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Démission du gouvernement de Soumeylou Boubèye Maïga : Les réactions des députés
Publié le mercredi 24 avril 2019  |  Le Républicain
2ème
© aBamako.com par A S
2ème Congrès ordinaire du partir ASMA - CFP
Le Palais de la culture a abrité, le 29 Décembre 2018, le 2ème Congrès ordinaire du partir ASMA - CFP. Photo: Soumeylou Boubèye Maiga
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Menacé d’une motion de censure déposée le mercredi 17 avril 2019 à l’Assemblée nationale du Mali, le gouvernement dirigé par le premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga a démissionné le jeudi 18 avril 2019 bien avant les discussions et le vote de ladite motion de censure par les députés qui étaient initialement prévues le vendredi 19 avril 2019. La séance plénière qui avait été convoquée à l’Hémicycle n’avait plus d’objet. Ayant donc constaté la démission du gouvernement, le président de l’Assemblée nationale, l’honorable Issaka Sidibé a, d’abord, invité les députés à mettre l’intérêt supérieur du Mali au dessus de tout, avant de lever la séance. Au sortir de la salle de plénière, les honorables députés (majorité-opposition) ont réagit face à la démission du gouvernement.



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Honorable Amadou Maïga, président par intérim du groupe parlementaire VRD (Vigilance Républicaine Démocratique) : « Le premier ministre a vu les choses venir, pour ne pas être humilié devant l’Assemblée nationale, il a préféré jeter l’éponge »

Aujourd’hui, nous avons un sentiment de fierté. Le peuple malien a été meurtri ces derniers temps. En tant que représentant du peuple, nous avons pu faire ce que veut le peuple. Vous avez vu la marche du 5 avril 2019. Mais avant ça, nous avons toujours déposé des motions de censure contre les premiers ministres. Aujourd’hui, la majorité et l’opposition se sont donné la main pour mettre le Mali au dessus de tout pour déposer une motion de censure. C’est une première dans l’histoire du Mali. La motion de censure allait passer, donc le premier ministre a vu les choses venir, pour ne pas être humilié devant l’Assemblée nationale, il a préféré jeter l’éponge depuis hier soir (jeudi 18 avril 2019). Le président de la République doit choisir un premier ministre consensuel, parce qu’aujourd’hui, on a besoin de l’union sacrée autour du Mali.



Honorable Sory Ibrahim Kouriba, président du groupe parlementaire RPM (Rassemblement pour le Mali) : «Aujourd’hui, on a besoin d’un premier ministre rassembleur »

Le gouvernement a pris toutes ses responsabilités, ils ont pris quand même la mesure de la chose. Le gouvernement a vu que le peuple n’est pas de leur coté. La main du président de la République est tendue à tout le monde (opposition-majorité). Aujourd’hui, on a besoin d’un premier ministre rassembleur.

Honorable Issa Togo, président du groupe parlementaire Adema Pasj : « En démissionnant, le premier ministre soulage tout le monde »

En démissionnant, le premier ministre soulage tout le monde. Parce que sa démission était demandée et attendue de la moitié de tout le peuple malien. A partir de cet instant quand il rend le tablier, il est républicain aussi. Il est parti, c’est une très bonne chose. Tard vaut mieux que jamais. Je crois qu’il a bien fait de partir. Je souhaiterais que le président de la république ne nomme pas un nouveau premier ministre dans la précipitation, qu’il essaye de bien voir et de bien analyser, qu’il essaye de voir un homme admis de tous, un homme beaucoup consensuel, qui sait travailler et qui peut mettre les maliens ensembles, qui peut faire en sorte que les concertations demandées à cor et à cri par tout le monde qu’il accepte et travaille surtout à cela, qui travaille à unir les maliens pour qu’ensemble nous puissions combattre l’ennemi commun du Mali qui est l’insécurité, la faim, la famine, la mauvaise gouvernance. Nous prions pour que le président de la République ait une main heureuse.



Honorable Zoumana N’Tji Doumbia, membre du groupe parlementaire APM (Alliance pour le Mali) : « Le chef du gouvernement a cru bon de prendre la sage décision de rendre le tablier avant que les débats ne commencent »

Cette motion de censure a été déposée conjointement par les députés de la majorité et de l’opposition. Ça dénote de quelque chose. Nous avons compris que c’était les fondements de la nation qui étaient en péril et qu’il fallait trouver les correctifs nécessaires. Je suis très heureux que nous ne soyons pas allés aux débats parce que les débats n’étaient pas appropriés. Même si la majorité a décrié l’immobilisme et l’inefficacité du gouvernement mais je pense que le chef du gouvernement a cru bon de prendre la sage décision de rendre le tablier avant que les débats ne commencent. J’ose espérer qu’il y aura de l’apaisement dans ce pays et j’ose espérer que la nouvelle équipe gouvernementale sera à hauteur de mission. Parce que c’est ce que nous recherchons aujourd’hui, trouver des hommes et des femmes capables de sécuriser et de stabiliser ce Mali, trouver des hommes et des femmes capables de faire en sorte que l’éducation scolaire puisse avoir son lustre d’antan. En tant que représentant du peuple, je reste optimiste que le gouvernement qui sera mis en place saura qu’il ya quelqu’un derrière lui qui le suit et qui le contrôle et à l’heure où il ne fera pas sa tâche, la sanction va tomber.



Honorable Kalilou Ouattara, membre du groupe parlementaire Adp-Maliba : « La motion de censure a fait venir le premier ministre à la raison »

Il y a eu des soulèvements populaires contre la politique du gouvernement, le peuple exigeait à ce que le premier ministre s’en aille avec son gouvernement, si cela est fait, on ne peut que saluer ça. L’Assemblée a pris sa responsabilité devant la situation pour mettre en route une motion de censure. La motion de censure a fait venir le premier ministre à la raison. Pour qu’il n y ait pas de casse, il a rendu la démission. Il faut que le président IBK change sa vision.

Honorable Belco Bah, deuxième questeur de l’Assemblée nationale du Mali : « La motion de censure allait passer sans problème »

Le pays est aux arrêts. Donc nous avons estimé qu’il était de notre devoir aujourd’hui de demander au gouvernement qui n’est plus à mesure de répondre aux aspirations du peuple, que ce gouvernement change. Il n’y a aucune animosité entre nous et le premier ministre démissionnaire, c’est un problème du pays, il se trouve qu’en ce moment, c’est lui qui est là, nous avons estimé qu’il va falloir déposer une motion de censure. Nous n’avons pas souhaité aller jusqu’à ce niveau. La motion de censure allait passer sans problème. Heureusement que le premier ministre a vu la gravité de la situation et il a démissionné. C’est une situation pas souhaitable dans un pays, voir que la majorité soit impliquée dans une motion de censure. Sinon, il y a eu beaucoup de motion de censure à l’Assemblée ici. Le pays vit dans une situation extrêmement grave sur tous les plans. Il n y a pas un secteur où la situation est bonne, non seulement elle n’est pas bonne mais elle n’évolue pas dans le bon sens et on a décidé de tirer les leçons, c’est pourquoi, nous avons décidé de déposer cette motion de censure.



Honorable Moussa Timbiné, 1er vice-président de l’Assemblée nationale du Mali : « Le président de la République a déjà compris la profondeur de la crise, je crois qu’il mettra tout pour designer quelqu’un qui sera à la hauteur »

Je salue le premier ministre pour le courage politique qu’il a eu de démissionner. Il pourra toujours accompagner le Mali vu l’expérience qu’il a. On a déposé cette motion de censure pour jouer notre rôle en tant que parlementaire. Nous demandons à la population de donner beaucoup de place à l’Assemblée nationale dans le jeu démocratique que la rue. Nous sommes là pour eux, qu’ils comprennent cela. Il n’y a pas une seule crise au Mali par rapport à laquelle que l’assemblée nationale n’a pas donnée son avis, que ça soit la crise scolaire, sécuritaire, par rapport à la santé, aux magistrats, il y a eu des interpellations, des questions d’actualités, des questions orales, il faut qu’on comprenne que l’Assemblée est là pour le peuple. Le président de la République a déjà compris la profondeur de la crise qui prévaut au Mali, je crois qu’il mettra tout en œuvre pour designer quelqu’un qui sera à la hauteur, quelqu’un qui rassemble. Sans les reformes, il sera difficile de sortir de la crise que nous vivons.

Propos recueillis par Aguibou Sogodogo
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