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La chancelière Merkel rend visite aux troupes allemandes au Mali
Publié le mercredi 1 mai 2019  |  AFP
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© aBamako.com par A S
Visite de travail de la chancelière Allemande Angela Merkel à Bamako
Visite de travail de la chancelière Allemande Angela Merkel à Bamako, les 9 et 10 Octobre 2016
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La chancelière allemande Angela Merkel, qui effectue une mini-tournée sahélienne, a promis mercredi à Ouagadougou, première étape de son voyage, une aide au Burkina, pays pauvre miné par les attaques jihadistes, pour renforcer ses forces de défense.

"La situation sécuritaire se dégrade. Nous souhaitons être du côté du Burkina Faso surtout dans la coopération sur le plan sécuritaire", a déclaré Mme Merkel, première chancelière allemande à se rendre au Burkina et dont la visite coïncide avec un sommet des chefs d'Etat de la force G5-Sahel.

Le G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) a été créé pour donner une réponse militaire conjointe et coordonnée aux attaques jihadistes récurrentes au Sahel, les groupes armés se jouant souvent des frontières.

"Nous allons soutenir le Burkina dans le renforcement de la capacité de la police (...) Nous allons fournir une aide à hauteur de 7 à 10 millions d’euros. C’est nécessaire car dans l’est et dans le nord du pays il y a une situation où des enfants ne peuvent pas aller à l’école. Nous devons combler ces problèmes le plus rapidement possible", a-t-elle poursuivi.

Dans l'Est et le Nord, des milliers d'écoles ont été fermées en raison des attaques jihadistes qui menacent les enseignants et les font fuir.

"15% du budget est affecté aux questions sécuritaires. Vu qu’on doit augmenter la part de budget allouée à la sécurité, ces fonds manquent autre part, c’est pourquoi la communauté internationale doit soutenir le Burkina pour pouvoir avancer dans la voie du développement", a-t-elle analysé.

"5 millions d’euros supplémentaires seront mis à disposition au-delà de ce qui a été prévu" pour des aides au développement concernant "le changement climatique, la qualité des sols et la gestion des ressources d’eau", a conclu la chancelière.

- Problème libyen -

Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a rappelé que "la situation sécuritaire (...) avait un fort impact sur l'ensemble des activités socio-économiques", et évoqué les difficultés "humanitaires avec les déplacés internes et la fermeture des écoles".

"L'Allemagne a annoncé une aide 46 millions d'euros qui devrait nous permettre de mieux prendre en charge la question sécuritaire au Nord et à l'Est et conduire des actions qui aideront à renforcer la résilience des populations dans ces zones", a-t-il annoncé.

"Nous avons mis l'accent sur le renforcement de la formation de nos forces de défense y compris en matière de droits humains", a précisé le président alors que l'armée est accusée d'exactions contre les populations peules souvent considérées comme complices des jihadistes dans des régions où les tensions ethniques sont croissantes.

Le président Kaboré a aussi parlé de la situation en Libye, accusant les Occidentaux de ne pas avoir écouté l'Afrique. "Nous avons demandé aux grandes nations de prendre leurs responsabilités pour régler la question de la Libye. Il est clair que la vision africaine - qui était (...)de rechercher les voies internes - a été balayée du revers de la main (...) La solution qui a été choisie était de faire partir (Mouammar) Kadhafi et ce départ a amené aujourd’hui une dislocation du pays en plusieurs sous groupes avec des équipements militaires qui sont énormes et qui inondent notre sous région".

"L’Europe doit avoir une position commune (...) de manière à ce que nous puissions trouver une solution définitive qui permette de geler l’approvisionnement des groupes terroristes à travers Libye", a-t-il poursuivi.

"Nous aurons l’occasion d’en discuter avec les autres chefs d’État du G5 Sahel", a-t-il conclu.

Les présidents malien Ibrahim Boubacar Keïta, mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, nigérien Mahamadou Issoufou et tchadien Idriss Deby Itno sont arrivés dans la matinée pour ce sommet.

Mme Merkel devait passer la nuit à Ouagadougou où un impressionnant dispositif de sécurité a été déployé. Elle devait rencontrer jeudi matin des étudiants à l'université de Ouagadougou avant de partir au Niger.

Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS). Ces attaques ont fait depuis 2015 plus de 360 morts, selon un comptage de l'AFP.
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