Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et l’Institut national de formation judiciaire (INFJ) organisent, depuis hier, un atelier de formation des magistrats sur la répression pénale des violations de droit International humanitaire (DIH). La cérémonie d’ouverture de ce séminaire de formation, qui se tient dans la salle de conférence de l’INFJ durant trois jours, était présidée par le représentant du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Cheick Tidiane Traoré. Il y avait également le chef de la délégation adjoint du CICR, Yannick Buchli, le directeur de l’INFJ, Dr Toubaye Koné, et plusieurs autres invités.
Dans son mot de bienvenue, le directeur de l’Institut a indiqué que ce séminaire se tient à un moment critique où notre pays traverse une crise multidimensionnelle très grave. Dr Toubaye Koné a affirmé que vu l’importance du thème, cette formation avec les différentes thématiques, donnera beaucoup d’expériences aux magistrats bénéficiaires. «Plus nous sommes dans une guerre, plus nous devrons rester soudés», a-t-il conseillé.
De son côté, le chef de la délégation adjoint du CICR a rappelé que dans le contexte du Mali, où nous assistons à une combinaison de la persistance du conflit armé non international et d’une situation sécuritaire dégradante marquée par de nombreuses violations du DIH et des droits de l’Homme (DIDH), la nécessité d’une qualification judiciaire adéquate des situations et violations dans les contextes où le DIH trouve application est alors essentielle. Pour Yannick Buchli, l’organisation de cet atelier de formation en DIH à l’intention des magistrats répond à un besoin d’assurer la cohérence entre la réponse judiciaire et le cadre légal applicable par les parties au conflit pour un plus grand respect du DIH et de la protection des populations civiles.
«L’actualité au Mali nous démontre chaque jour que le défi de la connaissance et du respect du DIH est permanent. C’est pourquoi, en tant qu’autorité judiciaire, votre rôle est important. C’est à vous que revient la responsabilité d’assurer la répression des violations de DIH», a argumenté le représentant du CICR, avant d’ajouter que l’expertise spécialisée en DIH de la magistrature est requise afin d’assurer une réponse judiciaire nationale à ces crimes complexes. Le CICR, a assuré M. Buchli, est disposé à poursuivre son soutien technique dans la formation continue des magistrats.
Pour sa part, le représentant du ministre de la Justice, garde des Sceaux a estimé que le choix du thème est judicieux dans la mesure où notre pays sort d’une crise multidimensionnelle au cours de laquelle de graves violations du Droit international humanitaire ont été perpétrées par des individus venus d’horizons divers, des hommes sans foi ni loi qui ont soumis les populations à de multiples violations, à la peur, à l’humiliation et à l’exil forcé.
«Ces crimes ne doivent pas rester impunis et mon département va tout mettre en œuvre pour que les auteurs soient recherchés, poursuivis et punis conformément aux normes nationales et internationales», a promis Cheick Tidiane Traoré. C’est pourquoi, a-t-il expliqué, l’idée de former les professionnels du droit, les magistrats civils et militaires, les officiers de police judiciaire en DIH constitue non seulement une nécessité, mais surtout une urgence que nous impose la gravité des infractions commises.
Le représentant du département de la Justice a déclaré que cette action traduit l’engagement du CICR à aider le Mali dans sa lutte contre l’impunité, un des défis majeurs que tout Etat de droit doit relever.