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Moussa Danioko, Journaliste : “Il est urgent et impératif que les Maliens se parlent”
Publié le mardi 23 avril 2019  |  Mali Tribune
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Journaliste, analyste politique installé au Gabon, Moussa Danioko décortique ici ce qui, pour lui, devrait être l’après-SBM. Entretien.

Mali Tribune : Que pensez-vous de l’après Soumeylou ?
Moussa Danioko : Le départ de Boubèye n’est pas une solution définitive aux problèmes des Maliens. Le miracle ne se produira pas après le départ de Soumeylou Boubèye Maïga. Tout dépendra de la politique décidée par le Chef de l’État. Le président de la République est le détenteur suprême du pouvoir exécutif qu’il partage avec le Premier ministre.
Par son arbitrage, il lui appartient, en dernier ressort, de résoudre les crises ou dysfonctionnement des pouvoirs publics.
Si un partage apparaît dans l’exercice du pouvoir exécutif, la subordination du Premier ministre est sans équivoque.
Le président de la République est le chef suprême des forces de défense et de sécurité. A ce titre, les questions de défense relèvent de son autorité directe. La tradition républicaine impose que “le pouvoir militaire soit soumis au pouvoir politique”.
Les choix stratégiques et la politique de défense, par exemple, incombent en dernier lieu au président et non au Chef du gouvernement.
Donc, l’échec du Chef du gouvernement est l’échec du Chef de l’État. Boubèye est parti mais les mêmes problèmes peuvent perdurer ou être résolus. Son départ n’a pas forcément un impact direct sur les résultats de l’action gouvernementale.

Mali Tribune : Que doit faire le président IBK, pour sortir de cette impasse ?
M. D. : Le président IBK doit tout d’abord choisir un Premier ministre consensuel. Son PM ne devra surtout pas être contesté par sa majorité parlementaire.
Ensuite, il doit changer les méthodes de gouvernance. On ne gouverne pas un pays sans sanctionner. Il est le premier censeur du gouvernement avant l’Assemblée nationale.
Le gouvernement conduit la politique de la nation mais dans cette mission, il est soumis à l’autorité du président de la République. Il met en œuvre la politique décidée par le Chef de l’État, qui a la direction de l’action gouvernementale.
Enfin, le président IBK doit organiser un dialogue national inclusif, préalable à toute solution à la crise. Il est urgent et impératif que les Maliens se parlent.

Mali Tribune : Quels sont les grands défis pour le prochain PM ?
M. D. : Le nouveau Premier ministre sera nommé dans un contexte de crises multiformes. Il aura de nombreux défis à relever surtout dans les domaines politique, social et sécuritaire.
Quelle que soit sa provenance, il faut qu’il sache qu’il est le chef de la majorité parlementaire. Il ne faut pas qu’il considère les élus du peuple comme des ennemis.
Le nouveau chef du gouvernement doit s’impliquer très rapidement dans la lutte contre l’insécurité, faire tout pour éviter que “les violences intercommunautaires s’ajoutent à l’insécurité entretenue par les djihadistes”.

Interview réalisée par
Koureichy Cissé

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