Le Procureur général du Pôle spécialisé, Boubacar Sidiki SAMAKE, a rendu public hier jeudi ses éléments d’enquête relatifs au drame d’Ogossagou ayant fait au moins 150 morts, 62 blessés ainsi que de dégâts matériels très considérables. L’enquête en cours évoluerait plus rapidement si l’Association Dan Na Amassagou donnait sa version des faits.
Le procureur général du Pôle spécialisé du Mali, Boubacar Sidiki SAMAKE, était face à la presse hier jeudi pour faire le point de l’enquête ouverte sur le drame d’Ogossagou, survenu le 23 mars 2019.
Cet événement a secoué, bouleversé, endeuillé le Mali et la communauté internationale toute entière à cause de l’atrocité des scènes orchestrées par 50 individus armés en fusil de guerre, de chasse…Ces informations ont été récoltées sur place par les enquêteurs du Pôle spécialisé, dépêchés sur le site avec l’appui des partenaires dont la MINUSMA.
Au cours des enquêtes, il a indiqué qu’ils ont auditionné plus de 120 personnes ; recensé 370 balles et plus de 1600 de cartouche.
Habillés en tenue Dogo et militaires, ces assaillants, qui ont pris d’assaut très tôt le matin le village d’Ogossagou, dans leur furie, n’ont épargnés ni enfants, ni femmes encore moins des vieilles personnes.
« Ils ont tué presque tout le monde du village », dira M. SAMAKE.
Pour le magistrat malien, l’enquête à ce stade a pu comptabiliser 162 morts et 64 blessés. « C’est l’attaque la plus barbare et farouche que je n’ai jamais connu au Mali », s’est indigné M. SAMAKE.
Outre les pertes en vies humaines, les dégâts matériels sont également très considérables. Pêle-mêle, il a cité la destruction de 113 maisons, 303 cases, 105 greniers, 28 motos, 4 vélos, 3 voitures, 35 charrettes, 33 charrues, etc.
De même, a-t-il ajouté, 80 animaux domestiques ont été également tués. Ces scènes d’une gravité extrême sont une atteinte grave à la dignité humaine. Toute chose qui est une source de motivation supplémentaire pour le Procureur général de faire en sorte que ces faits ne restent pas impunis.
« Ce sont des actes que nous ne pouvons pas tolérer. Il faut que ces comportements soient punis », a-t-il déclaré.
A ce stade de l’enquête, a précisé le Procureur général, il y a une dizaine de suspects qui sont arrêtés et détenus à la Maison d’arrêt de Mopti. Ces personnes sont toutes de nationalité malienne, a affirmé le conférencier avant d’écarter l’hypothèse de mercenaires qui seraient venus des pays de la sous-région.
«Pour le moment, on a pas d’éléments pour attester que des mercenaires étaient dans les rangs des assaillants », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, l’enquête allait plus rapidement si la milice Dan Na Amassagou donne sa version des faits, selon M. SAMAKE, parce qu’elle est accusée d’avoir orchestré ledit drame.
Dans tous les cas, a-t-il promis, il ne va laisser aucune piste afin d’identifier les auteurs et leurs complices.