La Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM) a célébré la fête du travail par une conférence débat, le mercredi 01 mai 2019 au Centre International de Conférence de Bamako sur le thème : l’avenir du syndicat dans un contexte de crise sécuritaire.» Le secrétaire général Hamadoun Amion Guindo a profité de l’occasion pour passer au crible les moult difficultés auxquelles sont confrontés les travailleurs du Mali tout en proposant au président IBK d’organiser un dialogue politique et social afin d’apaiser le climat social. C’était devant le représentant du Premier ministre Boris Maiga ainsi que plusieurs camarades de lutte.
Le secrétaire général de la CSTM Hamadoun Amion Guindo a entamé ses propos en faisant l’état des lieux de la grave crise dans laquelle est plongé le Mali depuis plus de 6 ans. « Les conflits et crises sécuritaires et leur cohorte de populations déplacées et réfugiées ont profondément affecté le monde du travail. Les travailleurs et leurs familles ont payé et continue encore de payer l’un des lourds tributs de cette dramatique situation. L’insécurité a ébranlé dans les régions du nord et du centre l’activité économique, détruit profondément le dispositif organisationnel et compromis le dialogue social et la négociation sur toute l’étendue du territoire national», regrette-t-il. Le secrétaire général de la CSTM a dénoncé le manque de vision du gouvernement face aux incessantes priorités de l’heure. Si les pouvoirs publics ont véritablement conscience que les secteurs sociaux tels que l’école et la santé demeurent le socle de développement de toute nation, ils auraient pris les mesures nécessaires pour les résoudre. Quant à la gestion du président IBK, le secrétaire général de la cstm a affirmé qu’un gouvernement qui n’est pas en mesure d’apporter à sa population les services auxquelles elle aspire, et cela au regard des contraintes financières et techniques, crée des frustrations. Ces frustrations de la population dues aux carences de l’Etat sont aujourd’hui ressenties dans tout le pays, poursuit-il. « Quand on ne convainc pas, de part nos actes quotidiens, nous fragilisons notre légitimité », a lancé le secrétaire général. L’éducation, la santé, l’emploi sont devenus des marchandises hors de porté des citoyens, a-t-il enchainé. Le premier responsable de la CSTM a fustigé les maux qui sont en train d’enfoncer le pays dans le trou comme la corruption et l’impunité qui selon lui se sont imposées comme système de gestion des affaires publiques. « Au regard de toute cette crise multidimensionnelle, il est important que les maliennes et les maliens puissent dans les ressources culturelles pour se retrouver, échanger à travers un dialogue politique et social afin de trouver les ressources indispensables à un sursaut national », propose-t-il. Il a fait savoir que la conférence débat qu’ils ont décidé d’organiser pour commémorer cette fête du travail a pour but de magnifier à sa juste valeur, le travail titanesque mais combien noble de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) durant les 100 ans écoulés ainsi que son rôle historique dans la promotion de la paix, de la justice sociale et de la stabilité du monde. « Aucune tentative, aucune manœuvre ne nous détournera de notre mission qui est et reste pour nous la seule vérité à laquelle nous croyons. Notre centrale fidèle à la tradition s’investira davantage par des actes concrets chaque fois que les intérêts du peuple malien en général et des travailleurs en particuliers seront menacées, voire compromis », a-t-il lâché. Boris Maiga, le représentant du Premier ministre a fait savoir au secrétaire général de la CSTM que plusieurs efforts ont été consentis par le gouvernement malien afin de lui permettre de relever les défis auxquels le pays fait face tout en rassurant qu’ils mettront tout en œuvre pour y parvenir.