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Sana Tabou: arène politique, le grand ‘‘bilisa nyangami’’
Publié le vendredi 3 mai 2019  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse des des candidats de l`opposition
Bamako, le 1er Août 2018. Seize des 23 candidats qui se sont opposés au président IBK lors de la présidentielle du 29 juillet, ont animé une conférence de presse pour dénoncer des irrégularités constatées lors du scrutin.
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Bientôt deux semaines, le Mali n’a pas de gouvernement malgré la nomination d’un nouveau Premier ministre, le Boubou CISSE, par le président IBK. Depuis cette nomination, le 22 avril 2019, des tractations pour mettre en place une équipe de large ouverture et de mission sont à l’origine d’une confusion inédite au sein des regroupements politiques et même de la société civile. Coups bas et des démarches solitaires sont orchestrés pour sauvegarder des intérêts égoïstes.

Suite au départ forcé de l’ancien Premier ministre, SBM, les autorités nationales peinent à mettre en place un gouvernement sous la conduite du Dr Boubou CISSE. Nommé par le président IBK, il multiplie les concertations et les écoutes en vue de la constitution d’une équipe gouvernementale. Mais entre les termes, les approches, les objectifs, il y a une grande confusion qui règne. Aussi, ces tractations qui durent, depuis quelques jours, laissent-elles apparaître des divergences au sein des grands regroupements et même au sein de certaines familles politiques.

Ainsi, la course effrénée à la participation à ce gouvernement de large ouverture a laissé apparaitre le caractère alimentaire de plusieurs regroupements politiques qui avaient jusque-là justifié leur existence par la nécessité d’être au chevet d’une mère patrie malade. Ainsi, le FSD et la CoFoP avaient fait front pour adresser une ‘’Projet d’accord politique ou feuille de route’’ au président de la république détaillant leurs exigences pour rentrer dans l’équipe Boubou. Mais la complicité entre ces opposants ne sera que de courte durée. Et pour cause ? Après la contre-proposition du pouvoir, chacun de ces regroupements a apporté distinctement ses observations à ce document. Comme pour dire désormais, ‘’Chacun pour soi, Dieu pour chacun’’ pour soi pour défendre ses assiettes. Finalement, FSD œuvre de son côté, idem pour la CofoP.

« Nous avons décidé que chacun, de son côté, réponde à la contre-proposition du pouvoir », nous explique un responsable de la CoFoP.

Et au sein de cette même coalition, CofoP, ce n’est pas la parfaite cohésion. Car, le parti Sadi membre de la CoFoP, qui avait estimé que c’est au président de la république de répondre à la requête de l’opposition et non le PM, avait envoyé lui aussi sa réponse à Koulouba, sans son regroupement. Aussi, le parti SADI a clairement fait savoir qu’il n’était pas question d’aller à un gouvernement de mission pour aller appliquer le programme gouvernemental 2019-2023 du président IBK.

À l’inverse, le parti CODEM du même front est disposé à participer au partage du gâteau, pardon de responsabilités.

Au sein du FSD, c’est le même désordre. Il y a le parti URD qui ne souhaite pas faire partir du gouvernement, par contre il y a notamment le Bélier blanc qui veut être invité au festin.

Si des partis de l’opposition sont divisés sur le sujet, la majorité présidentielle est également partagée. Il y a des alliés du pouvoir qui sont très allergiques à la participation de l’opposition dans le gouvernement parce que cette démarche sera aux antipodes des grands principes démocratiques (majorité au pouvoir, opposition pour critiquer). Dans un pays où le Statut de l’opposition est reconnu, il serait contradictoire de leur proposer des postes dans un gouvernement, se défendent-ils.

Face l’appât jeté par le président aux acteurs politiques, il est difficile de convenir d’une appellation pour justifier ce qu’il convient d’appeler un complot ou une compromission politique vis-à-vis des principes démocratiques : c’est du ‘’Bilisa- nyangami ».

Par Sikou BAH

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