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Signature de l’Accord politique: un grand pas vers la sortie de crise
Publié le vendredi 3 mai 2019  |  Info Matin
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Après plusieurs jours de discussions et de négociations, le Premier ministre, le Dr Boubou CISSE, et une grande partie de la classe politique ont signé, hier jeudi 2 mai, un accord politique qui ouvrira la voie à la mise en place d’un gouvernement de mission. La cérémonie de signature a eu lieu à la Primature, en présence de toutes les sensibilités du pays : notabilités, leaders religieux, société civile, groupes signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation et la classe politique dans sa diversité.

Cet accord politique historique dont le futur gouvernement s’inspirera pour la mise en œuvre du programme présidentiel a été signé par des groupements de partis politiques de la majorité et de l’opposition, ainsi que des partis non alignés. Quant aux groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation et la société civile, ils ne sont pas signataires, mais joueront le rôle d’observateurs.

Les signataires

Parmi les signataires l’on peut citer, entre autres : l’Alliance Ensemble pour le Mali (EPM), le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), la Coalition des forces patriotiques (CoFoP), la Coalition malienne pour le développement (CMD), la Coalition des forces non alliées, le Parti Yèlèma, le Parti PIDS, le Parti MORENA, le Parti PSL, le Parti MPRD (Mouvement populaire pour la République et le développement), le Parti UFC (Union des forces pour le changement), le Parti Hina Mali Bané, le Parti APM-Maliko, le Parti PADI (Parti africain pour le développement et l’intégration).

Il faut souligner qu’après cette cérémonie solennelle de signature, la porte reste ouverte à d’autres partis ou regroupements de partis politiques pour y adhérer.

Une main tendue salvatrice

Après les signatures, l’honneur est revenu à Oumar Hamadoun DICKO, président du PSP et membre du FSD de porter la voix des signataires. Il a estimé que la signature de cet Accord politique est un grand moment pour le Mali. Pour M. DICKO, le bateau Mali peut tanguer, mais ne coulera jamais.

« Aujourd’hui, ce n’est plus une question d’homme, ce n’est plus une question d’individu, c’est le Mali qui est en cause. Voilà pourquoi nous sommes ici dans cette cérémonie qui est une union sacrée pour nous-mêmes, pour nos enfants, pour l’avenir de ce pays. Nous avons saisi une opportunité historique qui était la main tendue qui était la bienvenue, parce que cette main voulait sauver le Mali. Nous avons posé des conditions, on n’est pas totalement satisfait, mais on a l’essentiel », a déclaré Oumar Hamadoun DICKO.

Il a adressé ses de félicitations au Premier ministre, le Dr Boubou CISSE qui a ouvert le chantier d’une heure nouvelle, des jours nouveaux dans le consensus, dans la convivialité. Le porte-parole des signataires a souligné que la tâche est dure et rude et qu’il faudra les efforts conjugués des uns et des autres, plus de doigté du Premier ministre, son intelligence, son savoir-faire, mais aussi sa fermeté pour faire avancer notre pays et le sortir de cette crise.

Volonté de rassembler tous les Maliens

A son tour, le Premier ministre, Boubou CISSE, dira que peu importe le temps mis à échanger, l’important est d’arriver à un Accord consensuel qui rassemble. Il a indiqué que lorsque le Président de la République lui a accordé sa confiance, il a insisté sur la concertation, sur le dialogue et surtout sur l’écoute de toutes les sensibilités politiques.

« J’ai voulu aller avec tous, mais je ne suis pas encore parvenu et je reste engagé à parler à chacun en utilisant les voies les plus appropriées. J’ai pris attache avec les regroupements politiques dont le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), l’Alliance Ensemble pour le Mali (EPM), la Coalition des forces patriotiques (CoFoP), la coalition malienne pour le développement (CMD) », a affirmé le Dr Boubou CISSE. Puis, a-t-il rassuré tous les autres partis et regroupements politiques, notamment les partis politiques non alignés qu’il accorde la même considération à tous les regroupements qui œuvrent pour un Mali démocratique, stable et prospère.

Le chef du gouvernement a soutenu que le Président de la République a voulu un Accord politique avec l’ensemble de la classe politique, en vue d’une collaboration plus volontariste dans la recherche des solutions à la crise qui secoue notre pays. Il a précisé que l’objectif n’est point d’annihiler l’opposition politique, non plus de créer les conditions d’un partage de gâteau, encore moins de fuir les responsabilités qui sont les siennes, celles d’un président démocratiquement élu qui doit remplir sa fonction comme cela ressort du Serment prêté devant la Cour suprême le 4 septembre.

Le Premier ministre a noté qu’à travers cet accord politique notre pays a une opportunité unique de bâtir un Mali nouveau, un Mali fort, un Mali plus démocratique, un Mali prospère, un Mali où les communautés retrouvent la confiance ancestrale qu’elles avaient les unes envers les autres. Un Mali où la prospérité profite à tous, un Mali véritablement uni pour ne parler plus du Nord, ni du Centre, ni du Sud, simplement nos frères et sœurs de nos villes, de nos campagnes où chacun se sentirait chez lui.

Un gouvernement de mission sous peu

« Le Président de la République m’a chargé de former un gouvernement de mission. Je sais que beaucoup attendent impatiemment l’annonce de la liste des ministres. Cette annonce ne devrait plus tarder. Il était important que nous prenions le temps de consulter, d’écouter et procéder aux choix qui conviennent aux circonstances actuelles. Le président de la République par ma voix invite tous les partis et regroupements de parties à l’Accord politique de gouvernance qui est proposé ce matin », a affirmé le Premier ministre.

Il a particulièrement exprimé sa gratitude au chef de file de l’opposition politique, l’honorable Soumaila CISSE qui, dit-il, lui a ouvert ses portes pour le dialogue. Aussi, confie-t-il qu’il ne doute nullement de la sincérité de l’engagement de Soumaila CISSE pour un Mali stable et prospère. « Une démocratie sans opposition n’en est pas une. Le futur gouvernement aura besoin que d’autres portent un œil critique sur ses actions, que d’autres puissent, à travers leurs critiques positives, contribuer à la sortie de crise », a souligné le Dr Boubou CISSE.

Il a déclaré qu’il n’est qu’un serviteur de l’État tout en lançant un appel à toutes et à tous de l’aider à mieux servir le pays.

Le PM a enfin pris l’engagement que l’Accord politique sera au cœur des actions du gouvernement et qu’il pourra être enrichi à la suite du dialogue politique inclusif avec l’ensemble de la classe politique, la société civile et la majorité des Maliens.

PAR MODIBO KONE

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