Un pas important a été franchi, ce mercredi 17 avril 2019, vers le projet de motion de censure contre le Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA. Des élus de l’opposition et de la majorité ont pris leur courage à deux mains en déposant le document sur la table du président de l’Assemblée nationale. Avant de connaitre l’épilogue de cette procédure ce vendredi, tout laisse à présager un possible désamour au sein de la majorité présidentielle. Et pour cause, les députés de l’Ensemble pour le Mali sont désormais plus que jamais divisés.
C’est une première dans l’histoire politique du Mali, qu’une la majorité présidentielle se propose de déposer une motion de censure contre un gouvernement. Cette situation explique une divergence de vue profonde entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif dans un pays où le front social est en effervescence, depuis quelques semaines. Au sein de la majorité présidentielle, c’est un camp du Oui pour le départ du PM et du Non qui se font face. Que le camp du Oui remporte sur celui du Non, ou vice versa, cette motion de censure portera un coup dur à la cohésion au sein de la majorité présidentielle. D’abord, au sein du parti présidentiel, le RPM, et ensuite de l’alliance électorale ‘’Ensemble pour le Mali’’ (EPM), les députés sont divisés sur cette motion de censure.
Les deux camps se disputent, le dépôt de la motion de censure, ce mercredi, la majorité des députés au sein de l’Assemblée nationale. À en croire certaines sources proches des partisans de la motion de censure, 117 députés auraient signé le document déposé. Du côté des proches du Premier ministre, l’on dément ce chiffre en soutenant que la motion ne pourra pas recueillir suffisamment de voix pour faire tomber SBM et son gouvernement.
Aujourd’hui, l’évidence qui crève les yeux est que le pays est éclaboussé sur plusieurs fronts. La situation sécuritaire devient de plus en plus inquiétante avec l’embrasement de plusieurs localités du centre qui font face à des attaques terroristes récurrentes. Aussi, le front social ne décolère pas avec les séries de grèves et des manifestations dans plusieurs secteurs.
Dans cette situation de crise cumulée, la tête du Premier ministre est mise à prix. Est-ce à dire que le départ du Premier ministre sera un coup de bâton magique pour toutes ces préoccupations ? Rien n’est moins sûr. Aujourd’hui, pour une majorité de Maliens, le départ de Boubèye peut contribuer à affaiblir la tension.
Cette motion de censure, qui constitue l’ultime voie pour débarquer le gouvernement, n’est pas sans conséquence. Déjà, c’est le divorce dans le camp de la majorité présidentielle. Aussi, il nous revient de sources proches de Koulouba que le Chef de l’État n’a pas du tout apprécié cette motion de censure déposée par des députés de la majorité appuyés par ceux de l’opposition.
La fissure déjà visible dans les rangs de la majorité risque s’aggraver dans les heures qui suivent pour être coup à la cohésion au sein du clan présidentiel.