Le métier de journaliste requiert le respect de sa déontologie. Cette déontologie est-elle respectée ici au Mali ? Eléments de réponse!
Le journaliste est celui dont le métier est d’écrire dans un journal et par extension d’informer à travers un média : presse écrite, radio, télévision… Le travail du journaliste consiste à collecter, vérifier, synthétiser, et commenter les faits pour les présenter au public.
Dans l’exercice de sa fonction, le travail du journaliste est aussi encadré par la déontologie pour éviter des dérives. En définition, la déontologie est l’ensemble des règles ou des devoirs régissant la conduite à tenir pour les membres d’une profession ou pour les individus chargés d’une fonction dans la société. Qu’elle soit imposée ou non par la loi, elle constitue la morale d’une profession. En journalisme, l’on appelle aussi la Charte de Munich et elle comporte dix devoirs et cinq droits.
Au Mali comme un peu partout ailleurs, l’exercice du métier déroge souvent aux règles. Entre mauvaise organisation et manque de formation, le mal est profond chez nous. “Une mal organisation tape à l’œil dans le 4ème pouvoir malien et personne ne pourra dire le contraire Quasiment pas de formation à l’endroit des jeunes journalistes. Les confrères travaillent dans des conditions précaires. La maison de la presse (MP) du pays a-t-elle failli à sa mission ?”, Pose-t-on la question.
Aussi, la précarité est pointée du doigt pour expliquer le plus souvent ce manquement au respect de la conduite à tenir par les journalistes car nombreuses sont les rédactions qui ne payent pas leurs employés. Cette situation oblige malheureusement le plus souvent des journalistes à monnayer leurs “papiers” (articles dans le jardon journalistique). Toutes choses qui sont contraires à la déontologie du métier “Quel patron nous parlera d’éthique et de déontologie ?”, s’interroge un confrère qui a requis n’anonymat face à cette situation lamentable.
Or, le devoir N°9 de la Charte de Munich interdit de “Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste, de n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs”.
Pourtant dans la Charte de Munich l’on a été on ne peut plus clair. “En considération de sa fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un contrat personnel assurant sa sécurité matérielle et morale ainsi qu’une rémunération correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir son indépendance économique”, peut-on lire dans le devoir N°5 de ladite Charte.
Pour endiguer le fléau, certains patrons de la presse n’hésitent pas à proposer que les journalistes reporters s’organisent, d’abord, entre eux, pour faire des propositions concrètes aux directeurs de publications et aux autorités