Depuis la démission de l’ancien Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, le 18 avril, les fausses informations inondent les réseaux sociaux jusqu’à la nomination de son successeur le 22 avril. Une prétendue liste du nouveau gouvernement et un faux tweet attribué au président américain sur le Mali ont également fait le buzz sur la toile.
Fake news ou intox, ou encore fausses nouvelles ; ces informations mensongères délivrées dans le but de manipuler l’auditoire vont bon train au Mali depuis quelques jours. Professionnel de l’information ou pas, les fake news ont beaucoup influencés les utilisateurs des réseaux sociaux ces derniers temps au Mali. L’une des fausses nouvelles les plus répandues est le faux décret présidentiel portant nomination d’un certain Ibrahim Touré comme Premier ministre.
« Personnellement ça m’a fait très peur parce que c’est inadmissible qu’on ne le connaisse pas. Ce serait dommage de nommer un parfait inconnu à la Primature. Mais tout de suite quand je me suis mis à bien visualiser le fameux décret, j’ai constaté beaucoup de défaillances dans l’intitulé même. Sinon c’est vraiment celui là qui a failli me prendre à la gorge », a regretté Diakaridia Yossi, directeur de publication du journal L’Espérance.
Après avoir nommé leur premier ministre, les manipulateurs ont publié une prétendue liste des membres du gouvernement, le 24 avril. La fausse nouvelle a été partagée par des certaines d’internautes. Ça a tellement pris de l’ampleur jusqu’à ce que la Primature fût obligée d’apporter démenti officiel.
Le 20 avril, une autre intox a fait le buzz sur la toile. Il s’agissait d’un faux tweet attribué au président des Etats-Unis, Donald Trump. Le « tweet» daté du 19 avril fait croire aux internautes que Trump a qualifié les autorités maliennes de « stupides au monde ». Montage grotesque. Le tweet et retweets de Trump sont moins d’une dizaine, le 19 avril. Mais nulle part il n’a parlé du Mali encore moins de ses dirigeants.
Qui sont derrière ces fake news et à quelles fins ?
Selon le directeur du journal l’Espérance, ces intox proviennent « du monde politique et même du monde des médias ». « C’est fait sciemment. C’est fait pour servir une cause ou détruire une autre. Je suis convaincu, par exemple, que ceux qui ont balancé la supposée nomination de Ibrahim Touré comme Premier ministre, agissaient pour influencer le choix du président », a soutenu M. Yossi.
Pour le président de l’Association des professionnels de la presse en ligne au Mali, Modibo Fofana, les fake news constituent un business juteux pour certains. Certains le font pour avoir de l’argent. Il y a par exemple des sites internet que nous appelons des sites fictifs parce que les promoteurs ne sont pas connus qui balancent des fausses informations. Ils bénéficient de l’argent sur chaque clique parce qu’ils sont généralement en partenariat avec Google. Dans ce cas, des publicités sont inclus dans les articles et le promoteur du site gagne de l’argent à chaque visite », a précisé, Modibo Fofana également promoteur du site Mali24.
La question que tout le monde se pose aujourd’hui est de savoir à quand la fin des fausses informations ?
Maliki Diallo