Accablés par le morcellement de leurs espaces ainsi que le silence de la mairie et du chef du village, les jeunes de Ouezindougou se sont révoltés pour se faire entendre. Ils accusent le maire et le chef de village d’être les complices de ces prédateurs de terrain. N’ayant pas pu saccager la mairie, les jeunes se sont donnés à cœur joie pour piller la maison du chef de village et châtier un conseiller de ladite mairie.
Tout a commencé avec l’envoi des géomètres par le sous-préfet, pour morceler les espaces. Il faut rappeler qu’à l’époque, le chef de village de Ouezindougou avait adressé une lettre à la mairie pour le morcèlement de certains espaces en vue de clôturer le cimetière, et construire les salles pour les manifestations publiques. Mais il y a eu la suspension à cause des élections qui a donné un coup d’arrêt à ce projet.
Avec l’annulation des élections tenues au Mandé, il y a eu l’installation des autorités intérimaires dans la mairie de Ouezindougou dont le président est Nouhoum Kelepily et qui a secrètement repris le même projet.
Visiblement, le projet est vu de mauvais œil par les jeunes, et ils ont demandé l’arrêt des travaux de morcèlement sans succès. Ils ont demandé au maire et au chef de village, de faire arrêter les travaux. Ceux-ci ont joué à la sourdine.
Les jeunes disent ne pas comprendre comment un corps étranger peut venir travailler dans ta commune, tu n’as pas été informé, “cela est impossible”, lancent-ils.
Cet immobilisme et le silence du maire ainsi que du chef de village ont poussé ces jeunes à prendre les choses en main.
Depuis le lundi dernier, dans la matinée, ils ont commencé par bloquer la route principale de Ouezindougou, rendant ainsi l’accès difficile aux automobilistes. Après, ils se dirigèrent vers la mairie trouvant devant eux les éléments de la gendarmerie nationale. Sur place, il y a eu affrontement avec la gendarmerie, et finalement ils se sont dispersés sous l’effet des gaz lacrymogènes. Après quelques heures, ils se sont regroupés de nouveau et ont pris pour cible, la maison du chef de village, Madou Koné. Ils ont y cassé tous les objets trouvés. Malheureusement, un conseiller a été bastonné et blessé sur le coup.
Selon notre source, à Ouezindoudou, les places publiques sont connues de tous, il y a aussi les places libres qui sont réservées uniquement pour les habitants de la localité. Il appartient aux habitants qui veulent obtenir une partie, d’adresser une lettre qui passe par la mairie pour la préfecture jusqu’au gouverneur de Koulikoro. Là-bas, le conseil analyse le dossier à travers une enquête de moralité, voir l’objectif de la demande, si elle est conforme à la loi. “C’est cette procédure qui n’a pas été suivie par ces jeunes”, dit-elle.
A en croire notre source, c’est le maire qui est à la base de cette situation, mais malin soit-il, il se cache derrière le sous-préfet en disant qu’il n’a rien à voir dans ça.
Pour l’heure, sa maison est sécurisée par la gendarmerie nationale pour empêcher toutes formes de représailles.