Avec son canon de 20mm en sabord, le Puma « Pirate » a eu maintes fois l’occasion d’apporter un appui appréciable aux unités « au contact » avec des groupes armés terroristes [GAT] au Mali, comme ce fut par exemple le cas lors des combats livrés en mars 2013 contre l’ex-Mujao [Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique l’Ouest] dans le secteur d’Imenas, à l’est de Gao.
Mais de Tacaud [Tchad, 1978] à Barkhane, les hélicoptères Puma de l’Aviation légère de l’armée de Terre, avec ou sans canon, ont connu une longue carrière opérationnelle dans la bande sahélo-saharienne [BSS]. Et il convient désormais d’en parler au passé… En effet, le 2 mai, l’État-major des armées [EMA] a annoncé que les deux appareils de ce type qui étaient jusqu’à présent intégrés au Groupement tactique désert Aérocombat [GTD-A] vont être prochainement désengagés.
« Les hélicoptères Puma quittent définitivement le Sahel », a ainsi résumé l’EMA. Le 21 avril, les deux appareils ont donc quitté Gao pour rejoindre la base aérienne projetée [BAP] de Niamey afin d’y être démontés en vue de leur retour en France.
Pendant ce temps, à Gao, les militaires du détachement Puma ont commencé à mettre en caisse tout le matériel nécessaire à la mise en oeuvre de ces deux hélicoptères. Ce qui représente 100 mètres cube de fret [ou 15 tonnes].
« Au cours des mandats successifs effectués au sahel, les Puma ont été engagés sur l’ensemble du spectre des opérations héliportées, des missions de transport de matériel et de personnel et des évacuations médicales (EVM). Son canon de 20 millimètres lui a permis de réaliser des missions d’appui feu au profit des troupes déployées au sol », rappelle l’EMA.
Actuellement, le GTD-A, constitué de quatre sous-groupements [reconnaissance et attaque, manoeuvre et assaut, appui et maintenance], compte donc une vingtaine de machines [Tigre, Gazelle, NH-90 Caïman et Cougar] auxquelles viennent s’ajouter trois CH-47 Chinook de la Royal Air Force.
Selon le rapport annexé de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, il y avait encore 52 Puma en dotation au sein de l’ALAT en 2019. Et à mesure l’arrivée des NH-90 TTH, il ne devrait plus en rester que 11 en 2025.
Le maintien en condition opérationnelle [MCO] des Puma, avec leur quarantaine d’années de service, est devenu compliqué, avec, au 1er semestre 2017, un taux de disponibilité technique tombé à 30,4%
« J’ai pu constater que des hélicoptères Puma étaient cloués au sol par la faute d’une simple vis, dont les quantités étaient insuffisantes, et d’un pas de vis incompatible. S’il est difficile de savoir qui porte la responsabilité de cette situation, l’industriel indiquant avoir dû répondre à une situation d’urgence, les forces estimant de leur côté que la solution proposée n’est pas satisfaisante, il n’en demeure pas moins que des appareils sont immobilisés pour une vis », avait souligné le sénateur Dominique de Legge, auteur d’un rapport sur la maintenance des hélicoptères militaires, en juillet 2018.
« Il arrive que, sur certaines périodes, le Puma soit l’appareil le plus coûteux à faire voler de toute l’ALAT. Rien n’est encore fermement arrêté, mais je pense que le retrait du dernier exemplaire de ce fidèle serviteur interviendra entre 2025 et 2030 », a récemment confié le général Michel Grintchenko, le commandant de l’ALAT.