Le parti du chef de file de l’opposition malienne, l’Union pour la République et la Démocratie (URD) a déploré, dans un communiqué en date du 6 mai 2019, non seulement le nombre « pléthorique » des membres du gouvernement de Boubou Cissé mais aussi la « violation de l’article 1er de la loi n°2015-052 » du 18 décembre 2015 portant mesures de promotion du genre dans les fonctions nominatives et électives au Mali.
La liste du gouvernement du Dr Boubou Cissé a été publiée le dimanche dernier. Il est composé de 38 membres, dont 9 femmes. Ce nombre élevé des membres du gouvernement, même si beaucoup l’ont compris parce que le Premier Ministre a, depuis sa nomination, annoncé la formation d’un gouvernement de large ouverture, mais certains comme le parti de Soumaila Cissé trouvent ce gouvernement pléthorique compte tenu des difficultés économiques et financières que traverse le Mali. Pour l’URD, le régime n’a pas pensé aux difficultés économiques du pays en augmentant le nombre des membres du gouvernement. « L’URD constate avec étonnement et inquiétude que ce remaniement, intervenu sur fond de crise multiforme que connaît notre pays n’a pas tenu compte des difficultés économiques et financières du moment eu égard à son effectif pléthorique de 38 membres », explique-t-on dans le communiqué du parti de la poignée de main. Selon ce parti, le gouvernement de large ouverture ne signifie pas nécessairement l’augmentation qu’il qualifie d’ « inopportune » du nombre des départements ministériels. L’honorable Soumaila Cissé et ses militants estiment qu’en dehors de l’incidence financière que provoque cette augmentation du nombre de départements ministériels, le risque de chevauchements et d’interférences « inextricables » entre eux est à craindre. « L’URD pense que le nombre élevé de ministres est un handicap à l’efficacité d’un tel gouvernement », lit-on dans le communiqué signé par le secrétaire à la communication du parti, Me Demba Traoré.
L’URD fustige la « marginalisation » des femmes
Le nombre « pléthorique » des membres du gouvernement n’est pas le seul fait que déplore le principal parti d’opposition dans la formation du gouvernement Boubou Cissé. Le quota de 30% pour les femmes n’a pas été respecté selon ce parti, car sur les 38 membres du gouvernement, il n’y a que 9 femmes alors qu’il y’avait 11 femmes dans le précédent gouvernement qui était composé de 35 membres. « L’URD déplore une fois de plus la marginalisation des femmes et la violation de l’article 1er de la loi n°2015-052 du 18 décembre 2015 portant mesures de promotion du genre dans les fonctions nominatives et électives, qui dispose : « à l’occasion des nominations dans les institutions de la république ou dans les différentes catégories des services publics au Mali, par décret, arrêté ou décision, la proportion des personnes de l’un ou de l’autre sexe ne doit pas être inférieure à 30%. », a-t-il déploré.
Ce que propose l’URD au gouvernement Boubou Cissé
Dans son communiqué, le parti de la poignée de main a cité que ce devraient être les priorités de ce nouveau gouvernement dirigé par Dr Boubou Cissé. Ces priorités sont entre autres : résoudre la crise scolaire pour éviter au Mali une année blanche ; organiser le dialogue national inclusif tant attendu par le peuple malien ; lutter efficacement contre l’insécurité et la précarité qui sont le lot quotidien de nos braves populations. Aussi, l’URD a-t-elle rappelé que le Mali a plus que jamais besoin d’une vision claire pour plus de bonheur, d’équité et de justice.
Le député de Niafunké et ses militants ont rassuré de continuer à être vigilants et critiques dans le respect des lois républicaines.