Le pouvoir en place, les partis politiques de tout bord, la société civile, les partenaires techniques et financiers sont tous unanimes sur un point, le retour de la paix au Mali. Une paix qui est pour le moment lointaine et incertaine. Pour que le sésame précieux ne soit pas un vain mot l’ancien premier ministre, Modibo Sidibé, a publié sur sa page Facebook une proposition de sortie de crise qu’il a résumée en six points .
Dans le document, le président des FARE AN KA Wuli a déploré la grave crise multidimensionnelle qui secoue le Mali depuis des années. L’insécurité grandissante au nord et au centre du pays, la lenteur observée dans la mise en œuvre de l’accord d’Alger, la crise politique résultant des dernières élections présidentielles, le front social traversé par une série de revendications catégorielles entrainant des difficultés au plan social et économique, la crise « morale » profonde… Modibo Sidibé regrette tous ces maux.
Pour lui, les difficultés que le Mali traverse sont l’aboutissement d’un long processus de désintégration de l’État dont les ramifications remontent assez loin dans le temps et dont la crise de 2012 n’a été que la phase active. « Notre pays n’a pas su au cours des cinquante premières années de son indépendance faire évoluer avec le temps et le contexte, la république, les institutions et la gouvernance afin de répondre efficacement aux besoins et attentes des populations de plus en plus ouvertes sur le monde et forcément de plus en plus exigeantes », regrette-t-il. L’ancien Premier ministre d’ATT estime que les modèles institutionnels et économiques nés avec les indépendances ne sont plus en mesure de donner efficacité et cohérence même aux programmes les plus judicieux. « Il nous faut donc changer de modèle et avoir une vision globale sur le long terme si nous voulons donner à notre pays une chance de redéfinir son avenir, en permettant aux Maliennes et aux Maliens de convenir du Mali qu’ils veulent bâtir à moyen et long terme et surtout d’en être les principaux acteurs, car aucune solution durable n’est possible sans une réelle refondation de l’État et sans que l’initiative soit rendue aux populations afin d’offrir à chacune et à chacun la possibilité de trouver dans la dignité, l’équité et la justice, la place qui lui revient au sein de notre nation unie et plurielle », dit-il avant de préciser que tels sont le sens et l’objectif du Dialogue National Refondateur qu’il réclame depuis des mois.
Pour le processus de sortie de crise durable au Mali l’ancien commis de l’Etat propose
Pour la sortie de crise durable au Mali, le président des FARE a formulé six propositions au président de la République. Ces propositions permettront la tenue du Dialogue National Refondateur. Pour cet opposant, le Président de la République, Chef de l’État doit, d’abord, annoncer à la nation malienne dans un message solennel son intention d’initier un Dialogue National Refondateur comme réponse à la grave crise multidimensionnelle qui affecte le Mali. Ensuite, dans son document, il poursuit : le Président de la République doit missionner le gouvernement aux fins d’organiser une Conférence des Forces politiques et sociales maliennes dans le but de négocier un Accord politique devant permettre de convenir d’un processus véritable de sortie de crise structurelle que vit ce pays. « Cette Conférence politique permettra d’établir un diagnostic partagé de la situation, des enjeux, des défis et de nos vulnérabilités structurelles. Les conclusions qui en seront issues constitueront les termes de référence d’un processus malien solide et durable de sortie de crise et dont la pierre angulaire sera le Dialogue National Refondateur », précise-t-il.
La proposition de Modibo Sidibé, est un Pacte de stabilité pour la sécurité, la croissance et le développement qui sera négocié, convenu et inclus dans l’Accord politique, afin de créer un climat d’apaisement, de sérénité, de confiance mutuelle et d’assurer la continuité régalienne de l’État. Il propose pour le 4e point que le Président de la République mette en place une équipe de haut niveau présidée par une personnalité consensuelle pour organiser et conduire le Dialogue National Refondateur conformément à l’Accord politique obtenu dans le cadre de la Conférence politique. Une autre proposition du président des FARE, c’est que le Dialogue National Refondateur doit porter sur l’ensemble des sujets d’intérêt national, la priorité étant donnée aux réformes politiques, institutionnelles et sécuritaires. « Il donnera par la même occasion à l’Accord issu du processus d’Alger un souffle politique nouveau et partagé », explique-t-il. Après tout cela, Modibo Sidibé propose la nomination d’un gouvernement de mission restreint qui aura la charge de mettre en œuvre le pacte de stabilité pour la sécurité, la croissance et le développement, de mettre en œuvre les réformes politiques et institutionnelles prioritaires issues du Dialogue National Refondateur, dont la révision constitutionnelle. Cette mise en œuvre se fera, selon lui, suivant un agenda électoral approprié. « L’objectif à terme est de disposer grâce au Dialogue National Refondateur des propositions endogènes et partagées devant permettre à notre pays d’engager les réformes institutionnelles et politiques indispensables à sa sécurité, son développement et sa croissance », conclut-il.