Le paludisme a représenté 39 % des motifs de consultation en 2018. La question de la recherche sur la maladie a occupé les débats lors de la conférence du Programme national de lutte contre le paludisme, mercredi à Bamako. Pour Pr. Abdoulaye Djimdé, directeur du Centre de recherche et de formation sur le paludisme (MRTC), le travail se poursuit.
La recherche vaccinale tout comme les essais des médicaments continuent sur le paludisme selon Pr. Abdoulaye Djimdé. “Nous continuons à pleurer la mort du Pr. Ogobara Doumbo, mais une équipe est en train de poursuivre l’œuvre qu’il a commencée”.
Pour le directeur du Centre de recherche et de formation sur le paludisme (MRTC), les difficultés en matière de recherche sur le paludisme restent le coût élevé de la recherche le problème est lié à la maladie. “Le paludisme est un parasite qui change fréquemment et selon les différentes zones d’habitation. C’est pourquoi le problème demeure”.
Malgré ces freins, Pr. Djimbé reconnait qu’il y a eu des avancées sur le plan de la recherche vaccinale, “la recherche dans notre pays est autant active qu’elle ne l’était”.
En plus des essais vaccinaux à Ouelessebougou et à Bougouni, selon le chercheur, il y a d’autres essais qui sont en cours à Bancoumana et à Donégébougou pour bloquer la transmission du paludisme.
Sur les effets secondaires de certains médicaments antipaludiques pour le conférencier, il y a des stratégies pour minimiser ces effets secondaires “Nous sommes en train de tester d’autres médicaments différents de la TPI/SP (traitement préventif intermittent à la Sulfadoxine pyriméthamine) pour voir leur efficacité dans la prévention du paludisme chez la femme enceinte. Sur le plan de la recherche, nous sommes en train d’évaluer aussi d’autres approches dans le même sens. Si on fait le rapport entre l’efficacité et la sécurité et la prévention que ces médicaments par rapport au gène qu’ils provoquent, le rapport est totalement en faveur de l’utilisation des médicaments”, dit-il.
D’autres sujets abordés par la presse, l’état actuel de l’approche des moustiquaires génétiquement modifiées. Elles consistent à développer des moustiques qui sont incapables de transmettre le paludisme. Pour le conférencier, le travail est en cours et est assez avancé au Mali, mais pour le moment, selon lui, on n’a pas encore atteint des lâchées dans la nature.
Devant les hommes de medias, Pr. Abdoulaye Djimdé est revenu sur les attentes du projet Wanecam 2.
Lancé le 18 avril à Bamako, grâce à une collaboration entre chercheurs sur les médicaments antipaludiques d’Afrique et d’Europe, ce nouveau projet va développer un nouveau médicament qui est différent des médicaments actuels pour la prise en charge du paludisme. Parmi les huit sites sur lesquels le travail va être fait, quatre se trouvent au Mali. Le reste des essais seront réalisés au Bukina Faso, Gabon, Niger. Aux dires du directeur du MRTC, le Mali fonde beaucoup d’espoir sur le projet. “Avec l’utilisation des médicaments, les parasites développent une résistance. Le rôle de chercheur c’est de prendre de l’avance et de travailleur sur des médicaments qui sont différents de ceux qui sont en train d’être utilisés aujourd’hui et les rendre disponible lorsque la résistance va venir”. Bien y a déjà des cas de résistance d’artemisinine en Asie, selon le conférencier, les dérivées de ce médicament au Mali et en Afrique sont toujours efficaces dans le traitement contre le paludisme.
Kadiatou Mouyi Doumbia
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PALUDISME EN 2018: Plus de 2 000 0000 de cas confirmés
Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a commémoré hier la journée mondiale/semaine nationale de lutte contre le paludisme. En prélude à cette journée, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a échangé avec la presse sur les résultats et défis de cette lutte aujourd’hui pour le Mali.
En sa conférence de presse du mercredi 23 avril, le PNLP a fait le point sur la situation du paludisme du Mali. Selon l’annuaire statistique du système local d’information sanitaire (SLIS), en 2018, 2 614 104 cas de paludisme ont été confirmés dont 750 973 cas grave. Sur ce nombre, 97 % de paludisme simples ont été traités par CTA (Combinaison à base d’artemisinine). Pour qui est la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide selon les chiffres, plus de 1, 6 million de MILD ont été distribués en routine et plus de 3,8 millions de MILD durant la campagne de couverture universelle dans les régions de Koulikoro de Sikasso.
Ces efforts ont été obtenus selon le directeur du programme Idrissa Cissé grâce à l’engagement des autorités et des partenaires. Mais, ils doivent aller au de-là, selon lui, pour atteindre la vision du PNLP, un Mali sans paludisme à l’horizon 2030. Pour M. Cissé la lutte contre le paludisme ne doit pas être un problème seul du secteur de la santé. Dans ses perspectives, le PNLP envisage de renforcer la mobilisation des ressources financières surtout nationales en vue de combler du plan stratégique 2018-2022. Pour cette année le PNLP veut poursuivre la couverture universelle en MILD et la CPS dans les pays. Selon le directeur un accent particulier sera mis sur les cinq régions du nord en 2019. “ C’est des régions à risque. Nous nous rendons compte que certaines régions du nord comme Tombouctou, Gao sont en train de déclarer beaucoup de cas. Notre souci aujourd’hui c’est couvrir ces régions y compris la région de Ségou. Là ou ils ne pourront pas intervenir, des partenaires serviront de relais”.
Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique était représenté à la conférence par son chargé de communication, Markatié Dao.
Kadiatou Mouyi Doumbia
Encadré Paludisme: La semaine nationale ouverte
La célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme a donné le ton à la semaine de lutte au Mali. Cette 12 e édition a pour thème “Zéro paludisme je m’engage”. Pour Idrissa Cissé, directeur du PNLP, ce thème est un appel aujourd’hui pour amener les pays à engager dans l’éradication du paludisme, “c’est une porte ouverte pour lequel nous nous engeons avec l’Etat et les partenaires pour y arriver”. La semaine nationale ouverte hier va se poursuivre sur l’ensemble des capitales. Plusieurs activités sont attenues parmi lesquelles, des campagnes de sensibilisation sur l’utilisation de la moustiquaire imprégnée à longue durée.