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Soumi, le grand perdant
Publié le vendredi 3 mai 2019  |  Info Matin
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© aBamako.com par Momo
Lancement de campagne du Candidat Soumaila Cisse
Bamako, Le 8 juillet 2018 le Candidat Soumaila Cissé a lancé officiellement sa campagne au Boulevard de l`indépendance
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Entre une frénésie de surenchère et d’intransigeance et l’abandon de ses principaux lieutenants de l’Opposition, Soumi champion semble le grand perdant de la signature de l’Accord politique. Et pour cause.

C’est fait. L’Accord politique qui alimente les débats depuis quelques jours, parallèlement à la formation d’un nouveau gouvernement annoncé comme de large ouverture, a été paraphé hier, à la Primature, après moult soubresauts.

Beaucoup de pronostics ont été démentis à l’occasion puisque tous les grands regroupements de l’échiquier politique national ont pointé présent : FSD, CoFoP, Pacte Malien pour la Refondation (PMR).

La mobilisation était telle, que la salle de conférence de la Primature a refusé du monde. Le grand absent de cette grand-messe était le président de l’URD non moins président du Directoire du FSD, et Chef de file de l’Opposition, l’Honorable Soumaïla CISSE. Avec un goût du paradoxe prononcé, il persiste dans sa guérilla politique, s’enferme dans un cycle irrationnel de contestation. Le choix discutable de l’Honorable CISSE, à certains égards, ressemble indubitablement à une plongée dans la nuit agitée. A-t-il privilégié ses intérêts personnels sur les valeurs à sauver le Mali dont il semble si bien connaître la profondeur de la détresse ?

Soumi champion n’est pas seulement le grand absent, il est également et surtout le grand perdant de la signature de cet Accord politique porteur d’espoir, selon de nombreux observateurs.

Beaucoup de ses fidèles lieutenants y trouvent leur compte, avec un cynisme inversement proportionnel à leur civisme. Les maîtres de l’invective d’hier, toujours en verve de détermination quand il faut clouer au pilori le régime en place se bousculaient hier au portillon de la salle de conférence de la Primature. Le spectacle était dantesque, mais manifestement, le jeu en valait la chandelle pour ceux qui ont choisi le camp de la signature de l’Accord politique. La conséquence est que le président du Directoire du Front pour la sauvegarde de la démocratie, Soumi champion, se trouve isolé.

En boycottant l’Accord politique, l’Honorable CISSE pourrait renvoyer l’image d’un homme inconstant. Parce que quoi qu’on dise, il fait partie des plus fervents promoteurs d’un dialogue politique, autant à titre individuel qu’au sein de son regroupement politique.

L’Accord politique qui vient d’être signé est en partie une réponse à son exigence relative à « l’instauration immédiate d’un dialogue politique inclusif » exprimée lors de sa présentation des vœux à la nation malienne.

Par ailleurs, à titre collectif, le FSD a élaboré un document transmis au Président de la République dans le cadre des concertations en cours, à ce moment-là, sur le dialogue national. Le fait que le document pondu par le regroupement politique n’a pas été retenu comme le document de référence, n’ôte rien au fait que sa démarche traduit une volonté d’être contractant de l’Accord alors en gestation.

Au-delà de l’image véhiculée, les commentaires étant libres, Soumi champion pourrait avoir des motivations profondes à même de résister aux criques.

Sur un autre plan, l’auto-exclusion de Soumi champion soulève une question : qui est désormais la figure du Front pour la sauvegarde de la démocratie ? Le président du Directoire ou les membres signataires de l’Accord politique ? Une certitude cependant est que cette question a fait une lézarde dans un regroupement apparaissant uni pour le meilleur et pour le pire.

Le président du Directoire du FSD réussira-t-il à remobiliser ses troupes autour de l’idéal qui a prévalu à sa création pour jouer pleinement son rôle indispensable au confort de la démocratie ? Difficile de répondre par l’affirmative, lorsqu’on sait que dans la pratique politique du pays nombre de décisions sont tributaires des petits calculs politiciens dont la finalité est le confort personnel. Triste réalité !

PAR BERTIN DAKOUO

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