C’est par un préavis de grève de 27 jours, soit 648 heures que le nouveau ministre de l’Éducation nationale, le Dr Témoré TIOULENTA, a été accueilli par le collectif des syndicats d’enseignants signataires du 15 octobre 2016. Certes, les revendications posées par les enseignants sont légitimes, mais certaines méthodes utilisées ces derniers temps par les syndicats d’enseignants tranchent, à notre avis, avec les règles de courtoisie républicaine, voire les principes de la lutte syndicale.
Alors que le nouveau gouvernement venait d’être formé, ces syndicats se sont précipités pour déposer un préavis de graves, ce lundi 6 mai 2019, sur la table du nouveau ministre du Travail. Selon les termes du préavis, ce nouvel arrêt de travail commence à partir du mercredi 22 mai jusqu’au vendredi 28 juin 2019 si les revendications du collectif ne sont pas prises en compte.
Certes, nous admettons que les revendications de nos enseignants qui aspirent à une amélioration de leurs conditions de vie et de travail sont légitimes, mais dans ce contexte de renouvellement de l’équipe gouvernementale, il était bon de donner le temps à la nouvelle équipe de montrer sa bonne foi avant d’engager une quelconque autre action syndicale. En tout cas, l’exemple du SYNTRACT est là pour l’illustrer. En effet, les travailleurs des collectivités territoriales, qui observaient, depuis le 9 avril dernier, un arrêt de travail de 15 jours sur toute l’étendue du territoire national, pour réclamer cette fois-ci des arriérés de salaires d’environ 20 mois, a dû suspendre, ce 23 avril 2019, son mot d’ordre de grève à la suite de la démission du gouvernement de SBM.
Le SYNTRACT conscient de la légitimité de ses revendications estime que rien de concret ne peut se résoudre avant la mise en place d’un nouvel exécutif.
En tout cas, ce 6e préavis de grève du Collectif des enseignants signataires du 15 octobre 2019 sonne à la fois comme une provocation et une démesure de la synergie enseignante.
Comme conséquences de ses grèves à répétition, l’école malienne est paralysée, depuis plusieurs mois, malgré les différentes médiations et dialogue social et l’ordre du président de la république de débloquer les retenues sur les salaires de ces enseignants pendant les trois derniers mois.
Alors que l’année scolaire est déjà sérieusement compromise, ce nouveau préavis risque de briser tout espoir de sauver l’année scolaire 2018-2019, si des actions vigoureuses ne sont pas entreprises par le gouvernement.
Il appartient au nouveau de l’Éducation, le Dr Témoré TIOULENTA, ainsi qu’à l’ensemble du gouvernement de prendre des mesures urgentes pour sauver ce qui reste à sauver dans cette l’année scolaire 2019. Cela passe nécessairement par des discussions franches et sincères avec le collectif des enseignants qui de son côté doit penser à l’avenir des enfants qui est entre leurs mains. « C’est une très grande responsabilité, une responsabilité historique, que de torpiller cette mission que la nation nous a confiée », disait l’ancien ministre de l’Éducation nationale.