et société civile, dans un large rassemblement ou dialogue inclusif pour que chacun donne son avis.

Cette déclaration de bonne intention a été immédiatement mise dans un placard par la proposition de dates (du 23 au 28 avril) de la tenue des concertations nationales devant aboutir à l’organisation d’un referendum. Mépris souverain du Président selon la classe politique et la société civile qui pensent que le préalable à toute révision de la Constitution est le dialogue inclusif.

Elles ajouteront, qu’au regard de la situation de déliquescence du pays, qu’il est hasardeux de parler d’une quelconque révision, au risque de réveiller la fibre patriotique en ceux qui rêvent d’un Mali un et indivisible. Quant à la crise sociale, IBK n’a apporté aucune solution. Pour la crise scolaire, hormis le déblocage des salaires des enseignants, qui soit dit en passant, n’est nullement une revendication, il n’a pas fait des propositions tangibles allant dans le sens de la satisfaction de leurs doléances.

Les autres revendications sociopolitiques n’ont guère fait l’objet d’une attention particulière du Président de la République, comme la démission du Gouvernement et la fin des massacres, même si sur le dernier point, il a fait la même rhétorique habituelle comme : « L’Etat pour sa part, n’acceptera pas de dérogation et il sévira avec la même rigueur contre toutes les milices, tous les fauteurs de guerre. Les événements qui se déroulent au Centre de notre pays ont atteint une dimension inacceptable qui nous interpelle tous.

Les mesures nécessaires ont été prises au niveau du Gouvernement pour que des contingents supplémentaires des forces armées et de sécurité soient déployés sur le terrain. Sur notre demande, les partenaires internationaux – la MINUSMA et Barkhane – sont, eux aussi, engagés dans la sécurisation accrue des populations. Dans le même temps, nous poursuivons notre programme de désarmement et d’intégration des éléments armés qui ont fait le choix de renoncer à la violence ».

Le discours d’IBK, a non seulement prouvé qu’il est en déphasage total avec les réalités de son pays, mais aussi et surtout, il a contribué à élargir le fossé entre lui et les forces vives de la nation.

Youssouf Sissoko
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