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Jihadisme au Sahel: Merkel appelle à une position commune européenne sur la Libye
Publié le jeudi 2 mai 2019  |  AFP
Angela
© AFP par DR
Angela Merkel, Chancelière allemande
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La chancelière allemande Angela Merkel, qui effectue une mini-tournée sahélienne, a affirmé jeudi devant les étudiants de l'université de Ouagadougou qu'il fallait que l'Europe adopte une position commune sur la crise libyenne qui a facilité l'émergence de groupes armés jihadistes au Sahel.

La visite de la chancelière dans la capitale burkinabè coïncidait avec un sommet des cinq chefs d'Etat du G-5 Sahel. Le G5 Sahel (Mali, Mauritanie, Burkina Faso, Niger et Tchad) a été créé pour donner une réponse militaire coordonnée aux attaques jihadistes récurrentes au Sahel, les groupes armés se jouant des frontières.


"Nous devons maintenant travailler à une solution politique en Libye (...), ce qui sera important pour l'avenir de votre région. Ce que les présidents du G5 Sahel m'ont encore une fois expliqué hier, et ils ont raison de le dire, c'est que l'Europe doit se mettre d'accord sur l'approche car il y a toujours des perspectives qui divergent au sein de l'Union européenne. Moi, je ferai mon possible pour que la position italienne et française soit cohérente et qu'il n'y ait pas de voix, de positions différentes en Europe", a affirmé la chancelière.

"Nous n'allons pas en tant qu'Européens, à nous seuls, trouver une solution pour la Libye: nous aurons besoin de l'expertise de l'Union africaine. Même si l'UA a toujours mis en garde, nous a toujours avertis de ne pas intervenir en Libye, maintenant ensemble il faudra envisager l'avenir", a-t-elle dit.

Interrogée à plusieurs reprises par les étudiants sur la sécurité et la crise libyenne, la chancelière a regretté l'abstention allemande lors du vote à l'ONU sur la Libye: "L'Allemagne était membre non permanent du conseil de sécurité.(...) A l'époque, nous nous sommes abstenus (...) Pas sûr que c'était une bonne idée", a-t-elle concédé.

Concernant le Burkina, la chancelière a assuré qu'elle "suivait (...) avec beaucoup de préoccupation la situation sécuritaire qui s'est aggravée (...). On essaie de tisser des liens, d'assister le Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme afin que vous ayez des opportunités dans votre propre pays, que vous puissiez vivre en sécurité et dans un bien-être et une meilleure prospérité", a-t-elle dit.

Mme Merkel a rappelé qu'elle était le premier chancelier allemand à se rendre au Burkina et souligné : "Pendant des années, on (l'Allemagne) ne s'est pas préoccupé de l'Afrique de l'Ouest, c'était toujours le domaine privilégié de la France du fait de leur histoire coloniale".

"Récemment, il y a eu un tournant. L'Afrique de l'Ouest est devenue un facteur important de notre politique africaine (...) Nous avons nos propres idées et nos rapports ne sont pas les mêmes (que ceux de la France). Il nous importe d'être complémentaires, de peser sur le développement. Nous sommes beaucoup plus faibles sur l'aide dans la sécurité. La France, avec ses troupes, a d'autres possibilités. Nous coopérons avec la France, non l'un contre l'autre", a-t-elle poursuivi.

Applaudie à l'issue de la rencontre qui a duré un peu moins de deux heures, Mme Merkel s'est envolée pour Gao (Mali) avant de se rendre dans l'après-midi à Niamey. Plusieurs centaines de soldats allemands sont déployés dans le cadre de la force onusienne au Mali (Minusma).
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