Le feuilleton Macalou se poursuit. Avec cette fois-ci le vol de 32 tablettes destinées aux étudiants. Pour rappel, à la veille de l’élection présidentielle dernière, le président sortant et candidat IBK avait malicieusement offert des tablettes aux étudiants.
Ce qui avait fait dire à des observateurs politiques que le président sortant utilisait les moyens de l’Etat à des fins électoralistes. En d’autres termes, on y avait vu un moyen de séduire le monde universitaire. Ce fut, en tout cas, peine perdue à l’IUG, où les étudiants méritants ne verront probablement jamais la couleur desdites tablettes. Et pour cause.
Le rectorat avait mis 32 tablettes à la disposition de l’IUG, précisant que l’instance dirigeante nationale de l’AEEM avait déjà eu sa part du gâteau, une centaine de tablettes. Aussi, les 32 tablettes devraient-elles être remises aux étudiants les plus méritants en termes de résultats académiques. Mais, selon nos sources, le comité AEEM de l’IUG ne l’entendait pas de cette oreille. Elle voudrait sa part sur les 32 tablettes.
Ce qui n’agréait pas le directeur des études plutôt favorable à l’encouragement des meilleurs. Sur ces entrefaites, la répartition des tablettes a été retardée. Visiblement pas pour longtemps, puisque de sources proches, les huit cartons, de quatre tablettes chacun, ont mystérieusement disparu du magasin. Et le bouc-émissaire tout trouvé est le service de gardiennage qui a été sommé de rembourser les objets volés.
« Bouc-émissaire », car la question légitime qu’on se pose naturellement est : que faisaient encore dans le magasin des tablettes offertes depuis plusieurs mois et devant être remises aux étudiants pour les stimuler dans leurs recherches ? La seule réponse, répond un enseignant, « est que le DG Macalou se fiche éperdument des questions académiques ; ce que le syndicat lui reproche, entre autres, et qui a été confirmé par l’ancien Premier ministre, Moussa Mara lors de sa conférence-débat la semaine dernière à l’IUG… »
En effet, nous l’avions indiqué dans notre précédente parution, l’ex-PM n’avait pas manqué de tancer le DG Macalou en lui faisant remarquer que l’amphithéâtre, où se tenait la conférence, n’était pas un « cadre favorable aux études… », en raison notamment de son état délabré : tables cassées, ventilation et climatisation inexistantes, etc.
Curieusement et lamentablement, deux jours après la conférence, le DG faisait installer des climatiseurs. D’où la question : et si une personnalité comme Mara n’était pas venue à l’IUG et n’avait pas publiquement dénoncé l’état de l’amphithéâtre ? La réponse est vite trouvée : le syndicat pouvait continuer à « pester », le directeur Macalou n’aurait rien entrepris. Et pour cause : « les autorités restent sourdes aux plaintes des enseignants ; du coup, le DG se croit tout permis », explique un enseignant.
Un bâtiment tout délabré
Autre symbole du délabrement de l’IUG, le bâtiment à deux niveaux au flanc de la colline initialement affecté au département du tourisme pour servir de cadre de stage aux étudiants de cette filière. Quelle ironie du sort ! Aujourd’hui, ce bâtiment est quasiment « en lambeaux » avec des ouvertures béantes dues aux vitres cassées un peu partout, comme si c’était un « no man’s land », alors même que l’école est obligée de louer des salles à d’autres établissements et que de nombreux enseignants n’ont que « sous les arbres » comme « bureaux de transit » entre deux cours.
Une situation d’autant inacceptable que l’IUG engrange chaque année des centaines de millions. Dont la destination finale reste floue. Hormis, bien entendu, le fameux pourcentage de 3 à 4 %, dit-on, qu’Orabank offrirait au DG, en contrepartie du dépôt de la manne financière. Et ce, en toute illégalité, mais surtout en toute impunité. Qui parle de lutte contre la corruption ?
A. N’djim