Après la publication de la liste du gouvernement de large ouverture, la classe politique de façon générale s’est prononcée sur les choix du Premier ministre Dr Boubou Cissé. Elle valide les choix, même si le chef de file de l’opposition politique pense que l’équipe est pléthorique.
Selon le président du parti Yelema, Moussa Mara, le travail abattu par le chef de gouvernement est salutaire. Pour l’ancien Premier ministre, Dr Cissé a pris le soin d’écouter toutes les composantes de la vie politique, religieuse et de la société civile pour d’abord déterminer la feuille de route du gouvernement et ensuite procéder au choix des hommes et des femmes devant conduire cette mission. Une démarche qui a permis la signature de l’accord politique le jeudi 02 mai 2019, à la Primature. Un accord signé par non seulement l’ensemble des partis politiques de la majorité présidentielle, mais aussi de certains partis de l’opposition politique, ainsi que les organisations de la société civile et religieuses. Aux dires de Moussa Mara, cette démarche du Dr Boubou Cissé est une première au Mali. Il a aussi salué l’arrivée de Malick Coulibaly à la Justice, de Michel Sidibé à la Santé et Tièbilé Dramé aux Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Moussa Mara pense que ces cadres se sont fait remarquer par leur intégrité et leur dévouement à la tâche. Il a non seulement souhaiter bon vent au nouveau gouvernement et a invité les Maliens en général et les anciens dirigeants (anciens Premiers ministres, anciens Présidents) en particulier, les responsables politiques, religieux, coutumiers, traditionnels à ne ménager aucun effort pour la réussite de la mission de cette équipe gouvernementale.
De son côté, le chef de file de l’opposition malienne, Soumaïla Cissé, déplore le « nombre pléthorique » du nouveau gouvernement. Il estime qu’une équipe de 38 ministres est trop coûteuse au regard de la situation économique et financière du pays.
Cette une équipe de 38 ministres, dont un ministre délégué et deux secrétaires d’Etat. Plusieurs personnalités politiques notamment de l’Opposition font leur entrée dans ce nouveau gouvernement, fruit d’un accord politique signé entre le Premier ministre et la classe politique. Toutefois, l’équipe de Boubou Cissé n’a pas respecté la loi sur le quota des 30%.
Des portefeuilles stratégiques comme la Défense, la Justice, les Affaires étrangères, l’Administration territoriale sont confiées à de nouveaux entrants. Ainsi, le département des Affaires étrangères revient à l’ancien opposant Tièbilé Dramé, alors que celui de la Justice est confié à Malick Coulibaly, ancien ministre pendant la transition de 2012. Le ministère de l’Economie et des Finances reste aux mains du Premier ministre, département qu’il dirigeait avant sa nomination. Idem pour celui de la Sécurité, toujours dirigé par le Général Salif Traoré.
Le Général de division Dahirou Dembélé hérite du ministère de la Défense. Quant au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, il revient à Boubacar Alpha Ba. L’ancien Président du parti ADP Maliba et opposant, Amadou Thiam, fait également son entrée dans cette nouvelle équipe et hérite du département des Réformes institutionnelles et des Relations avec la société civile. Entrée d’un autre opposant : Oumar Hamadoun Dicko qui arrive au département de la Fonction publique.
En revanche, c’est un retour pour Housseyni Amion Guindo, ministre à deux reprises pendant le premier quinquennat d’Ibrahim Boubacar Kéita. Il est désormais le ministre de l’Environnement de l’Assainissement et du Développement durable. Il faut aussi signaler l’arrivée de Michel Sidibé, ancien directeur d’ONU-sida au département de la Santé et des Affaires sociales. Le gouvernement Boubou Cissé compte neuf femmes sur les 38 membres. Un chiffre qui n’atteint pas les 30% prévus par la loi sur le quota pour les postes nominatifs et électifs.