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Centrale solaire de Bla : les vérités du Maire
Publié le vendredi 3 mai 2019  |  Info Matin
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Alors que la promesse présidentielle selon laquelle Bla sera enviée des autres villes en matière d’électricité connaissait un début de réalisation, la forte contestation d’un groupuscule pour des raisons obscures vient de l’étouffer dans l’œuf avec sa délocalisation dans la commune de Touna. Place alors à une vive polémique sur laquelle le Maire de la Commune de Bla, Mamadou SAMAKE, situe clairement les responsabilités.

De longue date, l’une des préoccupations de la Commune de Bla est son électrification. Populations et autorités politiques de la circonscription n’ont eu de cesse de réclamer que la lumière soit. En ce sens, apprend-on, l’honorable Harouna Aboubacar TRAORE, élu dans le Cercle de Bla, a entrepris de nombreuses démarches auprès des différents ministres de l’Énergie et de l’eau. Les réponses n’ont jamais véritablement comblé les attentes. Dans cette soif d’électricité, interpellé à Bla, le Président IBK a promis que Bla serait enviée des autres villes en matière d’électricité. Il s’agissait d’une promesse présidentielle de campagne qui a commencé à être traduite en acte avec la signature du ‘’Protocole d’accord portant sur le Projet de construction d’une centrale solaire de 75 MWc sur le site de Bla’’ entre le Gouvernement et le PHANES FZLLC, le 2 février 2018.

Selon le Maire Mamadou SAMAKE que nous avons rencontré de passage à Bamako, le Projet a fait l’objet d’une communication intensive en direction de toutes les couches de la population de Bla.

Nonobstant cette forte implication et l’intérêt avéré du Projet pour la Commune, un groupuscule surexcité et manifestement manipulé par des adversaires politiques du Maire, a commis l’irréparable le 11 mars dernier. En effet, selon le récit de l’élu communal, ce jour, une délégation composée des représentants des partenaires, du Préfet et de ses adjoints ; du Maire de Bla ; des 17 maires du Cercle ; des services déconcentrés de l’État ; des représentants des organisations de la société civile devaient visiter le champ sous la conduite d’un conseiller du Chef de village, conformément au vœu du Préfet. Ledit conseiller, fait savoir M. SAMAKE, s’est défilé. Contre toute attente, la mission, qui s’est néanmoins transportée sur-le-champ du Projet, y a été encerclée par un groupuscule de gens hystériques armés de machettes et de haches. Selon notre interlocuteur, le pire a été évité, parce que le Préfet a gardé son sang-froid en ordonnant aux Forces de l’ordre de ne pas faire usage de la force.

Interrogé sur les raisons de cette hostilité au Projet, le Maire SAMAKE, précise d’abord qu’il ne de s’agit que d’une minorité de la population qui y est opposée, en l’occurrence de Noumouna d’où vient justement le conseiller qui s’est débiné.

Ensuite pour les raisons qui leur sont propres, officiellement, les insurgés n’entendent pas céder un pouce de leurs parcelles pour la construction de la centrale. Ce, quand bien même il est prévu que les populations déplacées seront compensées selon la méthodologie appliquée par la Banque mondiale. Donc, dans des conditions nettement plus avantageuses que celles que l’on connaît.

Officieusement, le Maire y voit une instrumentalisation d’adversaires politiques prêts à faire perdre à la Commune un projet aussi vital dès lors que cela permettrait de l’empêcher de récolter un quelconque dividende politique.

L’incident du 11 mars, selon Mamadou SAMAKE a eu de graves conséquences : la délocalisation du Projet dans la Commune de Touna qui a immédiatement mis à disposition 600 ha pour 200 nécessaires ; la fracture sociale consécutive aux arrestations des agresseurs des missionnaires ; le manque à gagner. Notre interlocuteur explique en effet que la mairie perd 60 % de la taxe sur la patente qu’elle devrait percevoir ; l’électrification des salles de classe, ainsi que le renforcement du CSRéf sont renvoyés à saint glinglin ; les femmes sont privées du financement des activités génératrices de revenus ; le projet de pâturage ne verra pas le jour. En matière de création d’emplois, il était prévu 60 emplois temporaires pendant la phase de construction et 20 postes permanents pendant la phase opérationnelle du Projet.

Pour terminer, le Maire a remercié le Président IBK pour avoir tenu parole. Il a demandé pardon pour l’incident survenu. « Ce qui est arrivé ne doit pas coller à la peau de Bla. Ce n’est pas l’image de la Commune », s’est-il excusé.

Il a félicité le Préfet pour son esprit de responsabilité, avant d’inviter la population à l’entente et à la cohésion.

« Nos différends politiques ne devraient pas freiner le développement de la Commune », a-t-il conseillé.

PAR BERTIN DAKOUO
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