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PAQUES 2019 : Le Christ ressuscité accueilli par le sang au Sri Lanka et au Mali
Publié le lundi 22 avril 2019  |  Le Pays
Attentat
© aBamako.com par A S
Attentat contre le campement Kangabar
Bamako, le 18 juin 2017 une attaque a eu lieu sur le campement de Kangabar
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Dimanche de Pâques ensanglanté au Sri Lanka. C’est le moins qu’on puisse dire, au regard de l’ampleur des attaques dont a été victime ce pays hier, 21 avril 2019, jour de résurrection du Christ. En effet, 8 explosions au total visant des églises catholiques de Saint Antoine, de Saint Sébastien et évangélique de Zion ainsi que des hôtels, notamment de luxe, ont été enregistrées dans les villes de Colombo, Negombo et de Batticaloa au Sri Lanka. Le bilan provisoire fait froid dans le dos. Plus de 207 personnes tuées et des centaines de blessés dont de nombreux étrangers car, ces attaques ont été perpétrées en pleine messe et à une période où le tourisme connaît un pic au Sri Lanka.

Au moment où nous tracions ces lignes, ces attaques n’avaient pas encore été revendiquées même si huit suspects avaient déjà été appréhendés. Reste que quels que soient les auteurs et leurs motivations, rien ne saurait justifier une telle barbarie. Se repaître du sang d’innocents fidèles chrétiens en pleine messe et qui, de surcroît, constituent une minorité 7, 6% des 22 millions de Sri Lankais, selon le recensement de 2012, n’est ni plus ni moins qu’un acte lâche et vil. Toujours est-il que cette série d’attaques constitue un coup dur pour la communauté catholique mais surtout pour le pays tout entier.

Car, le Sri Lanka n’avait plus connu une violence de telle envergure depuis la fin de la guerre civile en 2009 avec les Tamouls. C’est pourquoi les messages de condamnation et de soutien aux victimes n’ont pas tardé à fuser de partout. Depuis Rome, le pape François a, dans son traditionnel message pascal, exprimé sa tristesse et sa solidarité aux victimes. A l’intérieur, tout en qualifiant ces attaques de lâches, les autorités sri lankaises ont vite réagi en prenant un certain nombre de mesures.

Parmi elles, un couvre-feu accompagné d’un déploiement massif des forces de sécurité pour sécuriser les zones d’attaques et le blocage des réseaux sociaux pour éviter la diffusion de fausses nouvelles. Si l’on peut saluer cette prompte réaction des autorités, force est de reconnaître que ces mesures ne sauraient à elles seules suffire à endiguer le mal. C’est peu dire d’affirmer qu’il faut bien plus pour débusquer ces malfaiteurs tapis dans l’ombre.

En la matière, la meilleure arme, c’est la prévention. Car, quelle que soit la riposte, l’on ne peut ramener à la vie les nombreuses personnes tuées. L’on se demande d’ailleurs comment des bombes ont pu exploser de façon presque simultanée dans trois églises en pleine messe. Les services de renseignement ont-ils fait leur job ? Tout laisse croire que non car, si les renseignements avaient fonctionné, on n’en serait certainement pas là. On aurait pu déjouer, ne serait-ce qu’une des attaques.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le président Maithripala Sirisena a du pain sur la planche. On le sait, dans ce pays majoritairement bouddhistes, la réconciliation entre Cinghalais et Tamouls demeure toujours un vaste chantier. Ce, d’autant plus que le chef de l’Etat et son gouvernement de cohabitation n’arrivent toujours pas à accorder leurs violons. Elu le 8 janvier dernier, le N°1 Sri Lankais ne souhaite pas enquêter sur les atrocités de la guerre civile qui aurait fait cent mille morts et ce, en dépit de la promesse faite de rendre justice aux Tamouls. Tandis que l’Exécutif veut que la lumière soit faite sur le massacre des 40 000 civils tamouls par l’armée pendant les derniers jours du conflit qui aurait duré plus d’un quart de siècle. Le malheur qui vient de frapper le Sri Lanka poussera-il les deux parties à regarder dans la même direction? On attend de voir.

Malgré sa montée en puissance, l’armée malienne n’arrive toujours pas à sécuriser entièrement le pays

Si le sang a coulé au Sri Lanka à un jour de raffermissement de la foi chrétienne, il faut aussi noter qu’il a également rendu le fleuve Djoliba rouge. En effet, pendant que les fidèles chrétiens maliens accueillaient la résurrection du Christ par des chants de louage, le camp de Guiré dans le centre du pays, subissait une des attaques les plus sanglantes.

Au moins dix militaires auraient été tués et d’autres blessés par des terroristes. Preuve qu’en dépit des moyens militaires déployés sur le terrain, les ingénieurs du mal ont toujours une grande capacité de mobilité mais aussi et surtout de nuisance. En tout cas, malgré sa montée en puissance, la preuve est faite que l’armée malienne n’arrive toujours pas à contrôler et à sécuriser entièrement le pays. Faut-il le souligner, cette attaque intervient au moment où le président Ibrahim Boubacar Kéita est en pleine concertation en vue de former un gouvernement d’unité ?

Ceux qui pensaient que le départ de l’ancien Premier ministre Boubèye Maïga mettrait le Mali à l’abri des attaques terroristes devraient se raviser. Si les terroristes ont choisi un jour de joie et d’espérance pour verser le sang des Maliens, c’est qu’ils n’attendent pas donner du répit au pays de Soundjata Kéita. C’est à croire que le sacrifice du Christ n’aurait pas suffi à attendrir le cœur de la nébuleuse.

Dabadi ZOUMBARA
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