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Rubrique hebdo : ce qui se passe qu’en penses-tu ? – Sadou Abdoulaye Yattara : “Il urge de réglementer les réseaux sociaux, pour éviter les nombreux dérapages”
Publié le samedi 4 mai 2019  |  Mali Tribune
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Les nouveaux médias, réseaux sociaux (Facebook, tweeter, instagram…) s’imposent de plus en plus comme canaux de diffusion de l’information. L’ancien président de l’Assep et de la Maison de la presse, aujourd’hui coordinateur de l’Institut pour la Démocratie et l’Education aux Médias, Sadou Abdoulaye Yattara, nous donne plus d’éclairage entre ce qu’on appelle aujourd’hui les nouveaux médias et les médias traditionnels.

Mali Tribune : M. Yattara. Pouvez-vous nous dire brièvement, c’est quoi un média classique et un nouveau média ?
S. A. Y : Le mot média de façon générale est un terme générique. Pour faire une distinction, il y a ce qu’on appelle, les médias conventionnels ou les médias classiques (traditionnels), dont la presse écrite, la radio, la télévision principalement et de plus en plus la presse en ligne (presse écrite mise en ligne). Les nouveaux médias, sont surtout les réseaux sociaux principalement (tweeter, instagram, Facebook…) Mais le plus en vogue c’est Facebook auprès des jeunes et tweeter. Et je préfère qu’on les appelle les réseaux sociaux et non les nouveaux médias.

Mali Tribune : Quelle différence existe, réellement entre ces deux médias ?
S. A. Y : La différence, elle est fondamentale. La différence nette, ce que les médias classiques traitent l’information de façon plus professionnelle. Car toute information doit-être vérifiée, triangulée et soumise à des principes du journalisme. Il s’agit de faire comprendre à tes lecteurs ce qui se passe autour d’eux et non du sensationnalisme. En plus de cela, les médias classiques, sont une œuvre collective. Ces obligations ne sont pas le cas dans les nouveaux médias, les réseaux sociaux. C’est une œuvre individuelle. Ta page Facebook, tu l’écris seul, tu l’animes seul. Tu ne demandes à personne ce que tu vas écrire. Donc tu ne triangules pas, tu ne vérifies même pas souvent. Une information passe, tu la balances parce que tu veux profiter du monde virtuel.
Mali Tribune : Quel lien existe-t-il aujourd’hui, entre les deux groupes de médias ?
S. A. Y : Aujourd’hui, les médias classiques sont jaloux des réseaux sociaux. Parce qu’ils les retirent leurs lectorats, leurs auditeurs, leurs téléspectateurs. Parce que tout le monde se jette sur les réseaux sociaux d’abord avant d’aller sur la presse conventionnelle. Tous les fakenews (informations fausses), sont véhiculées à travers ces nouveaux médias, les réseaux sociaux. Parce que c’est une seule personne. Et la plupart des cas, son intention n’est même pas pour informer le public, mais très souvent l’induire en erreur. Et aujourd’hui, on voit des médias classiques qui prennent des informations sur les réseaux sociaux et les publient. Ils doivent vraiment être prudents. Car un média classique, a une crédibilité à sauvegarder.

Mali Tribune : Que dit la loi par rapport aux réseaux sociaux ?
S. A. Y : Le Mali n’a pas encore légiféré par rapport aux réseaux sociaux. Aucun texte ne régie les réseaux sociaux. On n’a pas de textes qui régissent tweeter, Facebook et autres. Or tout ce qui n’est pas régi, est un boulevard, comme tout le monde le sait. Il urge de réglementer les réseaux sociaux appelés nouveaux médias pour éviter les nombreux dérapages. Aujourd’hui, ils sont obligés par passer par le doit commun et le code pénal pour sanctionner certains mauvais comportements sur les réseaux sociaux.

Interview réalisée par
Koureichy Cissé
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