A la surprise générale de l’opinion nationale et contre toute logique politique, c’est la carte Boubou Cissé qui a été préférée par IBK au poste de Premier ministre. Ce jeune technocrate de 45 ans a désormais la lourde responsabilité de diriger l’administration malienne et de trouver des solutions aux multiples crises qui secouent le Mali. Est-il réellement le bon cheval ? Pourra-t-il faire mieux que SBM ? Voici cinq grandes tares qui risquent d’être des obstacles pour la bonne marche de l’administration.
Il est le sixième Premier ministre de l’ère IBK et tout porte à croire qu’il est loin d’être le dernier, car à peine nommé, il fait déjà l’objet de contestations de l’ensemble de la classe politique, Majorité et Opposition. Mieux, il porte en lui cinq tares qui seront de véritables obstacles pour sa réussite.
Sa proximité avec le PM sortant
Nombreux sont les observateurs de la scène politique malienne qui pensent qu’avec la nomination de Boubou Cissé comme Premier Ministre, c’est Soumeylou Boubèye Maiga qui revient sous un autre nom. Boubou Cissé étant le frère cadet du premier vice -Président de l’ASMA-CFP, la formation politique de l’ancien PM, ne poserait aucun acte contrariant son prédécesseur. M. Cissé serait même proche de ce parti, donc la rupture tant demandée avec la gouvernance chaotique de l’équipe sortante ne serait pas au rendez-vous.
Son appartenance au clan familial
Beaucoup pensent que le choix de Boubou Cissé serait plus dû à son appartenance au cercle familial du Président de la République qu’à sa compétence. On dit qu’il serait l’ami de Karim Keita, le fils d’IBK, et que son choix serait pour préserver les intérêts d’un clan plutôt que de trouver des solutions aux épineuses questions qui assaillent le Mali. C’est pourquoi, en dépit de sa technocratie, de ses bonnes relations avec les milieux financiers; sa nomination n’a pas enchanté l’opinion nationale qui voit en lui le continuateur des basses œuvres de l’équipe sortante.
Son inexpérience politique
Chacun peut dire ce qu’il pense, mais le poste de Premier ministre est hautement politique Par conséquent, il ne doit être occupé que par un homme politique qui a une grande capacité à rassembler et à manager les hommes. Boubou Cissé étant un néophyte en politique, il aura, à coup sûr, de la peine à parler avec tous les acteurs du monde politique malien et même de la société civile. A cette inexpérience s’ajoute sa non-appartenance au parti majoritaire à l’Assemblée Nationale, qu’est le RPM. Ce qui risque de lui donner de la fièvre le jour où il ira défendre sa Déclaration de Politique Générale ; DPG.
Le manque de consensus de la classe politique autour du PM
Hormis les partis en quête d’abris non ensoleillé, toutes les grandes formations politiques ont dit prendre acte de la nomination de Boubou Cissé et lui ont souhaité plein succès. Certaines réactions indiquent clairement la non-implication de la classe politique dans le choix de Boubou Cissé. Mieux, en analysant les différents communiqués, la première impression est qu’aucun parti, y compris le RPM, ne serait dans de bonnes dispositions de soutenir Boubou Cissé. Son cas ressemblerait à celui de Moussa Mara. Il est fort à parier que ce PM subira le même sort que Moussa Mara, qui n’avait aucune autorité sur ses ministres et qui a fini par être désavoué par son patron ; IBK.
Son manque d’aura
Boubou passerait aujourd’hui pour être le PM le moins charismatique, le moins audible et le moins éloquent de tous les premiers ministres qui se sont succédé depuis l’avènement d’IBK au pouvoir. Donc ni sa beauté, encore moins son élégance ne sauraient combler ce vide. Pour rappel, toutes ses sorties à l’Assemblée Nationale pour répondre aux questions orales ont laissé beaucoup d’intellectuels pantois, surtout sa dernière sur la crise scolaire avec des contrevérités inacceptables.
En somme, Boubou Cissé fera-t-il mieux que Soumeylou Boubèye Maiga ? La réponse dans les 100 jours traditionnels pour une mini évaluation.