Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré hier 25 avril 2019 la 12ème édition de la Journée mondiale, couplée chez nous à la Semaine nationale, de lutte contre le paludisme. Thème : « Zéro paludisme, je m’engage ». Avant la cérémonie officielle, placée sous la présidence du ministre de la santé et de l’hygiène publique, Pr Samba Sow, le Directeur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), Dr Idrissa Cissé, a animé un point de presse le mardi dernier, pour faire l’état des lieux de cette pandémie au Mali et dans le monde.
La Journée mondiale de lutte contre le paludisme est l’occasion au Mali de mener un vibrant plaidoyer pour poursuivre les investissements en mobilisant les fonds nécessaires, amener les décideurs à respecter les engagements en matière de lutte contre le paludisme et également de faire connaitre les progrès en matière de prise en charge des patients, de prévention de la maladie, de recherches et de développement de candidats-vaccins.
Selon les experts de l’OMS, près de la moitié de la population mondiale est exposée au paludisme, mais la plupart des cas et les décès qui lui sont imputables surviennent en Afrique subsaharienne. Au Mali, le paludisme demeure un problème majeur de santé publique, de par ses impacts sur la mortalité et la morbidité, surtout chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans.
Selon les chiffres du Système d’information sanitaire, le paludisme représente 39% des consultations dans les formations sanitaires publiques. En 2018, le nombre de cas enregistrés était de 2 614 317, 1 863 131 cas simples et 750 973 cas graves, ce qui a entrainé 1010décès, soit un taux de létalité de 0,38%. La population – cible pour nos autorités sanitaires s’élève à 3 500 000 enfants de moins de 5 ans et 900 000 femmes enceintes prioritairement.
Le Dr Idrissa Cissé dira que les stratégies de lutte contre le paludisme actuellement mises en œuvre au Mali. Pour la prévention, il s’agit de la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée (MILD) et de destruction des vecteurs et de leurs gîtes. S’y ajoutent les traitements préventifs intermittents (TPI), soit en administrant à la femme enceinte 3 comprimés de sulfadoxine pyriméthamine (SP) mensuellement à partir du 4ème mois de grossesse, soit en faisant une prévention mensuelle du paludisme saisonnier chez les enfants de moins de 5 ans d’août à décembre, à base de SP et d’amodiaquine.
En matière de prise en charge de la maladie, gratuite pour les enfants de moins de 5 ans, l’Etat s’engage sur la voie de la gratuité pour les TDR (Tests de dépistage rapide), qui permettent en cas de positivité d’administrer très rapidement le traitement adéquat. Des avancées notables sont donc là, mais la mobilisation doit rester de mise.
La stratégie de lutte contre le paludisme repose aussi sur la communication, l’information et l’éducation, ainsi que le suivi-évaluation et les supervisions des agents de santé communautaires qui travaillent au sein des diverses localités du pays. Ils sont actuellement 2 437 fonctionnels et l’objectif est qu’il y en ait 4 883 en fin 2019.
Le Pr Djedou du MRTC, également présent, a donné des informations concernant les candidats-vaccins actuellement testés dans notre pays. Certains sont prometteurs et l’espoir est donc permis d’aboutir un jour à l’éradication du paludisme, même s’il ne faut pas être trop pressé.