En pleine traversée du désert, avec un instinct grégaire de plus en plus féroce qui torture l’estomac, nos patriotes auto-proclamés sont déterminés à arracher leur part de gâteau national. La réaction du FSD au Protocole d’accord transmis par le Premier ministre confère un air de running gag pathétique à sa démarche.
Face à l’INTOX de destruction massive, nous vous proposons la DESINTOX de construction massive.
Lisez les croustillantes PEPITES de la semaine.
L’arrogance
INTOX. Dans ‘’les observations du FSD sur
le Protocole d’accord transmis par le Premier ministre’’, Boubouni CISSE, on peut lire : « Nous avons constaté avec étonnement que votre document, sans aucune explication, remplace et annule celui que nous avions adressé au Président de la République ».
DESINTOX .Pas de panique. Ce n’est pas parce qu’un document est produit par le FSD qu’il devient un édit, un acte officiel émanant d’une autorité comme dans la Rome antique ou l’Égypte antique sous le pouvoir royal des pharaons. Non, cette époque est révolue. Nous sommes au 21e siècle, dans le Mali démocratique où des opposants ont des avis à donner sur la gestion de la res publica. Mais ça, les patriotes auto-proclamés devraient le savoir. Ils s’étonnent quand même et nous avec eux forcément, bien sûr pour des raisons différentes.
Les Maliens, de façon générale, s’étonnent que le FSD s’étonne du sort réservé à sa sébile. Ils s’étonnent que le FSD se comporte comme s’il disposait d’une liste pour aller faire des emplettes au grand marché. Les Maliens s’étonnent que le FSD manque à ce point de modestie, en fait qu’il soit aussi prétentieux et avide de strapontins. Avec les gardiens du temple de la démocratie, on n’est jamais au bout de l’étonnement.
Mais le Mali étant un grand peuple, les gens devraient pouvoir faire preuve d’empathie envers cet agrégat politique en plein délire de fringale. Il voit défiler les postes ministériels tels des étoiles filantes aux couleurs de plats copieux.
A ce stade, c’est la déraison qui prend le pas sur la raison. La faim fait perdre la jugeote. C’est connu.
L’hérésie
INTOX. « Mais le rejet pur et simple de notre projet signifie-t-il que nous ne parlons pas des mêmes problèmes ou que nous n’avons pas le même objectif qui consiste à sortir de la crise que notre pays vit dans l’intérêt bien compris des Maliennes et des Maliens ? ».
DESINTOX. En tout cas, il est permis de douter au regard de la manière dont les gens se sont précipités sur l’accord politique. Tous ceux qui étaient en végétation, l’occasion faisant le larron, sont sortis du bois, beaucoup plus pour se lécher les babines que pour sortir le Mali de la crise. Du Mali, ils s’en soucient comme d’une guigne. Les aléas d’un quotidien rugueux dictent les choix politiques. Il est clair que pour de parfaits et éminents adeptes de la gestion gouvernementale, ils peuvent être absous de toutes les hérésies et impiétés.
Pour eux, il est impérieux de calmer les crampes d’estomac. C’est le seul intérêt bien compris dans ce running-gag politique affligeant. Les crises d’estomac font perdre tout sens moral d’objectivité et de franchise. Il faut arrêter de prendre les enfants du Bon Dieu pour des oies sauvages.
L’intérêt bien compris des Maliens, c’est d’arrêter de foutre le bordel à Bamako parce qu’un assoiffé du pouvoir pour la 3e fois voit lui échapper un fauteuil présidentiel toujours plus proche, toujours plus loin. C’est d’apporter une contribution positive à la construction du pays, au lieu de courir après des prébendes, d’éphémères postes ministériels. L’intérêt bien compris des Maliens, c’est que des opportunistes politiques arrêtent d’instrumentaliser leurs souffrances. Surtout qu’on arrête de les prendre pour des benêts.
Le débordement de démagogie
INTOX. « La réforme constitutionnelle est un sujet qui devrait être abordé lors du dialogue national inclusif ».
DESINTOX. Voici la parfaite illustration d’un débordement de démagogie et d’un anarchisme primaire. Sinon la Constitution du 25 Février 1992 dispose en son article 118 de la réforme constitutionnelle : ‘’l’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au président de la République et aux députés. Le projet ou la proposition de révision doit être voté par l’Assemblée nationale à la majorité des deux tiers de ses membres. La révision n’est définitive qu’après avoir été approuvée par référendum.
Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu’il est porté atteinte à l’intégrité du territoire.
La forme républicaine et la laïcité de l’Etat ainsi que le multipartisme ne peuvent faire l’objet de révision’’. Pardon sa suprême pyromanie, il ne faut pas créer de problème là où n’y en a pas.