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BANANKABOUGOU: pour se démarquer d’une mauvaise réputation liée aux bars, la Rue 776 s’appelle désormais « Bin-carré »
Publié le lundi 6 mai 2019  |  L’Indicateur Renouveau
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Après plusieurs démarches légales menées auprès des autorités communales pour la fermeture des trois bars comprenant, pour certains, des chambres de passe tenues par des filles mineures, le collectif des habitants de la rue 776 de Banankabougou, en Commune VI, est décidé à tourner une page peu glorieuse de l’histoire de sa rue. Pour matérialiser cette volonté populaire, il appelle les autorités à appliquer leurs décisions de fermetures prises depuis 12 avril dernier contre trois bars : « Colisée », « Douly », et « Tolo », situés tous, comme par malédiction, dans la même rue.
Depuis plus de deux mois, les habitants de la rue 776 sont vent debout contre l’implantation des bars dans leur rue qui constitue un péril sur l’avenir des jeunes avec un risque de sombrer dans l’alcool, la drogue, la prostitution et d’autres vices. Croyant à la force de loi qui était de leur côté, les habitants de la rue 776 ont, toujours dans cette lutte, privilégié la voie légale.
Après plusieurs démarches légales entreprises auprès des autorités de la commune VI du district de Bamako, les habitants de la rue 776 ont obtenu la décision de fermeture des établissements de débauche dans leur rue. En effet, après avoir défié, pendant quelques semaines, l’autorité du maire de la commune VI du district de Bamako, Boubacar Keïta, qui leur avait notifié, le vendredi 12 avril 2019, à travers une lettre, la cessation des activités de leurs bars dans la rue 776, les promoteurs desdits bars ont eu l’outrecuidance de convoquer à la Brigade de gendarmerie de Faladié, le vendredi 3 avril, le Collectif des habitants de la rue qu’ils empêchent pourtant de dormir à cause des nuisances en tous genres.
Sentant une défaite dans cette démarche d’intimidation, les promoteurs des bars en question ont prêché auprès des habitants une médiation à la faveur de laquelle, ils demandent un moratoire allant jusqu’à 8 mois (fin décembre 2019). Le samedi 4 mai 2019, lors d’une assemblée générale, les habitants de la rue ont dit niet en exigeant à ce que soient appliquées les différentes décisions de fermeture.
« A partir de ce samedi 4 avril 2019, nous considérons comme fermés définitivement les bars « Colisée », « Douly » et « Tolo », tous installés illégalement dans la même rue. Pour changer la triste réputation que ces établissements ont apportée à de notre rue par le fait qu’elle porte le nom de chacun de ces bars, nous décidons, à partir de ce jour, de changer le nom de notre rue. Désormais la rue 776 s’appelle Rue de l’Entente ou Bin-carré. Une plaque d’indication matérialisera ce changement de nom », a déclaré le président du Collectif, Sékouba Sangaré, sous les applaudissements approbateurs du maire délégué de Banankabougou Bakary Dembélé dit Pablo qui a promis tout l’accompagnement de la mairie de la Commune VI.
Seydou Doumbia, habitant de Banankabougou d’ajouter : « nous sommes très contents ce soir de voir que ces bars sont fermés. Mais la façon dont leurs promoteurs se sont comportés nous pousse à rester vigilants. C’est ensemble qu’on pourra gagner cette lutte légitime et noble. Nous profitons de l’occasion pour appeler la jeunesse à la prise de conscience par rapport aux dangers que représentent les bars pour notre avenir ».
Présent à cette assemblée, l’imam Cheickna Diawara, membre du groupement des Leaders religieux, a rapporté les salutations et soutien du leader de Ançar Dine, Chérif Ousmane Madani au Collectif des habitants de la Rue 776. Par un verset coranique, il a rappelé les châtiments réservés, après le jugement dernier, à quiconque produit, vend, consomme, transporte ou fait la promotion de l’alcool. En réponse à ce rappel, les habitants de la rue ont promis de mettre fin par des moyens légaux, sans aucune violence, à la cohabitation avec ces bars.
L’honorable Bafotigui Diallo, député élu en commune VI du district de Bamako, a remercié les habitants de la rue 776 pour leur mobilisation pendant la lutte qui a abouti à la fermeture des bars. Il a aussi remercié les autorités communales de la commune VI qui, précise-t-il, ont pris leurs responsabilités en décidant de fermer les bars dans la rue 776. « La population a demandé que les trois bars soient fermés. La maire a pris une décision de cessation d’activités des bars. Le respect de cette décision est obligatoire. Les trois promoteurs sont convoqués, ce lundi 6 mai 2019, à la direction nationale du tourisme. Les bars de la rue 776 doivent être définitivement fermés, et il en sera ainsi si Dieu le veut bien », a-t-il ajouté.
Il fau rappeler qu’en plus de ces trois bars, la Rue 776 rebaptisée « Bin-carré », abrite également une maison d’hébergement pour plus d’une centaine de jeunes étrangers (qui font eux aussi couler à flot de l’alcool) dont le séjour prolongé (ils sont là depuis plus de 6 mois), suscite pas mal d’interrogations et d’émoi au sein d’une population qui a peur pour sa sécurité surtout en cette période d’insécurités où les jeunes désœuvrés (bras valides de surcroit) constituent une proie facile pour les forces du mal, à des fins terroristes.
Abdrahamane Diamouténé

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